Le patron d'Apple vient de s'offrir un cadeau de fin d'année un peu particulier en injectant près de trois millions de dollars dans l'équipementier sportif. Un pari audacieux alors que la célèbre virgule traverse une zone de turbulences digne d'un film catastrophe.

C'est ce qu'on appelle avoir le sens du timing. Alors que le monde de la tech avait les yeux rivés sur les ventes de fin d'année, Tim Cook a profité de la trêve des confiseurs pour signer un chèque personnel de près de 3 millions de dollars le 22 décembre 2025. Son objet de convoitise n'est pas une obscure pépite de la Silicon Valley, mais bien 50 000 actions de l'équipementier Nike. Ce geste est loin d'être anodin pour celui qui siège au conseil d'administration du géant du sport depuis 2005 et qui en connaît les moindres rouages.
Quand la tech vole au secours de la basket
Il ne faut pas oublier que les destins de ces deux mastodontes américains sont liés depuis longtemps. Le lancement de l'Apple Watch, premier grand chantier matériel de l'ère Cook, avait scellé cette amitié avec une édition spéciale Nike+ qui trône encore fièrement dans les Apple Store. Cette complicité dépasse le simple co-branding. En doublant quasiment sa participation pour atteindre 105 000 actions, le patron d'Apple envoie un message d'amour chiffré aux marchés financiers.
Cette marque de confiance intervient à un moment critique où l'action Nike faisait grise mine après des résultats trimestriels en demi-teinte. Les investisseurs ont d'ailleurs reçu le message cinq sur cinq puisque le titre a repris des couleurs, grimpant de près de 5% juste après cette annonce. C'est un sacré coup de pouce pour Elliott Hill, le PDG de Nike sorti de sa retraite pour redresser la barre, et qui voit en Cook un allié de poids pour valider sa stratégie de reconquête.
Un parcours d'obstacles entre Pékin et Washington
Mais l'amitié ne fait pas tout et Tim Cook reste un gestionnaire froid et calculateur. S'il investit maintenant, c'est qu'il croit dur comme fer que la marque peut surmonter ses démons actuels. La pente est pourtant raide. Nike patine sérieusement en Chine où les ventes ont reculé de 17% au dernier trimestre, bousculées par des concurrents locaux plus agiles et moins chers. L'équipementier doit aussi jongler avec des droits de douane qui viennent grignoter ses marges, un problème que le patron d'Apple connaît bien pour le gérer lui-même au quotidien.
En remettant au pot maintenant, Tim Cook signale que la baisse actuelle du cours est une anomalie passagère et non le début de la fin. Il parie sur le plan de restructuration qui vise à redonner ses lettres de noblesse au sport pur et dur, quitte à sacrifier un peu le côté mode de vie urbain qui a dilué l'image de la marque. C'est un pari risqué, certes, mais venant de l'homme qui a fait d'Apple la société la plus valorisée au monde, le conseil vaut sans doute bien quelques millions.
Source : Mac Rumors