Samsung joue les inaccessibles avec son dernier bijou pliant. Une stratégie de rareté organisée qui cache une réalité bien plus terre à terre : le Galaxy Z Trifold reste une vitrine technologique fragile que le fabricant ne tient pas vraiment à voir dans toutes les poches.

Samsung Galaxy Z Trifold © Nicolas Guyot
Samsung Galaxy Z Trifold © Nicolas Guyot

Le Galaxy Z Trifold suscite depuis sa sortie une démonstration insolite du succès contrôlé. Samsung a lancé son premier smartphone pliable à trois volets le 12 décembre 2025 en Corée du Sud à un prix de 3 590 400 won (environ 2 466 euros), et les ventes initiales se sont volatilisées en quelques minutes. Paradoxe révélateur : cette frénésie des acheteurs n'est pas suivie d'une augmentation de l'approvisionnement par Samsung, contrairement aux pratiques commerciales habituelles. En réalité, l'entreprise a sciemment limité la production à seulement 2 000 à 4 000 unités pour le marché domestique, et environ 20 000 à 30 000 unités à l'échelle mondiale.

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Une acceptation de pertes pour valoriser le savoir-faire

Le lancement du Galaxy Z Trifold en Corée du Sud ressemble à s'y méprendre à une pièce de théâtre parfaitement répétée. Les stocks s'évaporent en quelques minutes, les clients trépignent, et pourtant les chaînes de production tournent au ralenti. Ce n'est pas un accident industriel, c'est un plan. Samsung a délibérément choisi de ne fabriquer qu'une poignée d'exemplaires, oscillant entre 20 000 et 30 000 unités pour la planète entière. Une goutte d'eau pour le géant de Séoul.

Pourquoi tant de retenue pour un appareil qui déchaîne les passions ? La réponse est d'un pragmatisme froid : ce téléphone coûte une fortune à produire, rapporte des miettes, et son mécanisme reste une source d'angoisses pour les ingénieurs. Le constructeur préfère frustrer les acheteurs plutôt que de gérer un service après-vente inondé de retours.

Quand la mécanique grince plus vite que prévu

Il faut regarder sous le capot pour comprendre cette timidité commerciale. Si l'écran OLED a tenu le choc lors des tests indépendants, la double charnière a montré des signes de fatigue bien avant la ligne d'arrivée promise. Alors que Samsung certifie son bébé pour 200 000 manipulations, la réalité des tests de torture raconte une autre histoire.

Dès 60 000 ouvertures, la mécanique commence à chanter. À 145 000, elle rend les armes. Le téléphone ne tient plus ouvert tout seul et nécessite une assistance manuelle pour s'aligner. C'est suffisant pour épater la galerie lors d'un dîner, mais un peu juste pour un appareil censé accompagner le quotidien sur plusieurs années. Comparé à son petit frère le Z Fold 7, capable d'encaisser le double de torsions sans broncher, le Trifold apparaît pour ce qu'il est : un prototype de luxe échappé des laboratoires. En limitant les ventes, Samsung limite surtout les risques de voir sa réputation se plier sous la critique.

Une gloire qui se paie au prix fort

L'autre raison de cette confidentialité forcée touche directement au portefeuille du fabricant. Vendu pourtant plus de 2 400 euros, le Trifold ne serait pas rentable. Les rumeurs insistantes de l'industrie suggèrent que Samsung rogne ses marges jusqu'à l'os, voire vend à perte, simplement pour planter son drapeau au sommet de la colline technologique. Le prix a été calculé au millimètre pour rester psychologiquement acceptable, sacrifiant la rentabilité sur l'autel du prestige.

C'est là tout le paradoxe de ce lancement. Le but n'est pas de vendre des téléphones, mais de vendre l'idée que Samsung domine le jeu. En refusant d'envoyer des exemplaires à la presse et en contrôlant drastiquement les volumes, la marque s'offre le luxe ultime : être le seul acteur capable de commercialiser l'impossible, tout en s'assurant que personne, ou presque, ne puisse vérifier si la promesse tient la route. C'est un coup de maître en termes d'image, qui permet d'occuper le terrain médiatique en attendant que la technologie devienne réellement mature et rentable. En somme, vous ne pouvez pas l'acheter, et c'est peut-être mieux ainsi.

Source : WCCFTECH

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