Cette nuit, dans la plus grande des discrétions, Rocket Lab a lancé un tout nouveau type de satellites en orbite : des DiskSats. La NASA, comme l'US Space Force, ont de grandes espérances avec cette technologie émergente.

Vue d'artiste du déploiement de DiskSats. ©NASA
Vue d'artiste du déploiement de DiskSats. ©NASA

Car l'objectif est clair : remplacer les CubeSats, des mini-satellites standardisés, avec des dispositifs plus puissants, flexibles et capables d'opérer durablement en orbite très basse, c'est-à-dire en dessous de 300 kilomètres d'altitude. Là où le format cubique a montré ses limites, ces satellites d'environ 1 mètre de diamètre pour seulement 2,5 centimètres d'épaisseur, s'avèrent très prometteurs.

Exceller où les CubeSats patinent

Mais pour en avoir le cœur net, il faut les tester en conditions réelles. C'est l'objectif de la mission STP-S30, pilotée par l'US Space Force dans le cadre de son Space Test Program. Les quatre DiskSats lancés par la fusée Electron de Rocket Lab ont été conçus par The Aerospace Corporation, avec le soutien financier de la NASA.

Une fois arrivés à 550 kilomètres d'altitude, ils seront d'abord déployés sur une orbite commune afin de vérifier le bon fonctionnement du système de libération et des plateformes. Ils entameront ensuite une série de tests destinés à évaluer leur capacité de manœuvre, leur production d'énergie, ainsi que l'efficacité de leur propulsion électrique. De même, certains seront dirigés jusqu'à la très basse orbite afin de mesurer leur comportement face à la traînée atmosphérique.

À terme, la NASA estime que cette technologie pourrait exceller là où les CubeSats patinent, notamment pour des missions d'observation de la Terre, de radar ou de détection, ainsi que les communications nécessitant des antennes à forte capacité de transmission. D'où l'intérêt de l'US Space Force.

Vers une exploitation durable de la très basse orbite ?

Si cette mission s'avère fructueuse, les DiskSats pourraient ouvrir la voie à une exploitation durable de la très basse orbite, un environnement jusqu'ici largement délaissé, justement en raison de la forte traînée atmosphérique. Opérer à ces altitudes offrirait une imagerie plus précise et des communications à plus faible latence. En somme, une nouvelle brique stratégique pour les futures constellations civiles et militaires.

Il s'agissait, en outre, du 20e lancement de la fusée Electron cette année, un record pour Rocket Lab. L'entreprise se prépare désormais pour le vol inaugural de Neutron, sa fusée plus lourde qui viendra directement concurrencer le Falcon 9 de SpaceX.

Sources : NASA, Space.com