La mise en place d’une « taxe au kilomètre » appliquée aux véhicules électriques pour compenser la baisse des recettes issues de la vente de carburant ? C'est ce qui pourrait être mis en place dans quelques années dans certains pays (dont la France).

La e-208 de Peugeot. ©Peugeot
La e-208 de Peugeot. ©Peugeot

Nombreux sont ceux qui pensaient avoir trouvé la parade ultime en passant à l’électrique : plus de mains qui sentent l’essence, plus de détours à la station, et surtout, plus d'argent à débourser pour « mettre l'essence ». La liberté, enfin ! Mais voilà qu’un nouvel impôt dédié aux véhicules électriques pourrait pointer le bout de son nez, comme chez certains pays voisins.

Vers une taxe au kilomètre ?

En effet, à mesure que les véhicules électriques envahissent les routes, les passages en station-service se font plus rares. Les automobilistes échappent ainsi aux lourdes taxes sur les carburants, ce qui se ressent mécaniquement dans les recettes publiques : les ventes de carburant auraient reculé d’environ 1% en France sur un an.

Selon le magazine spécialisé Auto-Plus : « En prélevant 50 à 60% du prix de chaque litre d'essence ou de diesel, Bercy a empoché la coquette somme de 43 milliards d'euros en 2024. »

Face à cette érosion, certains gouvernements réfléchissent déjà à de nouveaux leviers. Outre-Manche, le Royaume-Uni envisage ainsi une taxation kilométrique des voitures électriques, histoire de compenser le manque à gagner… et de rappeler que, aussi branchée soit-elle, la mobilité « zéro émission » n’est jamais totalement gratuite.

Environ 300€ de taxe annuelle pour les automobilistes « moyens » ?

En France aussi, l’idée d’une taxe au kilomètre pourrait émerger, avec une facturation de quelques centimes par kilomètre parcouru. De quoi permettre à l’État de récupérer plusieurs centaines d’euros par automobiliste chaque année, selon l’usage réel du véhicule. Pour un conducteur « moyen », la note pourrait ainsi tourner autour de 300€/an.

« La taxe sur les carburants touche l'essence et le diesel, mais rien n'existe pour les véhicules électriques », expliquait-on récemment outre-Manche.

À voir également comment une telle taxe pourrait être appliquée, le sujet étant toujours en pleine discussion. Faut-il imaginer un relevé kilométrique systématique lors du contrôle technique ? Un module connecté intégré à bord des véhicules électriques pour comptabiliser les trajets annuels ? Ou encore une déclaration faite chaque année à l’administration fiscale ? Pour le moment, toutes les options semblent encore sur la table.

À l’heure même où les gouvernements poussent à l’adoption des véhicules électriques, l’idée d’une telle taxe pourrait évidemment freiner l’élan. Les automobilistes qui parcourent de longues distances, en particulier, pourraient ainsi y réfléchir à deux fois avant de franchir le pas vers le zéro émission.

Source : Auto-Plus