Meta a beaucoup de retard dans l'intelligence artificielle (IA), et entend le rattraper grâce à un tout nouveau modèle baptisé… Avocado ! Est-ce que la vaste réorganisation opérée ces derniers mois sera suffisante ? Rien n'est si sûr…

Juste avant l'été, Mark Zuckerberg a pris une décision radicale face à l'échec de Llama 4, dernier modèle de langage de son entreprise. En plus d'investir 14 milliards de dollars dans la start-up d'IA Scale AI, Meta a sorti des chèques mirobolants pour débaucher les talents des leaders du secteur. Objectif : bâtir une dream team qui sera en mesure de développer des modèles surpuissants, meilleurs que ceux des concurrents. Et désormais, on en sait plus sur ce qu'ils mijotent.
Un modèle qui ne devrait pas être open source
Adieu Llama, place à Avocado. S'il est difficile de comprendre la logique derrière les noms, Meta mise gros sur ce modèle de nouvelle génération, qui doit incarner le virage stratégique pris il y a quelques mois.
Les détails sont encore rares, mais une information notable circule dans la presse américaine. Contrairement à Llama, Avocado ne serait pas open source, rompant directement avec l'approche qui avait fait la spécificité de Meta dans l'écosystème IA. Ce tournant traduit une volonté claire de protéger sa propriété technologique et surtout, de regagner du terrain face à OpenAI, Google ou Anthropic.
Pour le mettre au point, TBD Lab, la division d'élite pilotée par Alexandr Wang, fonctionnerait comme une start-up, avec une culture du prototypage rapide et une ambition clairement affichée de devenir le leader de l'IA. Mais dans les faits, les équipes de Meta ont connu d'importants remous.

Pression extrême
Car la réorganisation a malgré tout été brutale. Le départ de Chris Cox, figure historique de la maison et responsable du pôle IA produit après le lancement raté de Llama 4, a profondément déstabilisé le personnel. D'autant plus que les nouveaux arrivants se sont retrouvés sous une pression colossale, avec la mission de développer un modèle quasiment révolutionnaire.
En conséquence, le rythme de travail s'est clairement durci, au point que certains évoquent des semaines de 70 heures en interne. L'entreprise a également procédé à des licenciements massifs afin de réduire les couches intermédiaires, aller plus vite et concentrer les ressources sur un noyau d'ingénieurs jugés essentiels. Et cela n'est pas anodin : plusieurs talents ont plié bagage, dont Yann LeCun, figure proéminente de l'IA chez Meta.
Malgré les difficultés, Zuckerberg y droit dur comme fer. « Je pense que nous avons déjà créé le laboratoire qui concentre le plus grand nombre de talents dans le secteur », a-t-il déclaré lors d'une réunion récente avec les actionnaires de Meta. Seul l'avenir nous dira s'il est effectivement sur la bonne voie…
Source : CNBC