C’est la petite histoire qui a fait transpirer des millions d’internautes cette semaine. Tout est parti d'un vent de panique sur les réseaux sociaux, où des internautes bien intentionnés nous juraient que nos conversations les plus intimes servaient désormais de carburant à l’intelligence artificielle de Mountain View.

Une affirmation qui tombe mal, pile au moment où Google cherche à nous séduire avec son tout nouveau modèle Gemini 3. Mais avant de courir effacer vos archives, respirons un coup : Google a fermement qualifié ces accusations de « trompeuses ».
Un quiproquo « intelligent »
D’où vient cette belle pagaille ? D’une confusion assez classique entre espionnage industriel et fonctionnalités pratiques. Vous savez, ces fameuses Smart Features qui trient vos spams ou vous suggèrent de répondre « Merci, bonne journée » à votre patron. Eh bien, pour que ça marche, il faut bien qu’un algorithme jette un œil à vos données. Mais Google l'assure la main sur le cœur : « Nous n'utilisons pas le contenu de Gmail pour entraîner notre modèle d'IA Gemini ».

- storage15 Go de stockage
- securityChiffrement natif en option
- alternate_emailPas de domaine personnalisé
- smartphoneApplications iOS, Android
- push_pinJurisdiction USA
C'est un peu la subtilité qui tue : l'IA peut traiter vos données pour vous rendre service (si vous lui demandez gentiment d'analyser un doc), mais elle ne s'en sert pas pour devenir plus intelligente dans son coin. Une nuance de taille. Cela dit, il n'y a pas de fumée sans feu. Certains petits malins ont remarqué que ces fameuses options « intelligentes » avaient la fâcheuse tendance à se réactiver toutes seules chez certains utilisateurs. Oups. Résultat des courses : un recours collectif a déjà été déposé en Californie le 11 novembre. Les plaignants soupçonnent Google d'avoir joué au chat et à la souris avec nos paramètres de confidentialité, transformant une option facultative en standard imposé.
L'ironie de l'histoire ? Tout ça arrive alors que Gmail commence tout juste à proposer du vrai chiffrement de bout en bout. Comme quoi, on peut vouloir verrouiller la porte d'entrée tout en laissant la fenêtre de derrière entrouverte.
Si vous êtes du genre méfiant, vous pouvez toujours aller décocher ces options dans vos paramètres. Le prix à payer ? Retourner à l'âge de pierre numérique : adieu le filtrage automatique et les corrections bien pratiques. Au fond, cette affaire est surtout le symptôme d'une époque un peu paranoïaque où le mot « intelligent » collé sur un produit suffit à nous donner des sueurs froides. Et vu le passif de nos géants de la tech en matière de vie privée, on a peut-être bien raison de garder un œil ouvert. Ou deux.
Source : The Verge