Vous en avez marre de plisser les yeux devant une photo virale en vous demandant si c'est du lard ou du cochon numérique ? Google dégaîne enfin sa réponse. Depuis ce mardi, Gemini peut jouer les experts-comptables de la vérité visuelle directement sur votre smartphone, en vous disant si oui ou non, cette image a été concoctée par ses soins.

C'est un peu le jeu du chat et de la souris 2.0. D'un côté, les générateurs d'images deviennent bluffants de réalisme, de l'autre, on rame pour ne pas se faire avoir. Google, qui a tout de même marqué à la culotte plus de 20 milliards d'images avec sa techno SynthID en deux ans, décide enfin de nous filer les clés du camion. L'idée ? Transformer votre assistant mobile en détective privé capable de repérer les faux, du moins ceux qui sortent de chez lui.
Sherlock Holmes version 2.0
Ne vous attendez pas à une usine à gaz. La manip est aussi simple qu'un clic sur Instagram. Vous lancez Gemini, vous appuyez sur le petit « + » pour charger votre image douteuse, et vous posez la question qui tue : « Cette image provient-elle d'une IA ? ». Pas besoin de formule magique.

- Un modèle de génération puissant
- Une base de connaissances actualisée en temps réel
- Gratuit et intégré à l'écosystème Google
Là où ça devient intéressant, c'est que Gemini ne se contente pas de regarder les pixels. Il cherche le tatouage numérique invisible, ce fameux filigrane SynthID que DeepMind peaufine en coulisses. C'est une double vérification : technique d'abord, contextuelle ensuite. Pour les Sherlock en herbe, Google ajoute même une petite étoile scintillante visible sur les créations des comptes gratuits. Une façon de dire « c'est nous qui l'avons fait » sans gâcher le paysage, sauf pour les pros qui paient pour avoir l'image immaculée.
Un vigile qui ne surveille que sa propre maison
C'est là que le bât blesse, et pas qu'un peu. Si vous espériez démasquer le dernier montage viral sorti de Midjourney ou les délires visuels de Grok, vous allez être déçus. Gemini est un excellent portier, mais il ne reconnaît que ses propres invités.
Quand vous lui soumettez une image générée par la concurrence, il hausse les épaules numériques. Il vous dira poliment qu'il ne peut pas se prononcer. C'est un peu comme avoir un antivirus qui ne détecterait que les virus créés par son propre éditeur. La technologie est impressionnante : elle résiste aux filtres, au recadrage et même à la compression sauvage. Mais elle tourne en vase clos.
La vérité est ailleurs (pour l'instant)
Ne boudons pas notre plaisir : c'est un premier pas concret, palpable. Avoir cet outil dans la poche, c'est mieux que rien. Mais soyons lucides, la bataille contre la désinformation ne se gagnera pas avec des solutions propriétaires qui se regardent le nombril.
Tant que l'industrie de la tech ne s'assoira pas autour d'une table pour se mettre d'accord sur un standard commun de marquage, on continuera de jouer aux devinettes. Google ouvre le bal avec une belle danseuse technique, mais pour l'instant, elle danse toute seule. En attendant que les autres la rejoignent sur la piste, gardez votre esprit critique bien aiguisé. C'est encore votre meilleure arme.
Source : Tech Radar