Ponts, tunnels, bâtiments… Nos infrastructures vieillissent mal, souvent à cause d'un ennemi invisible : la rouille. Mais une start-up américaine pense avoir trouvé la parade, sans faire exploser les coûts.

Mariage du béton et de l'acier, le béton armé est extrêmement solide. Toutefois, lorsque la rouille s'empare des barres en acier, tout le reste suit. Elles gonflent et fissurent le béton autour, affaiblissant la structure jusqu'à la rendre dangereuse. Un processus accéléré par divers éléments comme l'humidité, le sel ou encore le froid, ce qui est d'autant plus problématique pour les bâtiments ou les ponts. Et pour couronner le tout, l'entretien de ces structures coûte énormément d'argent aux autorités.
Une fine couche d'inox
C'est justement ici qu'Allium Engineering entre en scène. Fondée par deux doctorants du prestigieux MIT, la jeune pousse propose un compromis malin : former les barres à partir de gros blocs d'acier, appelés brames ou billettes, recouverts ensuite d'une fine couche d'inox. Ils sont après chauffés puis étirés dans des laminoirs pour devenir des barres d'armature classiques, mais bien mieux protégées contre la corrosion.
Plus besoin de manutention spéciale, ni d'ajouter des centimètres de béton protecteur comme les ouvriers en ont aujourd'hui l'habitude : la firme promet qu'un pont construit grâce à sa méthode tiendra cent ans au lieu de trente. L'objectif est multiple, car la méthode permet non seulement d'économiser des matériaux, mais aussi du temps et donc, beaucoup d'argent.
« Tant que nous couvrons toute la surface, une fine couche d'acier inoxydable suffit pour résister à la corrosion pendant des centaines, voire des milliers d'années », explique Samuel McAlpine, cofondateur et directeur technique d'Allium.

Une technologie qui a déjà fait ses preuves
Mieux encore, puisque les barres d'armature conçues par Allium sont moins sensibles à la corrosion, cela devrait permettre aux services compétents d'imposer l'utilisation de ciments plus écologiques, qui ont tendance à être moins alcalins que les mélanges standard, poursuit le dirigeant.
Sa technologie a déjà été déployée dans plusieurs projets outre-Atlantique, notamment en Californie et en Floride. Et ce n’est qu'un début. En 2024, son usine pilote a produit plus de 100 tonnes de ces barres nouvelle génération. La startup ambitionne maintenant de dupliquer le modèle aux quatre coins du pays, et bien au-delà.
Source : TechCrunch