Sous la pression de Bruxelles, Microsoft a consenti à découpler Teams d’Office, désamorçant une amende potentiellement colossale. Un geste minimal en apparence, déterminant en pratique pour la concurrence et les clients.

- Microsoft a accepté de séparer Teams d'Office pour éviter une amende imposée par Bruxelles.
- Les suites Office 365 et Microsoft 365 seront désormais proposées sans Teams, à un tarif réduit.
- L'accord inclut des engagements sur l'ouverture des API et la portabilité des données pour favoriser la concurrence.
Dans les couloirs de la Commission, l’affaire semblait pliée depuis des mois. L’intégration de Teams au cœur des suites Office était jugée trop avantageuse pour Microsoft et trop verrouillante pour le marché. En acceptant de défaire ce lien, Redmond offre à l’Europe une sortie par le haut, sans bataille judiciaire et avec des garde-fous techniques.

- Qualité des appels, audio comme vidéo
- Fonctions de messagerie
- Version gratuite assez généreuse
Bruxelles acte un compromis
L’histoire remonte à la plainte initiale d’un rival, puis à une enquête formelle et des avertissements répétés. Au fil des échanges, la Commission a exigé des mesures correctives claires pour restaurer un accès équitable aux outils de collaboration. La réponse attendue devait aller au-delà d’un simple ajustement marketing.
La pratique de vente liée, ou bundling, consiste à ajouter un produit au sein d’une offre plus large, ici Teams dans Office, au risque d’étouffer les alternatives. La séparation, ou unbundling, change la donne en rendant l’ajout de Teams optionnel et visible dans la facture. L’objectif est simple : redonner au choix technologique sa portée économique et concurrentielle.
Plutôt que l’affrontement, le compromis. Bruxelles obtient des engagements contraignants et un contrôle sur leur mise en œuvre. Microsoft préserve son image et stabilise son offre, tout en gardant la main sur le rythme d’exécution.
Ce que Microsoft concède
Les suites Office 365 et Microsoft 365 sont désormais disponibles sans Teams, à un tarif plus bas, l’application pouvant être ajoutée en option. Ce différentiel de prix rend visible le coût du collaboratif et décorrèle la messagerie de la bureautique. Pour les contrats existants, des voies de migration sont ouvertes vers des formules sans Teams.
Microsoft s’engage à mieux ouvrir ses interfaces API et à faciliter la cohabitation avec des solutions concurrentes. Concrètement, cela signifie des intégrations plus fiables avec Outlook, Word ou Excel, sans mur technique. La portabilité des données permet d’exporter messages et historiques, afin d’éviter un enfermement applicatif.
Les engagements sont inscrits dans le temps, avec des périodes définies pour la tarification, l’interopérabilité et la portabilité. Ce cadre vise à éviter les retours en arrière discrets une fois la pression retombée. Les entreprises peuvent ainsi planifier leurs choix d’outils avec davantage de visibilité.
Si cet accord est salué comme une avancée, certains estiment qu'il arrive bien tard. Depuis 2017, Teams a eu le temps de s'imposer massivement sur le marché, notamment grâce à la pandémie qui a généralisé le télétravail. Avec plus de 280 millions d'utilisateurs, l'application est devenue un standard de fait, et la bataille pour la concurrence s'annonce rude.
Source : AlternativeTo