Dans les couloirs de Cupertino, un visage s’efface au moment où Siri cherche encore sa voix. Le départ de Robby Walker condense des mois de reports, de paris techniques et d’attentes contrariées.

- Robby Walker, un cadre clé d'Apple, quitte l'entreprise après 12 ans, impactant le développement de Siri.
- Siri traverse une phase de transition avec des modèles génératifs, ce qui crée des défis techniques.
- Mike Rockwell reprend la direction de Siri pour améliorer l'efficacité et la collaboration entre les équipes.
Cadre clé de l’IA et de la recherche d’Apple, Robby Walker quittera l’entreprise fin octobre après douze ans de maison. Il a porté la relance de Siri avec Apple Intelligence, un chantier bousculé par des décalages répétés et des arbitrages serrés. Son retrait intervient en pleine reprise en main menée par Mike Rockwell et une refonte profonde de l’architecture de l’assistant.
Siri entre deux mondes
Sous le capot, l’assistant vit une transition délicate. L’ancien moteur, taillé pour des commandes courtes, cohabite avec de nouveaux modèles génératifs appelés large language models, plus bavards et contextuels, mais aussi plus exigeants en calcul. Résultat, Siri trébuche parfois entre deux logiques qui ne se parlent pas toujours parfaitement.
Apple mise sur une approche hybride. Les requêtes sensibles et rapides passent en on-device, c’est-à-dire traitées localement sur l’iPhone ou le Mac pour gagner en confidentialité et en latence. Le cloud n’intervient qu’en complément pour les demandes lourdes, ce qui suppose une orchestration fine et des garde-fous robustes.

Cette alchimie a un coût en temps. Faire coexister précision, sécurité et réactivité avec des modèles récents demande des itérations serrées. C’est l’une des raisons pour lesquelles les fonctionnalités les plus ambitieuses ont glissé, le temps d’éprouver l’ensemble sur une base matérielle et logicielle cohérente.
La maison Siri change de maître d’œuvre
Pour remettre de l’ordre, Mike Rockwell, artisan du Vision Pro, a repris la gouvernance de Siri. Sa feuille de route privilégie des cycles plus courts, des responsabilités mieux découpées et des passerelles renforcées entre équipes produit, recherche et plateforme. L’objectif est simple et exigeant à la fois. Retrouver une cadence prévisible sans rogner sur la qualité.
Dans ce cadre, la page Walker se tourne. L’intéressé avait supervisé la montée en puissance d’éléments clés comme la recherche contextuelle et la réécriture des intentions utilisateur. Son départ libère un espace qu’Apple entend occuper avec des profils issus de l’immersion spatiale et des interfaces conversationnelles.
Le transfert de savoir-faire du Vision Pro vers l’assistant n’a rien d’anecdotique. Le casque a imposé des arbitrages sévères entre latence, consommation et rendu. Cette culture de l’optimisation temps réel irrigue maintenant l’assistant vocal, où chaque milliseconde et chaque milliampère comptent.
Source : 9to5mac