Le parquet de Paris annonce avoir démantelé DFAS, connue comme étant la dernière grande plateforme active du darknet francophone. En marge du démantèlement, deux personnes ont été arrêtées, et 600 000 euros en Bitcoin ont été saisies.

Le parquet de Paris a mis fin à l'empire criminel de Dark French Anti System © Vadzim Shubich / Shutterstock
Le parquet de Paris a mis fin à l'empire criminel de Dark French Anti System © Vadzim Shubich / Shutterstock

La justice parisienne vient de porter le coup de grâce au site en ligne anonyme Dark French Anti System (DFAS). Le parquet de Paris annonce vendredi, par la voix de la procureur de la République Laure Beccuau, avoir définitivement fermé celle que l'on peut considérer comme la dernière plateforme francophone d'envergure du dark web. Deux suspects ont au passage été interpellés, et six Bitcoins saisis. Une page de l'histoire du web clandestin français se tourne.

Deux hommes actifs sur la plateforme ont été arrêtés il y a quelques jours

Une opération menée le 8 septembre dernier a permis l'arrestation de deux individus. Le premier, âgé de 28 ans, est soupçonné d'être le cerveau derrière DFAS, depuis sa création en 2017. Discret architecte d'un empire numérique souterrain, il orchestrait les activités de cette communauté de l'ombre.

Son complice présumé, 36 ans, occupait un rôle tout aussi crucial dans l'écosystème criminel. Véritable « testeur » des services vendus sur la plateforme, il s'assurait de la qualité des produits illicites proposés aux milliers d'utilisateurs. Une sorte de label qualité version darknet, si l'on peut dire.

Les enquêteurs ont pu mettre la main sur un magot conséquent, à savoir plus de six bitcoins, ce qui équivaut à environ 600 000 euros. Une somme qui témoigne de l'ampleur des transactions orchestrées sur cette place de marché digitale, où se négociaient stupéfiants, données personnelles et conseils en anonymisation.

La fin d'une époque pour le darknet français

Avec la chute de DFAS, c'est un peu le dernier pan de l'internet clandestin francophone qui s'effondre. La plateforme comptait plus de 12 000 membres actifs et avait généré quelque 110 000 messages depuis sa création. Des chiffres qui sont le reflet de la vitalité de cette communauté souterraine, malgré les risques encourus.

Cette fermeture signe en tout cas l'épilogue d'une série de démantèlements orchestrés par les autorités françaises. Comme l'indique le rappelle le parquet de Paris, DFAS était « la dernière plate-forme francophone d'envergure » encore active. La Main Noire en 2018, French Deep Web en 2021, Le Monde Parallèle la même année, puis Cosa Nostra en 2024, voilà autant de noms qui résonnent comme les derniers échos d'un âge révolu.

L'enquête de la justice, initiée par le service Cyberdouane en 2023 puis confiée à l'Office anti-cybercriminalité (OFAC) confirme la montée en puissance des services spécialisés français. Dans ce jeu du chat et de la souris numérique, les forces de l'ordre courent derrière les marchands du dark web, mais ils deviennent chaque jour un peu plus rapide.