L'un des derniers vidéosclubs de Paris et de France, le mythique JM Vidéo, lance une campagne de crowdfunding plus qu'urgente. L'institution cinéphile du 11e arrondissement risque de fermer définitivement, plombé par les difficultés économiques.

Devant le célèbre vidéoclub parisien, JM Vidéo © JM Vidéo
Devant le célèbre vidéoclub parisien, JM Vidéo © JM Vidéo

Ils ne sont plus qu'une poignée en France, et l'un d'eux pourrait disparaître. JM Vidéo, temple de la cinéphilie parisienne installé avenue Parmentier depuis plus de quarante ans, traverse la crise la plus grave de son histoire. Le vidéoclub, qui subit l'effondrement du marché DVD et la hausse des loyers, vient de lancer une collecte participative pour lever 35 000 euros, une somme nécessaire au paiement des trois salaires et à la reconstitution de son catalogue de location de films.

JM Vidéo, un vidéoclub au patrimoine cinématographique exceptionnel menacé

Certains diront que JM Vidéo courre après le temps, mais toujorus est-il que le vidéoclub, l'un des deux encore actifs à Paris, abrite plus de 50 000 films du monde entier dans ses allées. Des pépites rares du cinéma d'auteur aux classiques cultes, son catalogue est l'exacte inverse des algorithmes uniformisants des plateformes de streaming que l'on connaît tous. Sur place, chaque étagère raconte une histoire, chaque jaquette ouvre une porte vers l'inconnu.

Vous connaissez peut-être JM Vidéo même en étant loin de la capitale, puisque depuis sept ans, le vidéoclub sert de décor à l'émission Konbini Vidéo Club, qui a vu passer les plus grands noms du septième art. Jodie Foster, Brad Pitt, Francis Ford Coppola, Tim Burton, Christopher Nolan ou encore Justine Triet ont arpenté les allées chargées d'histoire du club.

L'endroit incarne une sorte de résistance culturelle face à la consommation instantanée de contenus. Ici, les films ne sont pas des « contenus » à faire défiler mais de vraies œuvres à découvrir, discuter et partager. Une philosophie humaniste du cinéma, qui fait de JM Vidéo un lieu irremplaçable dans le paysage parisien.

L'équipe du vidéo club JM Video, à qui nous adressons tout notre soutien © JM Vidéo
L'équipe du vidéo club JM Video, à qui nous adressons tout notre soutien © JM Vidéo

Une bataille pour la survie d'un modèle face aux mutations du secteur

Malheureusement, le déclin de JM Vidéo n'a rien de surprenant en 2025. L'implacable inflation immobilière parisienne étrangle ce qui reste un commerce indépendant historique. L'effondrement du marché des supports physiques DVD et Blu-ray aggrave d'autant plus une situation déjà tendue financièrement. La crise sanitaire et les perturbations liées aux Jeux Olympiques de 2024 ont fait baisser la fréquentation du vidéoclub ces dernières années.

L'équipe a bien tenté de déployer une stratégie de résistance créative. JM Vidéo a anticipé l'évolution du secteur dès 2015, en se lançant dans la vente directe de films. Un ciné-club en collaboration avec Les 5 Caumartin et des événements au mythique Consulat Voltaire enrichissent aussi l'offre culturelle de l'institution parisienne. Mais cela ne suffit plus.

La compagne, menée sur Ulule, est portée au moment où nous écrivons ces lignes par près de 700 contributeurs pour plus de 13 000 euros déjà financés, soit 37% de l'objectif fixé. Sur les 35 000 euros visés, 30 000 serviront à « assurer la pérennité des 3 salaires qui font vivre JM Vidéo au quotidien, ainsi que le paiement du loyer », et 5 000 à « reconstituer une partie de notre catalogue de location avec des films rares, parfois vendus sous la contrainte, afin de préserver notre identité et notre mission première », explique l'équipe du vidéoclub.

Si vous voulez contribuer, c'est PAR ICI chères lectrices et chers lecteurs.