Un collège du Puy-de-Dôme a réussi l'impensable : convaincre ses élèves de quitter volontairement les réseaux sociaux. Une victoire, en pleine polémique sur l'interdiction des téléphones portables dans les établissements.

Oubliez les montres connectées et les AirTags cachés dans les cartables. À Champeix, une ravissante petite commune auvergnate dominée par son église perchée, a trouvé mieux que l'interdiction. Au collège, neuf élèves de sixième sur dix ont volontairement supprimé leurs réseaux sociaux depuis le début de l'année. Mis au défi par leur CPE, les jeunes ont supprimé leurs réseaux sociaux de leur téléphone, ce qui contraste avec la pause numérique imposée par Élisabeth Borne sur l'ensemble du territoire.
Le pari fou d'un CPE qui fait mouche auprès des sixièmes
On pourrait appeler ça un pied-de-nez. Comme nous le rapporte Ouest-France, Olivier Rogeaux, le CPE du collège de Champeix, a misé sur l'intelligence plutôt que la contrainte. Le défi initial, baptisé « Zéro réseau », était de lutter contre le cyberharcèlement, mais les élèves sont allés plus loin. Après avoir installé TikTok, Snapchat et Instagram sur leurs propres téléphones en décembre, ils les ont supprimés ensemble au début de l'année.
« Le challenge est bien, mais difficile », avoue un élève avec lucidité et honnêteté. Certains parents contournent l'interdiction en changeant les paramètres, notamment celui de la date de naissance. Rappelons que les réseaux sociaux sont en théorie interdits aux moins de 13 ans.
Alors face à l'engouement collectif de la mesure portée par Olivier, même les plus réticents ont cédé. La pression positive du groupe a un peu fait ce que mille interdictions n'auraient jamais obtenu.

Un collège qui prouve qu'on peut faire mieux sans interdire les smartphones
Pendant qu'Élisabeth Borne généralise la « pause numérique » dans tous les collèges, Champeix prouve qu'on peut faire mieux sans forcément décider en haut ou légiférer. Les élèves n'ont pas subi, ils ont choisi. Une nuance qui transforme la contrainte en émancipation, même s'il en faudra plus pour donner des sueurs froides aux géants des réseaux sociaux.
Le défi « Zéro réseau » lancé en décembre a principalement touché les sixièmes, avec 93% de participation. Les élèves ont compris le message : « On ne peut pas savoir qui se cache derrière l'écran », témoigne l'un d'eux, en faisant référence aux risques de cyberharcèlement.
Alors que certains parents équipent leurs enfants de montres connectées (au demeurant très utiles, là n'est pas la question) pour contourner l'interdiction des téléphones, le collège de Champeix mise sur l'adhésion volontaire. Une approche qui pourrait inspirer d'autres établissements confrontés aux mêmes défis numériques, sans avoir besoin de recourir à la contrainte. Avec un peu de pédagogie, on peut faire bien des choses.