Élisabeth Borne généralise la « pause numérique » dans tous les collèges, marquant la fin de l'autorisation du téléphone portable dans les établissements. Mais les parents, très divisés, ont trouvé la parade pour la rentrée.

La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a tranché : TikTok dans la cour de récré, c'est terminé cette année ! L'ancienne première ministre généralise à tous les collèges publics de France la « pause numérique », expérimentée avec succès dans une centaine d'établissements l'an dernier. Mais l'interdiction du téléphone portable dès la sixième ne fait pas que des heureux chez les parents, dont certains sont bien décidés à explorer d'autres options, comme celle des montres connectées !
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« Mon enfant aura un téléphone » : la fronde des parents connectés
L'expérimentation sans smartphone au collège a beau avoir généré des résultats positifs sur le climat scolaire, dans les familles, c'est la cacophonie. « La cabine téléphonique n'existant plus, il faut pouvoir savoir où ils se trouvent », tranche Renaud, père de famille nantais, auprès de nos confrères de Presse Océan, pour Ouest-France. Son fils entrera bien au collège avec un smartphone, interdiction ou pas. Un avis partagé par Marlène, qui invoque la sécurité.
Chez les nostalgiques, on ironise. « À mon époque il n'y en avait pas et cela ne m'a pas empêché de vivre », se souvient Cédric de Saint-Nazaire. Frédéric, de Mésanger, enfonce le clou : « À l'intérieur d'un collège, il n'y a aucune bonne raison d'avoir un portable allumé. » Deux camps irréconciliables qui reflètent notre rapport schizophrène aux écrans et à l'autonomie adolescente.
Mais l'argument qui fait mouche reste celui d'Estelle, une maman un peu désemparée : « Mon fils est le seul sans portable dans sa classe. Il subit des critiques et des moqueries. » Chez certains parents, nous sommes ici face à un paradoxe, celui de protéger son enfant des écrans avec le risque de l'isoler socialement. La pause numérique imposée pourrait paradoxalement résoudre ce dilemme, en mettant tout le monde sur un pied d'égalité.
Les parents rusent avec des trackers GPS et montres connectées pour contourner l'interdiction
Pour éviter de passer d'un extrême à un autre, certains parents comptent « hacker le système », peut-on dire. Virginie, dont l'enfant entre en sixième dans quelques jours, a opté pour l'AirTag, le tracker GPS d'Apple glissé dans le cartable. « Nous nous sommes interrogés sur l'outil à mettre en place », reconnaît-elle. La mère de famille a même créé un groupe WhatsApp parental « pour s'organiser ou faire des trajets groupés ». La solidarité 2.0 en action.
Stéphanie, elle, mise sur l'Apple Watch, qui permet de « géolocaliser et d'échanger si besoin ». Nous en venons donc au rayon des montres connectées, dont les ventes des modèles junior explosent depuis l'annonce ministérielle. Bouygues Telecom a d'ailleurs, avec TCL, surfé de manière très intelligente sur le phénomène, en commercialisant sa Kids Watch. Les modèles bridés, sans accès aux réseaux sociaux mais dotés de GPS et messagerie basique, oscillent entre 150 et 400 euros chez les fabriquants. Bouygues propose un modèle au tarif symbolique d'un euro, assorti d'un abonnement de 4 euros par mois pendant 24 mois, soit 97 euros au total.
La ruée vers les alternatives connectées dessine les contours d'un nouveau marché juteux. Des start-up planchent déjà sur des solutions dédiées, avec des applications de suivi parental, des dispositifs de communication d'urgence et des applications de suivi parental. Un écosystème technologique parallèle qui pourrit concilier l'inconciliable, à savoir la déconnexion scolaire et la connexion parentale. Le paradoxe français ? Chacun se fera son avis.