La ville nippone de Toyoake veut limiter les smartphones à deux heures par jour d'utilisation hors travail. Une proposition qui fait bondir les internautes japonais, malgré l'intérêt de santé publique.

Une ordonnance anti-scroll pour soigner l'hyperconnexion due aux téléphones portables, c'est l'idée du maire de la ville japonaise de Toyoake © chaponta / Shutterstock
Une ordonnance anti-scroll pour soigner l'hyperconnexion due aux téléphones portables, c'est l'idée du maire de la ville japonaise de Toyoake © chaponta / Shutterstock

Deux petites heures. C'est tout ce que la ville de Toyoake, nichée dans le centre du Japon, voudrait vous accorder avec votre smartphone chéri une fois sorti du bureau. Cette proposition, dévoilée ce vendredi 22 août par le maire Masafumi Koki, ambitionne de soigner les addictions numériques des administrés avant qu'elles ne les rongent complètement. Spoiler : les habitants ne sont pas ravis.

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Deux heures d'écran par jour : la prescription anti-addiction de Toyoake

Le maire de Toyoake, Masafumi Koki, ne mâche pas ses mots. Il assume vouloir « empêcher l'utilisation excessive d'appareils provoquant des problèmes de santé physique et mentale [...] notamment des troubles du sommeil ». Exit donc les marathons Netflix et les sessions TikTok interminables, place à la déconnexion forcée... ou presque, puisque la mesure reste purement incitative.

Les plus jeunes sont les premiers visés par la mesure. Une extinction des feux numériques à 21 heures pour les écoliers du primaire est sur la table, 22 heures pour les collégiens et lycéens. De quoi faire hurler toute une génération née avec un écran dans les mains. Mais le maire assume, car pour lui, la santé mentale des jeunes vaut bien quelques crises d'adolescence supplémentaires.

Cette croisade anti-écrans n'est pas une première au pays du Soleil-Levant. En 2020, la région de Kagawa avait déjà dégainé l'artillerie lourde contre les jeux vidéo : une heure maximum en semaine, une heure trente le week-end. Un précédent qui n'augure rien de bon pour les gamers de Toyoake.

La révolte gronde sur X (ex-Twitter)

« Je comprends leur intention, mais une limite de deux heures est impossible », tempête un utilisateur sur X. Un autre renchérit, désabusé : « En deux heures, je ne peux même pas lire un livre ou regarder un film ». Les réseaux sociaux japonais bouillonnent, partagés entre incompréhension et franche hilarité face à cette mesure jugée moyenâgeuse.

Sentant le vent tourner, le maire Koki a vite sorti les rames pour éviter le naufrage politique. Vendredi, il précisait que les téléphones restaient « utiles et indispensables » au quotidien et que sa proposition n'avait rien d'obligatoire. Un rétropédalage qui sent bon la panique face au tsunami de critiques qui déferle sur sa mairie.

Le conseil municipal tranchera la semaine prochaine sur cette mesure controversée. Si elle passe, les habitants de Toyoake devront théoriquement ranger leur précieux smartphone après deux heures d'octobre prochain. Théoriquement, car sans sanction prévue, cette limitation risque fort de rester lettre morte. Un coup d'épée dans l'eau numérique ?