Dans une dizaine de jours, l'UE dévoilera sa position finale sur la proposition de loi danoise sur le contrôle des conversations. Mais le texte est encore loin de faire l'unanimité.

- L'UE doit se prononcer sur la loi danoise "Chat Control" visant à surveiller les conversations en ligne dans dix jours.
- Cette proposition soulève des inquiétudes sur la vie privée et le chiffrement des messages, malgré son objectif de lutter contre la pédopornographie.
- De nombreux pays européens soutiennent la mesure, mais plusieurs s'y opposent, craignant pour la sécurité des communications privées.
En 2022, le Danemark dévoilait une proposition de loi controversée. Nommée « Chat Control » (en français, « contrôle des conversations »), elle prévoit la levée du chiffrement de bout en bout des messageries instantanées pour la recherche d'activités illicites. Si de nombreux pays européens se sont montrés favorables à une telle mesure, d'autres considèrent au contraire qu'il s'agit d'une menace pour la vie privée. Certains fournisseurs de messageries, comme Signal, ont aussi fait part de leurs inquiétudes.
De nouveaux pays s'opposent à la proposition Chat Control
Nos conversations seront-elles bientôt surveillées ? C'est ce que prévoit la proposition Chat Control, qui pourrait bien être adoptée en octobre prochain. Le 12 septembre, une réunion permettra à l'UE de faire connaître sa position sur le sujet. L'objectif serait, avant tout, de lutter contre la diffusion de contenus pédopornographiques en scannant les conversations au moyen de l'IA, et ce, même si ces dernières sont chiffrées.
L'initiative citoyenne Fight Chat Control recense actuellement 15 pays en faveur de la proposition. La France en fait, pour rappel, partie, aux côtés de la Suède, l'Italie ou encore l'Espagne, par exemple. Les indécis sont, pour leur part, bien moins nombreux : on compte notamment parmi eux l'Allemagne, dont l'abstention pourrait peser lourd, la Grèce ainsi que le Luxembourg. Les opposants sont, quant à eux, de plus en plus nombreux : la République Tchèque et la Belgique ont récemment choisi de grossir leurs rangs.
Un texte qui soulève de nombreuses inquiétudes
Si une majorité de pays est en faveur de la proposition Chat Control, ceux qui s'y opposent redoutent les conséquences que cette mesure pourrait avoir sur la sécurité des communications privées. Si elle est acceptée, les messageries chiffrées ne pourraient plus, à compter d'octobre, empêcher l'accès aux conversations.
Les messages mais aussi les URLs et les fichiers partagés sur des services comme Signal ou encore WhatsApp seraient donc bientôt susceptibles d'être analysés pour rechercher des contenus illicites. Si la cause est bien sûr louable, les experts estiment cependant que cela porterait un grand coup aux mesures de chiffrement et pourrait favoriser les cyberattaques. Seuls les gouvernements et les militaires seraient exemptés de contrôles.
Alors qu'Europol envisage d'aller plus loin, de nombreuses voix s'élèvent pour exprimer leur désaccord. Nous serons, on l'espère, bientôt fixés sur l'issue de ce bras de fer.
Source : TechRadar