Toyota s’attaque au cœur du véhicule électrique. Son nouveau matériau pour batteries pourrait presque doubler l’autonomie, et promet de bousculer le secteur d'ici à quelques années.

- Toyota innove avec une batterie à électrolyte solide boostant l'autonomie à 1 200 km, grâce au nitrure de cuivre.
- Une densité énergétique doublée améliore l'autonomie sans augmenter le poids, mais quelques défis techniques persistent.
- Les batteries solides promettent sécurité et durabilité, séduisant constructeurs et industries énergétiques pour l'avenir.
Toyota n’a pas choisi la facilité. Pour les ingénieurs et chercheurs, il faut revoir la façon dont on stocke l’électricité, si on veut convaincre plus d’automobilistes de passer à l’électrique. Leur équipe a délaissé la batterie lithium-ion, devenue classique, pour regarder ailleurs et miser sur une batterie à électrolyte solide, avec une cathode en nitrure de cuivre, le fameux Cu₃N.
Et même si, comme on vous le disait sur Clubic il y a cinq ans, le système était jugé inefficace, on passe tout de même de 120-250 mAh/g sur une batterie classique à 550 mAh/g avec la nouvelle matière, d’après les tests. Autrement dit, un conducteur pourrait doubler la distance parcourue après une recharge, ce qui change beaucoup de choses au quotidien.

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Le nitrure de cuivre apporte un vrai changement pour l’autonomie
Ce nitrure de cuivre ne fonctionne pas comme les matériaux qu’on utilise d’habitude. Les chercheurs expliquent que chaque atome d’azote parvient à libérer trois électrons pendant le fonctionnement. À la sortie, la capacité grimpe, sans gonfler le poids de la batterie. Voilà pourquoi une voiture électrique pourrait viser 1 200 kilomètres d’autonomie, là où la plupart plafonnent autour de 600 kilomètres aujourd’hui.
Les détails intéressent aussi les constructeurs. Une batterie solide ne contient plus le liquide instable qui inquiète parfois les utilisateurs. Moins de risques d’incident, plus de robustesse dans le temps. Ce n’est pas un gadget, car la longévité compte pour celui qui veut garder sa voiture plusieurs années. Le mouvement des ions fluorure dans ce nouveau design accélère la circulation de l’énergie. Résultat : une batterie compacte, légère et fiable, qui pourrait donner une bonne longueur d’avance à ceux qui fabriquent le premier modèle à grande échelle.
Du côté des critiques, certains techniciens jugent encore la technologie trop jeune pour quitter les laboratoires. Même Toyota, qui innove sans arrêt, le reconnaît, il reste quelques étapes à franchir.
Les prochaines étapes s’annoncent techniques, mais le gain motive toute l’industrie
Parmi les problèmes à résoudre, le constructeur cite la mise au point d’électrolytes solides vraiment compatibles et le choix d’une anode efficace, sans fausse note. La chaîne complète, de la fabrication à l’intégration dans une voiture, doit encore faire ses preuves. Personne ne veut d’une innovation qui s’use trop vite ou qui pose des casse-tête en usine.
Autre point important : il faut valider la stabilité du matériau avec des cycles répétés de charge et de décharge. Sur le papier, Cu₃N tient mieux que beaucoup d’alternatives, mais la vraie vie réserve parfois des surprises. Toyota dit vouloir prendre son temps pour peaufiner le tout.
L’intérêt pour les batteries à électrolyte solide dépasse largement le monde de l’auto. Les grands systèmes de stockage d’énergie, comme ceux qui accompagnent les réseaux électriques, attendent aussi ce saut technologique. Une densité qui grimpe, une sécurité renforcée, une solidité sur la durée : ces points séduisent déjà les ingénieurs du secteur.
Le pari de Toyota consiste à pousser plus loin l’autonomie tout en rassurant sur la fiabilité. Le chiffre donne le ton : 550 mAh/g contre 120 à 250 sur la génération précédente de batteries. Si le constructeur parvient à passer du prototype à la production, les véhicules électriques pourraient parcourir deux fois plus de kilomètres entre deux recharges. Cette perspective pourrait bien changer la routine de millions de conducteurs. Les prochaines années permettront de voir si cette avancée technologique passera des labos à la route.
Source : Innovant