Nicolas Sarkozy victime d'un nouveau Google Bombing

23 juillet 2009 à 17h07
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Depuis quelques jours, le chef de l'Etat est victime d'un nouveau « Google Bombing », ce phénomène qui vise à associer à une recherche sur Google un site qui normalement n'a aucun lien avec cette dernière. En 2007, on avait ainsi eu la surprise de découvrir que le site de Nicolas Sarkozy apparaissait en première position lorsqu'on effectuait une recherche sur le terme « Iznogoud ». En 2009, l'humour se fait moins potache, et plus vulgaire : c'est maintenant sur la requête « trou du cul du Web » que remonte le site sarkozy.fr.

Google Bombing, comment ça marche ?

Comment le site de Nicolas Sarkozy peut-il ressortir en première position alors qu'il ne contient pas, d'après notre examen approfondi, l'expression « trou du cul du Web » ? Pour comprendre le phénomène, qui ne relève ni du piratage, ni d'un quelconque bug, il convient de rappeler comment Google organise les résultats de recherche sur ses pages.

Le classement des pages est défini par leur supposée pertinence vis-à-vis de la requête formulée par l'internaute, mais il tient également compte de « l'influence » de chacune de ces pages. Pour déterminer si une page suscite l'intérêt des internautes, Google se base sur le nombre de liens hypertextes qui pointent vers elle : c'est le principe du pagerank, dont l'algorithme est tenu secret.

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Ce classement est affiné par l'analyse des mots qui « portent » le lien. |clubic|Si vous faites un lien vers Clubic.com en utilisant le mot « loutre », vous augmentez les chances que Clubic remonte sur cette requête précise, surtout si la thématique associée est abordée sur le site. Une poignée de liens sera inefficace, mais imaginez maintenant|fin||neteco|Admettons que|fin| des dizaines, des centaines, voire des milliers d'internautes et d'éditeurs de sites s'amusent à dissimuler sur l'expression « trou du cul du Web » un lien vers sarkozy.fr : la probabilité que le site ressorte sur cette requête donnée augmente à chaque nouveau lien, même si ses pages n'en comportent pas la moindre occurrence.

Dans la mesure où Google affirme haut et fort qu'aucune intervention humaine n'est pratiquée sur les résultats de son moteur de recherche, il suffit de trouver les faiblesses de l'algorithme qui sous-tend l'ensemble pour obtenir un résultat de ce type.

Généralement employé à des fins satiriques, le Google Bombing n'est pas un phénomène nouveau. Du temps de George Bush, il a par exemple été utilisé pour que la page officielle consacrée à l'ex président des Etats-Unis arrive en première position pour la recherche « miserable failure » (lamentable échec). Jacques Chirac en a lui aussi fait les frais, du temps où son site ressortait premier sur la requête « magouilleur ».

Google présente ses excuses, mais n'intervient pas

Difficile de rester lettre morte lorsque son outil de recherche associe un chef d'état à l'une des parties les moins flatteuses de l'anatomie humaine : Google a donc réagi mercredi, en mettant en ligne un communiqué des plus succincts (qui au passage n'a pas été expédié aux rédactions comme c'est généralement le cas).

« Nous n'excusons pas cette pratique, ni aucune autre pratique visant à altérer l'intégrité de nos résultats de recherche, mais nous ne sommes pas plus enthousiasmés par l'idée de modifier manuellement nos résultats pour empêcher de telles informations d'apparaitre », explique le moteur.

« Cette pratique malveillante du "Google Bombing" est peut-être divertissante pour certains, mais en aucun cas leur démarche n'affecte la qualité générale de notre moteur de recherche, dont l'impartialité reste, comme toujours, au centre de notre mission », conclut-il. Début 2007, Google avait assuré être parvenu à désamorcer cette technique sans pour autant compromettre le fonctionnement automatique et « impartial » de son moteur. Manifestement, la technique est à revoir... pour le plus grand plaisir des internautes, nombreux à se délecter de la plaisanterie.

Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech,...

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Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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