Confrontée à une concurrence plus féroce que jamais, Synology renouvelle progressivement ses gammes en mettant toujours l’accent sur ce qui fait sa véritable valeur ajoutée : le logiciel DSM. Le petit DS225+ ne devrait ainsi pas avoir à rougir de la comparaison avec ses rivaux, malgré des décisions « hardware » controversées.

Impossible de se tromper, c'est écrit dessus... ©Nerces pour Clubic
Impossible de se tromper, c'est écrit dessus... ©Nerces pour Clubic
Les plus
  • Enfin du 2,5 GbE pour le réseau
  • Design toujours aussi impeccable
  • Chauffe peu, très discret
  • Le soft DSM presque parfait
Les moins
  • Très (trop ?) proche du DS224+
  • 2 Go de RAM juste pour certains
Le conditionnement toujours aussi sobre des produits Synology. ©Nerces pour Clubic

Design : du Synology « pur jus »

Commercialisé au cœur de l’été, le DS225+ a été l’occasion d’une polémique pas du tout en rapport avec son statut de « petit NAS deux baies ». Il faut dire que Synology avait pris une étrange décision en obligeant les usagers à se fournir en disques à son nom pour constituer l’espace de stockage. Une décision sur laquelle la firme est heureusement revenue, nous permettant d’aborder ce test de manière un peu plus sereine.

Peu d'accessoires, mais c'est normal. Le câble réseau est en Cat 5e. ©Nerces pour Clubic

De prime abord, rien ne laissait penser que le DS225+ allait faire naître de tels débats. Il faut dire que le NAS est presque une copie conforme du DS224+ sorti un an plus tôt… au moins en ce qui concerne le châssis. On se retrouve donc en face d’un parallélépipède couvert de plastique noir, aux dimensions contenues (165 × 108 × 232 millimètres) pour un poids tout à fait modeste (1,3 kilogramme). Là encore, comme l’an dernier, ce châssis dispose d’une façade amovible aimantée.

La brique d'alimentation externe, prévue pour délivrer un maximum de 60 W. ©Nerces pour Clubic

C’est en retirant celle-ci que l’on accède aux deux baies et aux berceaux pour les unités de stockage. Prévues pour des modèles 3,5 pouces, elles sont également en mesure d’accueillir des 2,5 pouces, et ce, que l’on parle de disques durs ou de SSD. La façade ne recouvre pas les LED qui, placées sur la tranche droite, permettent de contrôler : la mise sous tension du NAS, l’activité de chacun des deux ports réseau et le travail de chacune des deux unités de stockage.

En façade : les cinq LED d'activité, le port USB-A et les boutons. ©Nerces pour Clubic

Toujours sur cette façade, un port USB-A 3.2 Gen 1 est présent, au-dessus du bouton de mise sous tension. Rien d’autre à signaler et, pour la suite des réjouissances, il faut tourner le NAS. Sur l’arrière, on découvre le même ventilateur 92 mm que sur le DS224+ lequel est au-dessus de la connectique : un verrou Kensington, un jack d’alimentation et un USB-A 3.2 Gen 1 sont de la partie… mais surtout deux RJ45 dont un en 2,5 GbE puisque Synology a enfin décidé d'aller au-delà du Gigabit. Il était temps.

Sur l'arrière, une connectique toute simple, mais deux ports RJ45 dont un en 2,5 GbE. ©Nerces pour Clubic

Fonctionnalités et interface logicielle

Si le design du DS225+ est quasiment identique à celui du DS224+, il en va de même pour l’aspect technique des choses. Ainsi, les deux NAS sont conçus autour d’un CPU quatre cœurs Intel, le Celeron J4125. Dans les deux cas, il est accompagné de 2 Go de DDR4 non-ECC soudés sur la carte mère que l’on peut étendre à 6 Go grâce à la présence d’un unique port SO-DIMM. De plus, il n’est toujours pas question d’ajouter de M.2 pour la gestion du cache.

Seule possibilité d'évolution : l'ajout d'une SO-DIMM pour atteindre 6 Go de RAM. ©Nerces pour Clubic

Cette proximité entre les deux versions du NAS se retrouve évidemment sur l’installation des unités de stockage : cela passe par deux berceaux toujours aussi pratiques. Les unités 3,5 pouces se fixent sans la moindre vis alors que pour les 2,5 pouces, il faut jouer du tournevis. Rien de bien compliqué cependant et, comme toujours chez Synology, il ne faut guère plus de quelques minutes pour que tout le système soit en place, prêt pour la phase d’installation logicielle.

Côté procédure d'installation, Synology reste imbattable © Nerces pour Clubic

Là, pas de surprise, on passe d’abord par le Synology Assistant qui, comme chez la concurrence, se fait fort de trouver notre NAS sur le réseau. En principe, la chose se fait de manière presque naturelle et l’Assistant déclenche le déploiement de DiskStation Manager (DSM) proprement dit. L’avantage de Synology sur les autres, c’est que toute cette procédure est d’une remarquable clarté, malgré le nombre d’options. Ici, QNAP a encore des progrès à faire.

L'élégance impeccable du bureau de DiskStation Manager. ©Nerces pour Clubic

Bien sûr, DSM regroupe toutes les fonctionnalités que l’on est en droit d’attendre sur un NAS de 2025. La gestion des utilisateurs, des groupes, des droits et des quotas constituent la base, de même que tout ce qui est « services divers » (multimédia, mails, impressions…). Synology intègre également (presque) tout ce qu’il faut de modules multimédias : Photos gère votre photothèque et AudioStation s’occupe de la musique. Hélas, VideoStation n’a toujours pas de remplaçant.

Les droits se gèrent aisément, de même que le portail d'applications. ©Nerces pour Clubic

Ces derniers temps, Synology insiste plus volontiers sur ce qui la différencie de ses concurrentes et, notamment, sur la suite Office. Elle est pensée comme « une suite bureautique sur site offrant une collaboration sécurisée, ininterrompue et centralisée » et permet d’avoir en quelque sorte son propre Google Drive sur le NAS, avec tout ce que cela implique de gestion des textes, des feuilles de calcul, du travail collaboratif et des échanges entre utilisateurs.

Le module ne change pas depuis la version 7.2 de DSM. ©Nerces pour Clubic

Office autorise le stockage de toutes les données de travail dans un espace privé et – c’est en tout cas la promesse de Synology – sécurisé. Il est évidemment très simple pour tous les utilisateurs de retrouver leurs documents de travail, sachant que, bien sûr, tout un système de hiérarchisation et d’autorisation d’accès est disponible. Synology souligne aussi l’intégration de l’intelligence artificielle pour simplifier les travaux de rédaction, correction et traduction.

La suite Synology Office est pratique pour le travail collaboratif. ©Nerces pour Clubic

Reconnaissons que l’interface est très agréable et conviviale… à l’image de tous les modules de DSM d’ailleurs. Vous vous en doutez, Document, SpreadSheet et Slides – les composantes clés d’Office – sont évidemment compatibles avec les standards Microsoft pour plus de simplicité, la gestion de versions/historique est au programme (sans limite) et un système de chiffrement AES-256 est présent pour plus de sécurité.

Un moniteur de ressources qui ne laisse guère de place à l'interprétation. ©Nerces pour Clubic

La dernière version en date, DSM 7.3, améliore encore l’outil avec la généralisation de l’intelligence artificielle, diverses corrections de bugs et de soucis de sécurité. Plus important, DSM 7.3 intègre une option pour repousser la mise à jour automatique jusqu’à 28 jours et revient sur l’impopulaire certification des disques : « les modèles DS Plus, Value et J Series de l'année 2025 exécutant DSM 7.3 prendront en charge l'installation et la création de groupes de stockage avec des disques tiers ».

La question des disques certifiés/non-certifiés n'est plus un problème. ©Nerces pour Clubic

Amusant par contre de voir qu’après la levée de boucliers, engendrée par la décision initiale, Synology parle « d’offrir aux utilisateurs une plus grande flexibilité dans la gestion de leurs déploiements de stockage ». Ce couac passé, il faut reconnaître que revenir sur DSM après avoir utilisé un concurrent est toujours très confortable. Synology garde ici une certaine avance.

Échauffement, nuisances sonores et performances

Après quelques tests de NAS 100 % flash, nous sommes revenus à des unités plus classiques à base de disques durs ou SSD plus traditionnels. Retour donc à notre traditionnel protocole à base de tests sur nos SSD Samsung 870 EVO 1 To et nos disques durs Toshiba MG09 18 To. Côté réseau, nous avons récemment troqué notre ancien switch pour un modèle surmusclé, le QSW-M3224-24T toujours en 10 GbE, évidemment.

Notre switch 10 GbE, l'excellent QNAP QSW-M3224-24T. ©QNAP

Toshiba MG09 (stockage) et Samsung 870 EVO (performances). ©Toshiba/Samsung

Comme toujours, les premiers tests se passent sur CrystalDiskMark afin de vérifier les débits que l’on peut obtenir. Le passage à un contrôleur 2,5 GbE est l’occasion pour la gamme 2025 de booster les performances, mais Synology ne révolutionne pas le marché. Le DS225+ vient logiquement saturer son interface réseau et à 295/296 Mo/s en lecture/écriture séquentielle, ce sont de bons résultats sans que l’on puisse s’enthousiasmer outre-mesure.

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 1 Go, 2,5 GbE. ©Nerces pour Clubic

Comme c’est assez souvent le cas, le fait de troquer les fichiers de tests de 1 Go pour des fichiers de 64 Go ne change pour ainsi dire rien aux performances mesurées par CrystalDiskMark. Nous sommes une fois encore limite d’interface pour le séquentiel et largement en deçà pour l’aléatoire, un domaine qui pose toujours problème aux unités de stockage, peu importe le type ou la génération de matériel utilisé (HDD ou SSD).

Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 64 Go, 2,5 GbE. ©Nerces pour Clubic

Pour évaluer un NAS, nous choisissons toujours de le placer en situation à la place de notre modèle personnel et, rien à redire sur le fonctionnement du DS225+. Reconnaissons que nous ne l’avons pas non plus soumis à des tests délirants, mais il s’est montré parfaitement en mesure de supporter la lecture de plusieurs flux 4K en même temps. Attention cependant pour les amateurs de machines virtuelles : les seulement 2 Go de RAM livrés de base seront clairement un frein.

Débits en écriture sous Windows 11 en 2,5 GbE. ©Nerces pour Clubic

Vous en avez sûrement l’habitude, nous n’entrons pas dans d’infinis détails pour illustrer cet usage au quotidien et nous ne le reflétons qu’avec deux captures de copie de fichiers via l’explorateur de Windows 11 – en SMB donc – sur une très grosse archive de plusieurs dizaines de gigaoctets. Que l’on parle de lecture depuis le NAS ou d’écriture vers le NAS, les résultats sont rigoureusement identiques : 283 Mo/s, rien que de très normal sur du 2,5 GbE.

À gauche, les mesures au repos, et à droite, en pleine charge. ©Nerces pour Clubic

Nos mesures se poursuivent par un tour pour vérifier l’échauffement, les décibels générés et la consommation électrique de ce petit monde. Sans grande surprise puisque Synology emploie le même processeur sur un châssis quasi identique : les relevés sont très similaires. La température atteint un maximum de 34,3 °C alors que les nuisances sonores culminent à 34,8 dB… autant dire qu’on ne l’entend presque pas ce NAS qui, en plus, a le bon goût d'être sobre (17,4 W).

Synology DS225+ : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

Quand on est leader depuis des années sur le marché du NAS, il faut se renouveler sans perturber sa communauté. Avec ses récentes décisions, Synology a justement perturbé ses habitués et elle a été contrainte à un rétropédalage en règle. Le DS225+ ne devrait donc pas obliger ses usagers à prendre des disques durs Synology et c’est tant mieux.

Il aurait été dommage de gâcher ainsi un NAS qui n’a guère de concurrent tant il est agréable à utiliser, pratique et soutenu par un DiskStation Manager au meilleur de sa forme. Synology compte plus que jamais sur sa solution logicielle pour se démarquer alors que tout le monde est maintenant en mesure de produire des NAS compacts et performants.

Le DS225+ n’est donc ni le plus rapide, ni le plus complet, ni le plus accessible, mais avec son réseau 2,5 GbE, son silence même en charge et sa sobriété énergétique, il assure l’essentiel alors que DSM lui ouvre les portes à une multitude de scénarios et de besoins… à condition de booster une mémoire vive presque famélique pour des machines virtuelles.

Les plus
  • Enfin du 2,5 GbE pour le réseau
  • Design toujours aussi impeccable
  • Chauffe peu, très discret
  • Le soft DSM presque parfait
Les moins
  • Très (trop ?) proche du DS224+
  • 2 Go de RAM juste pour certains

Fiche technique Synology DS225+

Résumé
Type de processeurIntel Celeron J4125
Norme(s) ethernet10/100/1000 Mbps
Nombre maximal de disques supportés2
RAID supportéOui
Système de fichierBtrfs, Ext4
Processeur
Type de processeurIntel Celeron J4125
Fréquence CPU2000 MHz
Taille de la mémoire2Go
Type de mémoireDDR4
Réseau
Norme(s) ethernet10/100/1000 Mbps
Connecteur(s) Réseau2.5 Gigabit Ethernet
Wake On LANOui
Certification DLNAOui
Stockage
Interface interneSerial ATA 6Gb/s (SATA Revision 3)
Format de disque3" 1/2, 2" 1/2
Nombre maximal de disques supportés2
RAID supportéOui
Modes RAID supporté(s)1, RAID 0, SHR, JBOD
Système de fichierBtrfs, Ext4
Compatibilité
Fonctions du serveurFTP, Multimédia, Photo, Vidéo-surveillance, Virtualisation, Web
Windows ADSOui
iSCSI (Encapsulation SCSI)Oui
EvolutifOui
Caractéristiques physiques
RackableNon
Niveau sonore19.6dB
Consommation16.98W
Largeur108mm
Hauteur168mm
Profondeur232.2mm
Poids1.3kg

Les alternatives au NAS Synology DS225+ :

  • Premier prix, très accessible
  • Design réussi, plutôt élégant
  • Interface logicielle complète
7 / 10
  • Un prix... tout petit
  • Faible consommation électrique
  • CPU Rockchip convaincant
8 / 10