Avec des produits à l’image de ceux de ses concurrents ASUSTOR, QNAP ou Synology, mais des produits sensiblement inférieurs, Terramaster se fait petit à petit un nom dans le monde du NAS. Le F6-424 Max est un modèle plus haut de gamme que ceux qui nous testons habituellement chez le fabricant… lequel n’a donc pas peur de monter en puissance !

- Design plutôt compact pour un six baies
- Puissance de l'Intel Core i5-1235U (10 cœurs)
- Deux ports SO-DIMM + deux ports M.2
- Deux ventilateurs 92 mm efficaces
- Deux ports 10 GbE avec agrégation de lien
- Le logiciel TOS s'améliore chaque jour
- Terramaster monte (un peu) ses prix
- Pas de mémoire ECC ni de port PCIe
- Le logiciel TOS doit encore progresser
Conception propre, mais sans nouveauté
Il faut bien l’admettre, rien ne ressemble plus à un NAS Terramaster qu’un autre NAS Terrasmaster, et ce, peu importe la gamme à laquelle il appartient. Ainsi, le F6-424 Max ressemble-t-il beaucoup au précédent produit testé dans nos colonnes, le F8 SSD Plus, alors qu’il s’agit pourtant d’un modèle 100 % flash ! Et que dire de la proximité avec le F4-424 Pro : elle est troublante avec ce coloris anthracite, ces coins arrondis et ces logos Terramaster sur les côtés.
En façade, seules sont présentes les LED de contrôle et vous noterez, l'étiquette qui assure la promotion du service clients. ©Nerces pour Clubic
De fait, et même si le manque d’originalité sera logiquement pointé du doigt, on ne peut pas trop critiquer le design de ce nouveau NAS qui répond à presque toutes nos exigences « 2025 ». D’abord, malgré la présence de six baies, il parvient à garder une relative compacité. Il mesure 154 × 240 × 220 millimètres, on a connu bien plus volumineux. Son poids est également modeste, à un tout petit peu plus de 2,7 kg, sans les disques durs cependant.
Sa robe anthracite lui assure un côté passe-partout, de même que l’absence totale de la moindre fioriture… en dehors de ces logos latéraux, lesquels font comme chez le modèle de Terramaster, Synology, office de petites grilles d’aération. Notons aussi que comme c’est de plus en plus souvent le cas, l’alimentation est externe : sur un modèle six baies, nous sommes un peu déçus, mais cela permet de réduire tout de même la taille du NAS.
Les ports avants/arrières : rien en façade et l'alimentation n'est pas intégrée. ©Nerces pour Clubic
Un NAS qui manque aussi d’un peu d’originalité en façade où Terramaster n’a placé aucun port USB, seules sont visibles les différentes LEDs de contrôle et de fonctionnement du NAS, du réseau et des unités de stockage installées. Ces dernières prennent place dans des berceaux plutôt bien pensés, mais il est étonnant de voir que même le bouton de mise sous tension ne figure pas sur l’avant du NAS : sans que l’on sache pourquoi, Terramaster l'a placé à l’arrière.
En retournant le F6-424 Max, on peut donc retrouver ledit bouton… petit dans le coin supérieur gauche. Juste en dessous, il y a un port HDMI – encore assez peu utilisé par l’écosystème Terramaster – puis les ports RJ45 : là, c’est la fête, non seulement c’est du 10 GbE, mais en plus la marque intègre deux prises que l’on peut agréger ! Enfin, la connectique est complétée par deux USB-A 3.2 Gen 2×1 (10 Gbps), un USB-C 3.2 Gen 2×1 (10 Gbps) et le jack d’alimentation.
Comme d’habitude chez Terramaster, le coup d’œil sur l’arrière du NAS permet de noter la présence du système de ventilation avec ses deux grilles directement « moulées » dans la structure du produit. Elles masquent des ventilateurs de 92 mm de diamètre. Enfin, saluons la simplicité d’accès au NAS : deux vis suffisent pour retirer la coque latérale et, ainsi, découvrir les entrailles d’une machine que l’on peut aisément améliorer.
Fonctionnalités et interface logicielle
Améliorer la machine est effectivement une option intéressante même si, de base, le F6-424 Max est déjà doté d’une configuration intéressante. Le NAS est effectivement animé par un processeur Intel Core i5-1235U doté de dix cœurs et capable d’atteindre 4,4 GHz en boost. Il est associé à 8 Go de DDR5-4800 sans correction d’erreur livrés en une seule barrette. L’ouverture du NAS permet justement de faire évoluer la RAM jusqu’à 64 Go grâce aux deux slots SO-DIMM.
Notez qu’en ouvrant le NAS, on remarque la présence de deux emplacements M.2 au format 2280. Ils sont en mesure d’accueillir chacun un SSD NVMe d’une capacité de 8 To maximum. Les deux SSD peuvent ensuite être configurés pour servir de cache hyper rapide ou pour augmenter la capacité de stockage du F6-424 Max qui, sur les seules unités SATA, peut déjà atteindre un très confortable espace de 132 To en utilisant des disques durs de 22 To chacun.
Deux ports SO-DIMM pour la RAM et deux M.2 pour des SSD. ©Nerces pour Clubic
Bien sûr, pour installer les disques durs, il faut se pencher sur les six berceaux mis en place par Terramaster. La marque s’inspire ici grandement du fonctionnement de Synology qui permet de se passer complètement de vis dans le cas d’unités 3,5 pouces. Des vis – fournies – en revanche indispensables quand on se tourne vers des unités 2,5 pouces. Reste que le montage est une formalité même lorsque l’on débute dans le monde du NAS.
L’ensemble des composants montés et le NAS branché sur le secteur, il est enfin possible de le mettre sous tension et d’utiliser TNAS PC – quand on est sous Windows – pour découvrir le F6-424 Max qui doit apparaître sur notre réseau. L’interface est simple, propre et la traduction française est aujourd’hui impeccable : le NAS est repéré et l’installation logicielle peut débuter avec le choix des disques concernés par le pool de stockage ainsi que le format de fichier (BTRFS ou EXT4).
Indispensable phase de création de la pile RAID. ©Nerces pour Clubic
Cette étape clé effectuée, on arrive sur le « bureau » du logiciel Terramaster Operating System ou, de son petit nom, TOS. Ça ne date pas d’aujourd’hui, mais une fois encore, soulignons combien son interface est proche de celle du DiskStation Manager (DSM) de Synology. Ce n’est pas un mal compte tenu de la notoriété de ce dernier, mais c’est vrai que certains écrans comme le Tableau de bord sont des copies presque carbones de ce que propose la reine du NAS.
« Presque » seulement, car il faut toutefois reconnaître que dans son inspiration, Terramaster ne parvient pas encore à égaler son maître. Dans de nombreux cas, on retrouve les options générales de Synology, mais on perd quelques réglages ou quelques fonctionnalités en route. De la même manière, le portail d’applications ou les modules supplémentaires sont moins nombreux, moins riches. Rassurez-vous, il y a tout de même largement de quoi faire.
À gauche, la nouvelle interface TOS 6 avec ses widgets et, à droite, le tableau de bord qui, lui, reste inchangé et toujours très proche de Synology. ©Nerces pour Clubic
En réalité, dans certains cas, la simplicité du NAS selon Terramaster joue même en sa faveur, rendant les choses plus directes, plus pratiques, en particulier pour les non-initiés. Regrettons par contre que malgré les évolutions et les versions, TOS souffre encore de quelques défauts qui ne sont certes pas rédhibitoires, mais qui gênent, parfois : l’interface est moins réactive que les concurrentes et de petits bugs surviennent avec les notifications par exemple.
De petits bugs qui ne sont heureusement pas suffisants pour gâcher notre plaisir et TOS dispose de suffisamment d’atouts pour les faire oublier. De base, le Tableau de bord regorge de réglages pour tout configurer, tout ajuster depuis la gestion des utilisateurs et des groupes jusqu’à la prise en charge des interfaces réseau (agrégation de liens notamment) en passant par la gestion des pools de stockage, des services de fichiers ou encore des quotas.
Le portail d'applications et l'inévitable module photos. ©Nerces pour Clubic
Nous l’avons dit, Terramaster a son propre portail d’applications, lequel est en retrait par rapport à la concurrence : il manque de diversité, mais il dispose malgré tout de nombreux outils pour la sécurité, le travail collaboratif ou la gestion des bibliothèques multimédias. Malgré la richesse des solutions concurrentes, Terramaster n’a pas à rougir et c’est, par exemple, l’une des seules à disposer du très bon Jellyfin pour la gestion multimédia. Une ultime précision : les modules prêts à exploiter le port HDMI ne sont clairement pas légion. Presque un gadget ce connecteur.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Après quelques tests de NAS 100 % flash, nous sommes revenus à des unités plus classiques à base de disques durs ou SSD plus traditionnels. Retour donc à notre protocole à base de tests sur nos SSD Samsung 870 EVO 1 To et nos disques durs Toshiba MG09 18 To. Côté réseau, nous avons récemment troqué notre ancien switch pour un modèle surmusclé, le QSW-M3224-24T toujours en 10 GbE, évidemment.
Toshiba MG09 (stockage) et Samsung 870 EVO (performances). ©Toshiba/Samsung
Comme toujours, les premiers tests se passent sur CrystalDiskMark afin de vérifier les débits que l’on peut obtenir. De prime abord, rien à redire et le contrôleur 10 GbE est pleinement mis à contribution sur le test en lecture séquentielle : près de 1 150 Mo/s, c’est presque un record. Petit coup de moins bien en écriture, mais à 797 Mo/s, ça reste très correct alors que la vraie baisse se fait bien sûr en aléatoire. Petit souci, là, la baisse est vraiment violente : on tourne à peine autour des 20-24 Mo/s.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 1 Go, RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic
De manière assez surprenante et alors que nous troquons les tests sur des fichiers de 1 Go pour passer sur des 64 Go, les résultats en aléatoire sont meilleurs. Oh, pas grand-chose (autour des 23-26 Mo/s), mais meilleurs malgré tout. Même surprise sur l’écriture séquentielle où, avec un peu plus de 900 Mo/s, le gain est substantiel. En revanche, nous observons pour ainsi dire le même débit en lecture aléatoire. De bonnes performances générales, mais un peu d’inconstance donc.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 64 Go, RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic
Pour évaluer un NAS, nous choisissons toujours de le placer en situation à la place de notre modèle personnel. Le F6-424 Max a parfaitement atteint nos objectifs de disponibilité et de réactivité, et ce, en toute circonstance, peu importe la charge. La montée en puissance avec davantage d’utilisateurs en même temps n’a pas posé de problème particulier, avec tout de même, une crainte côté mémoire vive : les 8 Go pourraient rapidement poser un problème chez les amateurs de Docker et de machines virtuelles. Une mise à jour sera conseillée.
Débits en écriture sous Windows 11 en RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic
Sans entrer dans d’infinis détails, nous avons l’habitude de refléter cet usage au quotidien avec deux petites captures de la copie de fichiers via l’explorateur de Windows 11 – en SMB donc – avec une très grosse archive de plusieurs dizaines de gigaoctets. Si les résultats en lecture depuis le NAS sont proches de ceux de CrystalDiskMark, l’écriture vers le NAS est un net cran au-dessus, très proche en réalité de la lecture. Un très bon point donc.
Nos mesures se poursuivent par un tour pour vérifier l’échauffement, les décibels générés et la consommation électrique de ce petit monde. Le maximum relevé est de 44,6 °C, rien d’inquiétant donc d’autant que nous atteignions rarement 40 °C au niveau des disques. Nous ne sommes jamais parvenus à faire monter la ventilation dans les tours avec, au plus, 36,8 dB. Rien de trop méchant. Enfin, avec six disques, la consommation dépasse les 60 watts, mais sans que ce soit choquant.
Bouclons comme toujours le test d’un NAS doté d’au moins trois baies par une petite vérification du temps nécessaire à la reconstruction d’une pile RAID 5 après simulation d’une panne. Notre volume est ainsi constitué de 100 Go répartis en huit gros fichiers et de 10 Go répartis en plus de 4 000 petits fichiers. Une situation qui ne fait évidemment pas peur à l’Intel Core i5-1235U retenu par Terramaster : il s’acquitte de sa tâche en 425 secondes, une très bonne performance.
Terramaster F6-424 Max : l'avis de Clubic
Comme à son habitude, Terramaster soigne la forme tout en mettant l’accent sur le fond, à savoir le coût de sa nouvelle solution. Le F6-424 Max est un produit plutôt milieu de gamme « ++ » et cela se traduit sur son prix qui n’a toutefois rien à voir avec ceux de ses concurrents directs, pour un modèle six baies s’entend.
En plus des six baies qui autorisent un maximum de 132 To de capacité, le NAS peut compter sur la présence de deux ports M.2 pour des SSD (cache ou capacité) et deux emplacements SO-DIMM pour améliorer les déjà très corrects 8 Go de DDR5. Pour ne rien gâcher, l’accès à ces composants ou la mise en place des disques durs est un jeu d’enfant.
Enfin, l’aspect logiciel – sans doute ce qu’il y a de plus important sur un NAS – est à saluer. Bien sûr, Terramaster souffre encore de la concurrence avec les ténors du secteur, mais la montée en puissance de la marque est bien réelle, les options et les fonctionnalités sont nombreuses alors que le portail d’application est chaque jour plus riche sans que cela ne rende les choses trop complexes. Un très bon produit à n’en pas douter.
- Design plutôt compact pour un six baies
- Puissance de l'Intel Core i5-1235U (10 cœurs)
- Deux ports SO-DIMM + deux ports M.2
- Deux ventilateurs 92 mm efficaces
- Deux ports 10 GbE avec agrégation de lien
- Le logiciel TOS s'améliore chaque jour
- Terramaster monte (un peu) ses prix
- Pas de mémoire ECC ni de port PCIe
- Le logiciel TOS doit encore progresser
Fiche technique Terramaster F6-424 Max
Type de processeur | Intel Core i5 1235U |
Norme(s) ethernet | 10 Gbps Gigabit Ethernet (10 GbE) |
Nombre maximal de disques supportés | 6 |
RAID supporté | Oui |
Système de fichier | Btrfs, Ext3, Ext4, FAT32, HFS+, NTFS |
Type de processeur | Intel Core i5 1235U |
Fréquence CPU | 1300 MHz |
Taille de la mémoire | 8Go |
Type de mémoire | DDR5 |
Norme(s) ethernet | 10 Gbps Gigabit Ethernet (10 GbE) |
Connecteur(s) Réseau | RJ45 x2 |
Wake On LAN | Oui |
Certification DLNA | Oui |
Interface interne | Serial ATA, M.2 - PCI-E 4.0 4x |
Format de disque | M.2, 3" 1/2, 2" 1/2 |
Nombre maximal de disques supportés | 6 |
RAID supporté | Oui |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, JBOD, 6, 5, 10, 1, Single Disk, TRAID, TRAID + |
Système de fichier | Btrfs, Ext3, Ext4, FAT32, HFS+, NTFS |
Connecteur(s) | USB 3.2 Gen 2, HDMI 2.0, USB Type C |
Fonctions du serveur | FTP, Multimédia, Photo, Web |
iSCSI (Encapsulation SCSI) | Oui |
Niveau sonore | 22dB |
Consommation | 56W |
Largeur | 240mm |
Hauteur | 140mm |
Profondeur | 220mm |
Poids | 2.7kg |
Les alternatives au NAS Terramaster F6-424 Max :
- Conception et finitions épatantes
- 2x SSD M.2 en cache ou stockage
- Jusqu'à 64 Go de RAM DDR5
- Double 2,5 GbE agrégeable
- Design et conception réussis
- Port HDMI 2.0b et USB 3.2 Gen 2