Test Samsung Galaxy S23 Ultra : tout est réussi, sauf le prix !

C’est avec la régularité d’une horloge suisse que Samsung présente chaque année une nouvelle itération de ses Galaxy S. Ceux-ci représentent le haut de gamme des smartphones du constructeur et embarquent le meilleur des technologies du coréen.

Équipé d’un stylet qu’il a hérité du Galaxy Note, le modèle Ultra fait figure de surdoué et sa fiche technique en jette plein les yeux. Le Galaxy S23 Ultra, vedette de l’année, ne devrait pas faire exception à la règle. Quoi de mieux qu’un test pour le vérifier ? Voici le nôtre !

Design et ergonomie : on prend les mêmes et on recommence

Samsung ne s’est pas vraiment foulé pour le design et l’ergonomie du S23 Ultra qui reprend ceux du S22 Ultra, son prédécesseur. Avec quelques très subtiles différences, toutefois. Faut-il s’en plaindre ? Assurément, non, tant le résultat est réussi. Fait de verre et d’aluminium, le S23 Ultra bénéficie d’une finition irréprochable. Il est à coup sûr l’un des smartphones les plus élégants que nous ayons eus en main depuis le Find X5 Pro d’Oppo.

Ses concepteurs ont eu la bonne idée d’aplatir légèrement la courbure des flancs de l’écran. Cela n’a l’air de rien, mais cette petite modification améliore encore la prise en main du smartphone.

Ses dimensions sont très proches à celles de son grand frère : si l’épaisseur ne change pas (8,9 mm), il est 0,1 mm plus long (163,4 mm), 0,2 mm plus large (78,1 mm) et pèse 6 g de plus (234 g). Il conserve la certification IP68 qui le rend résistant à une brève immersion ainsi qu’à la poussière.

Aucun changement pour la disposition des touches mécaniques, du tiroir pour cartes SIM, du connecteur USB-C et de l’emplacement du stylet. Ce dernier, hérité du défunt Galaxy Note, est l’un des atouts du smartphone (nous en reparlerons un peu plus loin). La face arrière est une copie exacte de celle du S22 Ultra. Le verre dépoli reste toujours aussi élégant et insensible aux traces de doigts.

Les objectifs de la caméra dorsale prennent place directement dans le châssis et font l’impasse sur le « domino » qui fut très en vogue chez le constructeur. Cela ne les empêche pas de dépasser légèrement de la surface, sans que cela soit gênant.

Le S23 Ultra est un bel objet à l’excellente finition. Il reste aussi très agréable à utiliser au quotidien malgré un poids un peu élevé. Samsung le décline en pas moins de huit couleurs. Les teintes noir, vert, lavande et crème sont destinés à tous les revendeurs, le constructeur ne commercialisant les versions graphite, bleu ciel, rouge et lime (vert citron) qu’à partir de sa boutique en ligne.

Écran : toujours aussi bon

L’écran du Galaxy S23 Ultra se compose d’une dalle Dynamic Amoled 2X de 6,8” de diagonale. Elle affiche 1 440 × 3 088 pixels et bénéficie d’une fréquence de rafraîchissement pouvant varier de 1 à 120 Hz. Compatible HDR10+, elle s’avère très lumineuse (jusqu’à 1750 nits en pointe, c'est-à-dire en luminosité auto maxi sur des images HDR) et reste parfaitement lisible en plein soleil.

Une perforation située en haut de la médiane verticale permet de loger la caméra frontale, Samsung n’ayant pas encore décidé de la faire disparaître sous l’écran comme sur le Galaxy Z Fold4. Il est protégé par un verre Victus 2 de Corning, le plus solide actuellement commercialisé.

Les plus assidus de nos lecteurs auront remarqué à coup sûr que cet écran est identique à celui du S22 Ultra. Comme pour le design, on ne s’en plaindra pas puisqu’il produit une image tout bonnement extraordinaire. Le paramétrage par défaut du smartphone sur le mode vif satisfera la majorité des utilisateurs. Pour un rendu plus proche de la réalité (et un peu moins flatteur à l’œil), on préférera tout de même se caler sur le mode « naturel ».

Dans un cas comme dans l’autre, visionner des images fixes ou animées, jouer ou encore faire défiler une page web à toute vitesse est un ravissement pour les pupilles. Seul l’écran de l’iPhone 14 Pro Max d’Apple et celui du Galaxy S22 Ultra nous ont procuré un tel plaisir d’utilisation.

Performances

Cela fait des années que l'on attendait que Samsung commercialise en Europe les versions Qualcomm de ses Galaxy S : c’est désormais chose faite avec la gamme S23 ! Exit donc les processeurs Exynos du coréen, très énergivores et moins puissants que ceux du Yankee.

Le Galaxy S23 Ultra est ainsi construit autour du SoC Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm et de sa puce graphique intégrée Adreno 740. Selon les versions, ils sont accompagnés de 8 ou 12 Go de RAM et de 256 Go, 512 Go ou 1 To de stockage Flash UFS 4.0. Le modèle que nous a confié Samsung pour ce test dispose de 8 Go de RAM et de 256 Go de stockage Flash.

Les performances de calcul brutes du Galaxy S23 Ultra sont excellentes. Le smartphone obtient ainsi 1 218 026 points au benchmark Antutu conçu afin d’évaluer la puissance de traitement globale d’un smartphone. Geekbench, destiné à évaluer la puissance brute du processeur central, récolte 4 697 points en multicœurs et 1505 points en fonctionnement monocœur. Enfin, 3DMark Wild Life extreme le crédite de 3 780 points.

En utilisation intensive, le throttling (ralentissement de la fréquence de fonctionnement dû à la surchauffe) est certes présent, mais ne pénalise pas l’utilisateur.

Cela s’explique probablement par les efforts conjoints de Samsung et de Qualcomm, le premier nous précisant qu’il a collaboré avec le second afin « d’optimiser le Snapdragon 8 Gen 2 pour les Galaxy S23 ». Notons aussi que la surchauffe de l’appareil est contenue, ce qui n’était pas le cas sur les générations précédentes.

Dès lors, rien de surprenant à ce que le Galaxy S23 Ultra soit capable d’exécuter les applications les plus complexes sans broncher. Asphalt 9, Genshin Impact, PUBG et consorts s’exécutent en toute fluidité avec un niveau de détail maximal.

Même constat pour les applications « sérieuses » comme Photoshop Lightroom ou les logiciels de montage vidéo. Pas de problème non plus en utilisation multitâche, les 8 Go de RAM étant suffisants.

Puissant et bénéficiant d’une optimisation aux petits oignons, le Galaxy S23 Ultra version Snapdragon 8 Gen 2 rendent obsolètes les griefs que nous pouvions avoir sur les modèles Ultra des générations précédentes.

Audio

Le S23 Ultra est équipé de deux haut-parleurs logés à ses deux extrémités. Le son produit s’avère agréable, notamment lorsqu’il s’agit de voix humaine (podcasts, conversation audio). Même si elles ne sont pas d’une profondeur extraordinaire, les basses sont présentes.

Rien d’étonnant à cela, la place dévolue à la caisse de résonance interne n’étant pas énorme. L’écoute de musique et de podcasts ou le visionnage de vidéo ne devraient pas faire saigner les oreilles de l’utilisateur.

La compatibilité Dolby Atmos est au rendez-vous à condition de l’activer dans les menus de réglage. On en profitera pour ajuster le son grâce à l’égaliseur intégré ou encore activer la fonction Adapt Audio qui optimise le son de vos écouteurs après avoir évalué la qualité de l’audition.

Logiciel : le S-Pen en vedette américaine

Le Galaxy S23 Ultra est équipé d’Android 13 et de la surcouche One UI 5.1. À la fois intuitive et complète, celle-ci reste proche de l’esprit d’Android Stock tout en comblant ses lacunes. L’ensemble fonctionne avec fluidité et prend bien entendu en charge le S-Pen.

Depuis la mise à la retraite du Galaxy Note, le S23 Ultra est désormais le seul smartphone du constructeur à intégrer un stylet tactile (le Z Fold4 le prend en charge, mais il faut l’acquérir en option). Celui-ci s’avère précis et agréable malgré sa petite taille. Samsung a développé une multitude d’applications et d’usages plus ou moins utiles.

Parmi nos préférés, Air Command, barre de raccourcis apparaissant à l’écran lorsqu’on sort le stylet de son logement. Entièrement personnalisable, elle procure un accès rapide aux applications exploitables avec le S-Pen.

Samsung Notes est une incontestable réussite. Elle autorise le griffonnage, la prise de notes ou la réalisation de croquis. Simple, mais complète, on apprécie grandement la possibilité de synchroniser son contenu avec d’autres appareils Samsung.

Les amateurs de dessin pourront se tourner vers PenUp, l’application de dessin made in Samsung. Même si elle est moins sophistiquée que des logiciels comme Infinite Painter, elle permettra aux débutants et aux dessinateurs occasionnels de se faire la main.

Air Actions permet de piloter certaines fonctions du smartphone grâce à des gestes que l’on « dessine » dans l’air. Il est, par exemple, possible de contrôler l’appareil photo à distance, de piloter la lecture de vidéos ou d’effectuer des actions de base dans les applications Samsung (valider, annuler, retourner en arrière, etc). C’est certes amusant et original, mais, à nos yeux, cette fonction tient plus du gadget que d’autre chose.

Dans un tout autre registre, on apprécie grandement DeX, qui transforme le smartphone en ordinateur de bureau une fois connecté à un écran ainsi qu’à un clavier. La machine prend alors une toute autre dimension et pourra dans certains cas remplacer un ordinateur portable. Vraiment impressionnant.

One U1 5.1 est à n’en pas douter une évolution bienvenue de l’interface Samsung. Ses possibilités sont immenses et l’on prendra plaisir à les explorer. Certes, elle contient pas mal d’applications qui ne vous seront pas forcément utiles, mais rien ne vous empêche de les désinstaller. Avec le ColorOS d’Oppo, One UI est la surcouche Android que nous trouvons la plus pertinente.

Une très bonne autonomie

Comme son prédécesseur, le Galaxy S23 Ultra dispose d’une batterie rechargeable de 5 000 mAh. On est donc en droit d’espérer une bonne autonomie, surtout avec le remplacement du SoC Exynos par un Snapdragon et l’optimisation qu’il apporte à la consommation électrique.

Dans les faits, nous n’avons pas été déçus. En utilisation traditionnelle et sans toucher, la batterie dépasse largement 1,5 jour d’autonomie. Gageons que si nous avions modifié certains paramètres (fréquence de rafraîchissement bloquée à 60 Hz, désactivation de l’affichage permanent, etc), nous aurions atteint — voire même dépassé — les deux journées d’utilisation.

En utilisation intensive (pas mal de photos, de jeux, visionnage de vidéos, appels téléphoniques, Internet en 5G), on tient entre 1 et 1,5 jour avant de passer par la case recharge. Même si le Galaxy S23 Ultra n’est pas le smartphone premium à la plus longue autonomie, il donne entière satisfaction en la matière.

Samsung continue à ne plus vouloir fournir de bloc d’alimentation avec l’appareil. Si cela peut à l’extrême limite passer pour un produit d’entrée de gamme, nous avons toujours autant de mal à l’accepter sur un smartphone vendu à ce prix. Si l’on veut bénéficier de la charge rapide (de 0 à 100 % en 60 minutes), il faudra acquérir un modèle compatible Power Delivery 3.0 45 Watts que le constructeur facture tout de même 50 euros.

La charge par induction 15 watts est de la partie, tout comme la charge inversée 4,5 watts. On s’en servira essentiellement pour des écouteurs ou une montre connectée.

Photo : encore meilleur

La caméra dorsale du Galaxy S23 Ultra comporte quatre modules :

• Principal (grand-angle) : capteur 200 Mpxl (1/1,3’’, photosites 0,6 µm) ; objectif 23 mm f/1,7 ; autofocus hybride (détection de phase + laser) ; stabilisation optique
• Ultra grand-angle : capteur 12 Mpxl (1/2,55’’, photosites 1,4 µm) ; objectif 13 mm f/2,2 ; autofocus Dual Pixel ; stabilisation Super Steady
• Téléobjectif : capteur 10 Mpxl, (1/3,52", photosites 1,12 µm) ; objectif 70 mm f/2,4 ; autofocus Dual Pixel ; stabilisation optique
• Zoom périscopique : capteur 10 Mpxl (1/3,52’’, photosites 1,12 µm) objectif 23-230 mm f/4,9 (zoom 10x) ; autofocus Dual Pixel, stabilisation optique

La caméra frontale est quant à elle composée d’un unique module embarquant un capteur de 12 Mpxl ainsi qu’un objectif 26 mm f/2,2 accompagné d’un autofocus Dual Pixel.

Évacuons tout de suite son cas : la régression du nombre de photosites du capteur (de 40 Mpxl sur le S22 ultra à 12 Mpxl ici) est une bonne chose, surtout en faible luminosité. L’image s’avère exploitable pour de nombreux usages, le bruit numérique étant bien moins présent que sur le modèle précédent.

À la notable exception du module principal, l’aspect matériel de la caméra dorsale est un simple copié-collé de celle du S22 Ultra. Samsung le reconnaît d’ailleurs fort volontiers, en insistant tout de même sur les changements effectués sur les algorithmes de traitement d’image. Très bien… mais ça donne quoi, concrètement ?

En bonne luminosité ou en extérieur, le Galaxy S23 Ultra produit de magnifiques images du grand-angle jusqu’au zoom 10x. Elles ne déméritent pas lorsque la lumière est moins forte (en intérieur ou à l’aurore, par exemple).

Les couleurs sont un peu boostées, chose traditionnelle chez Samsung, mais le rendu est agréable à l’œil. Si cette particularité vous gêne, il suffit de désactiver l’IA ou de passer en mode manuel. L’ultra-grand-angle s’avère tout aussi bon, même si l’image manque un peu de piqué sur ses bords.

L’image reste tout à fait exploitable au-delà du zoom 10x. Malgré l’utilisation d’un algorithme numérique, les résultats sont honorables jusqu’en 30x, même si les détails commencent à légèrement s’estomper.

Les choses se dégradent petit à petit jusqu’à 100x, valeur maximale disponible. À ce niveau de zoom, l’image reste toutefois étonnamment lisible et pourra être exploitée si l’on n’est pas trop regardant sur la finesse des détails.

Les performances sont tout aussi bonnes en mode nuit, avec comme principale différence un facteur de zoom maxi de 10x. À l’usage, cette limitation n’a rien de frustrant et évite surtout les déceptions dues à un résultat médiocre.

Le mode portrait est quant à lui efficace, l’IA arrivant à se débrouiller correctement sur tous les portraits humains, mais se laisse parfois piéger sur les scènes plus complexes (natures mortes, par exemple). Rien de bien dramatique, donc.

Le Galaxy S23 Ultra peut shooter des photos exploitant les 200 Mpxl du capteur. Nous avons bien entendu tenté l’expérience, sans constater de réels gains de détails en bonne luminosité. Lorsqu’elle baisse, le bruit numérique fait son apparition et l’on perd en détail par rapport aux images 12 Mpxl produites à l’aide du pixel binning.

Les performances photographiques du Galaxy S23 Ultra donnent entière satisfaction. Sur certains aspects (notamment sur les scènes faiblement éclairées ou de nuit), il fait un peu mieux que son prédécesseur dont nous n’avions déjà pas à nous plaindre. Le zoom périscopique 10x fait partie des indéniables atouts du smartphone, Samsung étant à ce jour le seul constructeur à le proposer.

Galaxy S23 Ultra de Samsung : l'avis de Clubic