Happn suspecté de transférer des informations d'utilisateurs aux USA

02 février 2016 à 11h15
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L'UFC-Que Choisir saisit la CNIL au sujet de l'application de rencontres Happn. Une façon de dénoncer des pratiques de collecte de données douteuses tout en obligeant la CNIL à sortir de son silence.

Dans un communiqué publié ce matin, l'UFC-Que Choisir rend publique sa décision de saisir la CNIL. L'action concerne Happn, une application de rencontres géolocalisées suspectées de continuer à transférer des données vers les Etats-Unis via sa collaboration avec UpSight, entreprise qui propose des outils d'analyse de données. C'est une étude technique approfondie, menée par Forbrukerradet (homologue norvégien d'UFC-Que Chosir), qui a mis en évidence de possibles transferts de données réalisés par la société Happn vers des entreprises tierces, d'origine américaine.

Depuis le 31 janvier, les entreprises françaises n'ont techniquement plus le droit de transférer des données outre-atlantique, même en passant par la CNIL (ce qui était encore possible durant toute la période de suspension du Safe Harbor qui dure depuis le 6 octobre dernier). Mais la décision finale de la Commission européenne tarde à venir, engendrant une situation de brouillard juridique sans précédent. En saisissant la CNIL (qui est la présidente du G29 associant toutes les CNIL européennes), l'UFC-Que Choisir force les autorités de protection des données privées à sortir de leur silence.

Mais un voile de suspicion vient aussi d'être jeté sur l'application française Happn. Car en plus de demander des éclaircissements sur la situation juridique actuelle, l'UFC-Que Choisir dénonce aussi l'utilisation qui est faite par Happn des cookies : alors que la loi Informatique et Liberté prévoit la possibilité de supprimer toutes les données d'utilisations, y compris les cookies posés par l'application dans le smartphone, il subsisterait un cookie communiquant avec les serveurs de la société Happn, même après la suppression de l'application.

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« Est-ce à dire que, même quand l'utilisateur n'utilise plus Happn, Happn continuerait de le tracer ? » s'interroge le site des consommateurs, avant de demander à la CNIL mais aussi aux commissaires européens en charge du dossier du Safe Harbor de donner « un cadre juridique enfin protecteur des droits des consommateurs européens ».

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