Confidentialité des données : la Russie veut scruter les codes sources d'Apple et SAP

31 juillet 2014 à 17h18
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Le ministre russe chargé des communications a profité d'une rencontre avec les dirigeants d'Apple et SAP pour demander à ces derniers de fournir aux autorités les codes sources de leurs produits et services. Une initiative qui vise à écarter tout soupçon d'espionnage de la population russe par le biais de ces entreprises.

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Largement utilisés par les entreprises et par les particuliers en Russie, les produits d'Apple et SAP sont soupçonnés par les autorités locales d'être utilisés pour espionner la population. C'est dans l'optique de s'assurer que ce n'est pas le cas que le ministre russe en charge des communications, Nikolai Nikiforov , a demandé aux dirigeants locaux des deux entreprises de fournir les codes sources de leurs outils.

La sécurité des entreprises russes, mais également la protection des données personnelles des utilisateurs particuliers sont les raisons qui poussent le ministre Nikolai Nikiforov à effectuer cette demande. « Les révélations d'Edward Snowden en 2013, et les déclarations publiques des services de renseignements américains sur le renforcement de la surveillance de la Russie en 2014, soulèvent la grave question de la confiance dans les logiciels et le matériel étrangers » explique un communiqué du ministère.

Si Apple et SAP n'ont pas encore donné de réponse quant à cette demande, Nikolai Nikiforov n'hésite pas à rappeler que d'autres entreprises américaines jouent le jeu, parfois depuis longtemps. C'est le cas de Microsoft, qui partage le code source de Windows depuis 2003 avec Atlas, une société russe chargée d'auditer les programmes informatiques pour le gouvernement. « De toute évidence, les entreprises qui communiquent le code source de leurs programmes n'ont rien à cacher, mais ceux qui ne souhaitent pas établir de coopération avec la Russie sur cette question peuvent avoir des choses à se reprocher » estime le ministre. Un constat qui a du sens mais qui s'avère tout de même limité, puisque les entreprises comme Apple ou SAP ne sont pas toujours enclines à dévoiler les entrailles de leurs produits phares, quitte à exposer leurs secrets de fabrication à des fuites difficiles à contrôler. Les autorités russes n'excluent pas d'arrêter d'utiliser les services d'entreprises qui n'accepteraient pas de se soumettre aux vérifications demandées.
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