Patatam, la place de marché des vêtements pour enfants

Thomas Pontiroli
Publié le 26 septembre 2014 à 11h46
En un peu plus d'un an, Patatam a réussi à s'imposer dans le paysage du e-commerce français en vendant des vêtements d'occasion pour enfants, préalablement récupérés auprès des parents.

Patatam est un site de B2B, pour « business to bébé ». La jeune plateforme de re-commerce est née en août 2013 à Biarritz. Inspirée de son grand frère américain Thredup et de ses 46 millions de dollars levés en quatre ans, Patatam vient de gagner le prix de « rookie de l'année » au salon E-commerce Paris. L'occasion de revenir sur cette aventure lancée par deux parents, Mathieu et Mariève Bidart, et un ami, Eric Gagnaire.


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Mariève Bidard, Mathieu Bidard et Eric Gagnaire - Crédit : Patatam.


« Mes enfants grandissent trop vite et il faut renouveler totalement leur garde-robe plusieurs fois par an », constate la cofondatrice. Pour revendre les vêtements de ses deux enfants, elle refuse de passer par Leboncoin, qu'elle ne juge pas assez pratique pour cet exercice car « il faut photographier chaque article, créer une annonce dédiée puis recevoir les personnes chez soi, se déplacer ou gérer les envois postaux ».

La discussion est née comme ça. Si ce système fonctionne aux Etats-Unis, il n'y a pas de raison pour que Patatam ne marche pas en France, et en Europe, où les cofondateurs n'ont pas identifié de concurrent.

Pour que le service rendu séduise les parents, l'équipe décide d'industrialiser au maximum la chaîne. Voici sa mécanique. Le parent s'inscrit sur Patatam et reçoit un sac. Pardon, un « Patabag ». C'est lui qui recueillera les vêtements de l'enfant, de 0 à 6 ans. Il est enfin déposé dans un point relais, partenaire de Mondial Relay.

Les habits sont ensuite traités par les équipes de Patatam. Dix personnes se chargent de les évaluer. A l'aide de lampes spéciales, ils traquent le moindre trou. « Les critères de sélection sont importants », avoue Mariève Bidart. Sont retoqués les vêtements tâchés, délavés, avec bouloches, troués, décousus, abîmés, avec des imprimés et logos délavés ou craquelés, avec des boutons et fermetures abîmés, manquants...

Un site communautaire

Au fil du temps, Patatam a affiné ses méthodes de sélection si bien qu'aujourd'hui, la moitié des vêtements sont refusés. Ici, deux scenarii : retour payant (8 euros) ou don en leur nom à la Croix Rouge. Quand les vêtements se qualifient, ils sont photographiés à la chaîne et affichés sur le site. Chaque jour, Patatam reçoit et examine un millier de produits et en revend 600. Une rotation qui demande une bonne logistique. « Les professionnels que nous avons rencontrés ont été surpris de notre organisation », se félicite-t-on.

« Certaines mamans ont appris comment on fonctionnait, et scrutent les arrivages de nouveaux habits plusieurs fois dans la journée », a remarqué Mariève Bidart. Issue du monde de la communication, elle a aussi compris qu'il valait mieux communiquer sur Facebook plutôt qu'avec les Google AdWords ou la technologie de reciblage de Criteo, essayés puis abandonnés. « Il y a un aspect communautaire alors nous privilégions l'approche humaine et le bouche à oreille. Beaucoup se disent satisfaites et partagent le site. »

Ce système permet aux parents de récupérer de l'argent en cash, ou de profiter d'un bon d'achat à dépenser sur Patatam. Financée d'abord par 25 000 euros de fonds propres puis 550 000 euros de capitaux investis par les co-fondateurs de PriceMinister, Pierre Kosciusko-Morizet, Pierre Krings, la start-up cherche de nouveaux fonds pour assurer son développement, et s'étendre aux habits d'adolescents jusqu'à 14 ans.

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