Nikon se lance finalement sur le marché du compact à objectif interchangeable en dévoilant aujourd'hui la gamme « Nikon 1 », qui promet modestement de « révolutionner l'expérience photographique »... avec de nouveaux modes de prise de vue.
Un capteur surprenant
Il faut dire que ce n'est pas sur le plan technique que les « Nikon 1 » sont révolutionnaires, bien que le choix du fabricant soit surprenant. Le fabricant inaugure effectivement le nouveau format « CX », avec un capteur CMOS à 10 millions de pixels de 13,2 x 8,8 mm, plus grand que celui d'un compact (6,2 x 4,6 mm), mais plus petit que celui d'un reflex « DX » ou d'un appareil APS-C (23,7 x 15,7 mm) et même qu'un Micro Four Thirds (17,4 x 13 mm).
Et on le sait, les dimensions du capteur sont les facteurs déterminants de la profondeur de champ (flou d'arrière plan) et de la qualité d'image (et en particulier du bruit en haute sensibilité ou encore de la dynamique), mais aussi de l'encombrement de l'appareil. La sensibilité plafonne en l'occurrence à 3200 ISO, ou jusqu'à 6400 ISO en mode étendu.
Traitement et mise au point ultra-rapides
C'est donc sur le système de mise au point « ultra-rapide » et sur la nouvelle puce de traitement « Expeed 3 » que reposent l'essentiel des promesses de la gamme. Hybride, le premier combine détection de phase et détection de contrastes. Bi-cœur, la dernière peut quant à elle traiter 600 millions de pixels par seconde.
Il en découle une panoplie de caractéristiques et de fonctions plus ou moins inédites :
Jusqu'à 60 prises de vue par seconde avec mise au point fixe, ou 10 par seconde avec suivi du sujet.
Vidéo à 60 i/s en Full HD 1080i et même à 400 i/s en 640 x 240 ou 1200 i/s en 320 x 120 pixels.
Capture d'images haute définition (3840 x 2160 pixels, ratio 16/9) en cours de tournage.
Fonction « Sélecteur de photo optimisé », capturant 20 photos avant, pendant et après le déclenchement pour proposer la meilleure parmi cinq retenues en fonction de l'expression faciale, de la composition et de la mise au point.
Mode « Instant animé », capturant simultanément une photo et une vidéo au ralenti, combinés dans une séquence d'environ 2 secondes.
Autant de fonctions bienvenues, mais révolutionneront-elles pour autant la pratique de la photo au quotidien ?
J1 à gauche, V1 à droite
Nikon 1 J1 et Nikon 1 V1
La gamme comprend quoi qu'il en soit dès le lancement deux modèles, pour autant de cibles.
Le « Nikon 1 J1 » cible le grand public avec son écran LCD de 3 pouces HVGA à 460 000 points et ses dimensions de 106 x 61 x 29,8 mm pour 234 g. Il sera commercialisé fin octobre au prix public de 549 euros avec le 10-30mm.
Un peu plus encombrant et plus lourd (113 x 76 x 43,5 mm pour 294 g), le « Nikon 1 V1 » se pare quant à lui d'une structure en magnésium, d'un écran mieux défini (VGA soit 921 000 points) mais aussi et surtout d'un viseur électronique SVGA (1,44 millions de points) pour séduire les photographes enthousiastes. Le tarif grimpera à 799 euros à la même date et avec le même objectif.
À nouvelle monture, nouveaux objectifs
Nikon accompagne ses deux nouveaux boitiers de quatre modèles :
le « 1 Nikkor VR 10-30mm f/3.5-5.6 », qui incarne le zoom de base, stabilisé et équivalent à un 27-81 mm.
le « 1 Nikkor VR 30-110mm f/3.8-5.6 », son complément téléobjectif équivalent à un 81-297 mm.
le « 1 Nikkor 10mm f/2.8 », l'indispensable focale fixe compacte et lumineuse, équivalente à un 27 mm.
et enfin le « 1 Nikkor VR 10-100mm f/4.5-5, destiné aux vidéastes avec son zoom motorisé silencieux, similaire aux récents Panasonic Lumix G X.
Un adaptateur pour la monture F, à laquelle Nikon était resté fidèle depuis l'introduction de son premier reflex argentique, est également proposé. Il présente l'intérêt de prendre en charge la mise au point automatique, ce qui n'est pas systématique chez la concurrence, mais des dimensions du format CX découlent un coefficient multiplicateur de 2,7 fois qui en limite malheureusement le champ d'action.
S'il y a bien deux fabricants qu'on attend au tournant, depuis l'avènement du compact à objectif interchangeable (il y a 3 ans avec le G1), ce sont bien Canon et Nikon, deux acteurs historiques de la photo qui campaient jusqu'à présent sur leurs acquis.
Force est de constater que les fabricants traditionnels prennent un soin tout particulier à se démarquer de leurs plus jeunes concurrents, mais aussi de leurs propres produits dont ils risqueraient de cannibaliser les ventes, quitte à laisser aux Sony NEX et à leurs grands capteurs APS-C ce qui semble être le meilleur compromis rendu/encombrement.
Mais il reste à juger sur pièce, ce que nous ne manqueront pas de faire dans un test à venir. Et l'avenir nous réserve peut-être encore une surprise, puisque Canon prépare une annonce « historique » pour le 3 novembre, dont l'issue fait peu de doute.
Romain Heuillard
C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma no...
C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique.
Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit.
Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.
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