Radios en streaming : les outils pour enregistrer

Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique
03 septembre 2007 à 10h29
0

Du radio-cassette au streaming

Vous avez peut-être grandi avec un radio-cassette branché en permanence sur votre radio préférée, la touche REC enfoncée pour enregistrer vos tubes. L'activité, tolérée par l'exception de copie privée s'est considérablement modernisée avec la multiplication des « web radios » qui diffusent en streaming de la musique qu'il est très facile d'enregistrer de manière analogique bien sur, mais également de manière numérique grâce à plusieurs logiciels.

012C000000564644-photo.jpg


On pourrait ainsi croire que l'enregistrement d'une web radio est fastidieux et nécessite un travail de montage pour découper chaque morceau après l'enregistrement du flux. Il n'en n'est rien : des logiciels indépendants ou des plug-ins pour lecteurs audio font le travail à votre place en enregistrant chaque morceau séparément, en récupérant les tags ID3 des titres, voir même en les ajoutant automatiquement à votre bibliothèque iTunes.

Enregistrer les web radios (1/2)

Les logiciels permettant d'enregistrer des web radios peuvent se présenter sous forme d'application indépendante ou de plug-in pour lecteur audio. C'est le cas des deux solutions « historiques » les plus connues du genre, StationRipper et le plug-in StreamRipper pour Winamp. Mais d'autres outils sont venus apporter leur pierre, notamment l'excellent ScreamerRadio.

StationRipper

Référence dans le domaine, StationRipper est une application payante disponible en plusieurs versions, dont une gratuite, mais limitée dans ses fonctionnalités. Le logiciel permet d'enregistrer des flux SHOUTcast auxquels on peut accéder via un navigateur web pas forcément très pratique à utiliser : on préférerait largement une liste plus claire de stations classées par genre, même si on appréciera tout de même la possibilité de glisser/déplacer un flux provenant d'iTunes pour l'enregistrer. La version gratuite est en outre limitée à l'enregistrement de deux flux simultanés alors que les versions payantes gèrent jusqu'à 6000 flux simultanés, et proposent des fonctionnalités supplémentaires telles que l'enregistrement des titres issus des stations personnalisées de Last.fm. Bref, un logiciel qui offre surtout un intérêt en version payante.

012C000000122247-photo-stationripper.jpg


Streamripper

Les utilisateurs de Winamp, étroitement lié aux flux Shoutcast, disposent d'une solution intéressante sous forme de plug-in. Une fois installé, Streamripper s'intègre au lecteur audio de NullSoft et permet de démarrer tout simplement l'enregistrement de n'importe quel flux Shoutcast en cours d'écoute sur Winamp en un seul clic. Comme pour StationRipper, StreamRipper se charge de créer lui même les morceaux, mais le plug-in souffre du même défaut : il peut arriver que le découpage soit décalé, la début d'un titre étant alors collé à la fin du précédent.

012C000000076913-photo-logiciel-pc-streamripper.jpg


Screamer Radio

Si vous ne souhaitez pas vous embarrasser avec des fonctionnalités multiples et une interface à coucher dehors, Screamer Radio. Ce petit logiciel à l'interface minimaliste permet d'enregistrer le plus simplement du monde de nombreuses web radios classées par thème et accessibles en quelques clics depuis le menu « Presets ». Vous pouvez également ajouter vos propres adresses de flux (AAC, MP3, Ogg) et même enregistrer des flux WMA grâce à un encodeur Lame (qui nécessite alors plus de ressources puisqu'il tourne en permanence). Pas grand chose à ajouter si ce n'est que l'interface aurait peut-être gagné à offrir un mode « étendu » en plus de la « mini fenêtre », certes très pratique.

000000C800310923-photo.jpg

Enregistrer les web radios (2/2)

Hormis ces « classiques » du genre, on peut noter deux outils particulièrement efficaces et qui commencent à jouir d'une certaine popularité : RaimaRadio, un logiciel extrêmement complet, et TheLastRipper qui, comme son nom l'indique, permet d'enregistrer les titres issus du service LastFM.

RaimaRadio

En découvrant l'interface de RarmaRadio, on a enfin l'impression d'avoir en face de soi l'interface rêvée pour un tel logiciel : une grande fenêtre offrant une arborescence de catégories à gauche et la liste des stations concernées sur la droite. Une barre d'outils permet quant à elle d'accéder facilement à l'enregistrement et la lecture, ainsi qu'à des options de recherche et de filtrage des stations (pays, bitrate, réseau...). Le logiciel propose une fois de plus de très nombreux flux SHOUTcast dans tous les genres, même si certaines catégories ne sont pas peuplées par des stations. Un clic sur l'icône Recordings de la barre d'outils permet d'accéder aux enregistrements réalisés. Bref, entre RaimaRadio et Screamer Radio, notre coeur balance, même si le minimalisme du second est réellement appréciable.

012C000000564644-photo.jpg


TheLastRipper

Profitant de l'engouement pour le service de recommandation musicale Last.fm, TheLastRipper permet de récupérer les titres « streamés » par le service, à condition bien sûr de disposer d'un compte Last.FM, sous forme de fichiers MP3. Les morceaux sont, une fois de plus, découpés automatiquement avec les quelques imprécisions que cela peut engendrer, et le logiciel permet de récupérer les pochettes d'albums, et peut même créer des listes de lecture au format PLS et M3U. Seul regret, et de taille : TheLastRipper est encore relativement instable, mais activement développé, donc à surveiller ! Une version Mac OS X est également en développement, mais nous avons été incapables de la lancer, même après l'installation de Mono, nécessaire pour la faire tourner.

012C000000577686-photo.jpg

Enregistrement de streaming : copie privée ou piratage ?

00396494-photo.jpg
On peut légitimement se poser la question de la légalité de ces logiciels. En théorie, on voudrait pouvoir se ranger derrière l'exception de copie privée : l'enregistrement de la radio à des fins personnelles est toléré, et il en va certainement de même pour une radio diffusée sur le web, et ce d'autant plus que ces radios ne posent aucune barrière technique à cela. Néanmoins, la récente décision du site Deezer de protéger les morceaux proposés en streaming, et ses démêlés avec les producteurs n'augurent rien de bon.

Plus largement, c'est l'avenir même des web radios qui est incertain : un changement dans la législation américaine augmente radicalement la facture pour leur fonctionnement, et nombre d'entre elles pourraient être contraintes à mettre la clé sous la porte, ce qui serait un drame, car de nombreuses web radios, notamment celles de Soma FM ou Radioio, proposent une sélection très variée dans tous les domaines musicaux. Là encore, la solution proposée par la RIAA serait d'échanger des tarifs réduits contre l'usage de DRM et il serait vraiment dommage que les web radios et les services communautaires d'écoute comme Deezer ou Last.fm deviennent le théâtre de nouveaux déploiements de verrous technologiques, poussant une fois de plus les utilisateurs vers l'illégalité.
Haut de page