Vote par Internet : un sénateur s'interroge sur la sécurisation du scrutin

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Le sénateur socialiste Alain Anziani attire l'attention du ministre de l'Intérieur au sujet de la procédure de vote par Internet des français de l'étranger. L'élu de Gironde constate que le nombre de suffrages exprimé est faible et s'interroge sur les causes de cette désaffection.

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Entre le 6 et le 12 juin, les français qui résident à l'étranger peuvent voter par Internet dans le cadre du second tour des élections législatives. Un scrutin entaché par de nombreuses critiques de spécialistes en sécurité informatique qui estiment que le système de vote est opaque et qu'il empêche de vérifier de manière certaine et globale qu'il n'y a pas eu de fraude.

A ce jour, 700 000 électeurs résidant hors de France ont choisi de communiquer une adresse électronique afin de pouvoir voter sur Internet pour les élections législatives. Via un site dédié, puis, grâce à une application Java lancée de manière automatique, un citoyen va faire figurer son identifiant ainsi qu'un mot de passe. Il peut alors effectuer son vote puis le confirmer. Par la suite, un reçu lui sera envoyé sur sa boite e-mail. Quant au bulletin de vote électronique, il est protégé par une signature électronique dont seules les autorités françaises disposent de clés pour le déchiffrer.

Dans une note, le sénateur Anziani note que seulement « 130 000 Français de l'étranger ont voté par internet pour élire les onze députés qui les représentent ». L'élu estime que les problèmes techniques rencontrés peuvent avoir repoussé certains électeurs à utiliser ce mode de vote. Par exemple, des utilisateurs ont expliqué que la dernière version de Java n'était pas compatible avec les verrous de sécurité utilisés pour ce vote numérique.

« Ces difficultés semblent être à la source d'une désaffection pour cette modalité de vote, puisque seulement 130 000 électeurs l'ont choisie, sur les 700 000 qui avaient exprimé leur intérêt auprès des ambassades. De plus, certains internautes et experts en informatique affirment avec insistance qu'il est techniquement possible d'introduire dans le programme de ces systèmes de vote un logiciel malveillant permettant de détourner les identifiants des électeurs et donc de modifier leur vote », affirme le sénateur.

Pour rappel, le code électoral précise qu'une expertise indépendante chargée de veiller au respect du secret du vote doit être « conduite par un informaticien spécialisé dans la sécurité ». Par contre, les conclusions de cet audit n'ont pas été rendues publiques.
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