Pierre Alexandre : "Le flux vidéo NYFP est proposé sur 130 sites, de L'Expansion à Boursorama"

14 février 2007 à 17h30
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Ancien correspondant de LCI à Wall Street, Pierre ALEXANDRE présente la jeune société NYFP (New York French Press), producteur de vidéos financières destinées aux chaînes, sites internet et médias mobiles.

AB - Pierre Alexandre bonjour. Journaliste de métier, quelles ont été vos motivations pour créer en 2005 NYFP (New York French Press) ?

PA - Bonjour Ariane. Quand j'ai quitté le groupe , j'ai eu le sentiment que de nouveaux espaces se créaient pour les journalistes entrepreneurs dans l'univers numérique et j'ai voulu tenter ma chance.

AB - Cette démarche est à contre-courant du journalisme citoyen (OhMyNews, Agoravox) où le bénévolat semble l'emporter sur le travail rémunéré. Qu'en dites vous ?
PA - Oui, effectivement, les deux démarches sont différentes. Pour ma part, je reste journaliste, je ne suis pas blogueur. Je pense que l'on va distinguer clairement les deux fonctions dans les mois et les années à venir.

AB - Pouvez-vous détailler le 'business model' de NYFP ?
PA - Nous avons créé un flux vidéo de qualité sur l'actualité financière (6 à 7 vidéos par jour). A l'heure actuelle, notre contenu est proposé sur plus de 130 sites partenaires dont Boursorama.com, LExpansion.com et Capital.fr, et nous dépassons tous les mois les 100.000 vidéos diffusées. Nos contenus financiers ciblent un public cadre 'haut de gamme' susceptible d'interesser les annonceurs. Nous commençons maintenant la phase de monétisation avec la vente de films publicitaires de 15 secondes en début de vidéo. Je suis resté fidèle à ce modèle depuis la création de la société à New York City en 2005, et je m'aperçois que ma vision du marché n'est pas absurde puisque l'AFP avec AFP TV et l'INA avec INA.fr ont adopté la même stratégie !

AB - Exact, mais NYFP est une structure plus légère, plus "web" qu'une agence de presse historique comme l'AFP, non ? A quand la rentabilité pour New York French Press ?
PA - Notre indépendance c'est à la fois une force et une faiblesse, car nous sommes une micro-structure de 3 salariés. Mais je ne veux pas aller trop vite, tout est autofinancé. La rentabilité viendra avec l'arrivée de la publicité. On devrait avoir notre premier annonceur au printemps - notre espace publicitaire est maintenant commercialisé par Zefir Web, la regie du groupe Figaro Express Expansion - et atteindre l'équilibre à la fin de l'année 2007.

AB - Autofinancement, installation à New York City... Quels ont été vos atouts pour séduire Wall Street ?
PA - J'ai créé le bureau de TF1 à Wall Street en 2000 et noué des relations de confiance avec les acteurs de la finance new yorkaise. Cela m'a fait gagner du temps ! Par ailleurs, NYFP s'appuie également sur une équipe de tournage à Paris. Parallèlement, nous produisons pour la TV (production classique), pour France 24, en francais, en anglais et, prochainement, en arabe. C'est une autre source de revenus pour nous. Aujourd'hui, nous cherchons à exporter notre modèle en Europe. Nous avons ouvert, à titre expérimental, Businesscenter.tv en langue anglaise et Desdewallstreet.com en espagnol. Nous avons un partenaire en Espagne et le site devrait etre 'syndiqué' à partir du mois de mars. Pour le reste, nous sommes encore au stade experimental. L'idée est d'offrir une offre globale à des acteurs comme ! Finance au niveau européen.

AB - Qu'apportez-vous de plus par rapport à la concurrence, fils d'agence, flux vidéo ?
PA - Notre 'plus' est un produit vidéo au contenu financier adaptable, à terme, sur téléphone mobile. Reuters et le Wall Street Journal font ça ici, aux Etats-Unis. Nous sommes les seuls, pour l'instant, à faire ça en langue francaise. Et nous avons pris pas mal d'avance avec un catalogue vidéo qui inclut déjà plus de 2500 titres, et sera bien référencé dans les moteurs de recherche vidéo en francais.

AB - Quid de la plate-forme technique de NYFP ?
PA - NYFP est un producteur de contenus. Nous sous-traitons toute la partie technique à Brightcove. Cette société travaille aujourd'hui pour tous les grands médias US : Wall Street Journal, Time, Disney... Nous avons été leur premier client hors des Etats-Unis.

AB - NYFP définit la grille tarifaire et négocie les opportunités d'affaires, non ?
PA - Oui, absolument. Il y a deux modèles : le modèle gratuit, où nous gardons la main sur la pub video, et le modèle payant, où le partenaire exploite commercialement le player. Le marché n'est pas encore mûr pour ce deuxième modèle, mais cela va arriver vite ! Venez nous voir quand vous passez à New York City, vous le constaterez.

AB - Donc, 90% du chiffre d'affaires de NYFP est généré par la publicité ?
PA - Pour l'instant, en effet, mais le marché devrait mûrir et nous devrions être en mesure de vendre le flux très vite. Ce qui nous permettra d'équilibrer nos revenus entre publicité et abonnement. Mon souhait, comme tout bon entrepreneur, est de diversifier les revenus de NYFP au maximum, entre pub et abonnement, mais également entre Internet, téléphonie mobile et production TV traditionnelle.

AB - Sur un marché en ébullition quelle serait la meilleure option pour NYFP, un rachat ?
PA - Nous avons opté pour une stratégie de marque blanche et de syndication. Un rachat par un groupe média ne paraît pas approprié. En revanche, un partenariat avec une agence de presse qui souhaite muscler sa partie financière avec des vidéos, pourquoi pas !

AB - Pierre Alexandre, je vous remercie.
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