Nalden, le créateur de WeTransfer, lance une alternative minimaliste au service qu'il a quitté il y a six ans. Une réaction directe à la stratégie menée par son acquéreur Bending Spoons.

WeTransfer a changé depuis que Nalden en a cédé les clés. Le co-fondateur du service néerlandais a quitté l'entreprise en 2019, et décidé de revenir sur le marché du partage de fichiers avec Boomerang. Les transformations apportées à WeTransfer depuis son rachat par Bending Spoons en 2024 ne lui plaisent pas du tout.
WeTransfer a perdu son aura
Depuis son acquisition, WeTransfer a vécu des périodes sombres. Bending Spoons a licencié 75% des effectifs. Aussi, la société a tenté de glisser discrètement dans ses conditions d'utilisation une clause autorisant l'exploitation des fichiers uploadés pour entraîner son IA. Face à la polémique, WeTransfer avait d'ailleurs dû faire marche arrière.
Nalden ne mâche pas ses mots : selon lui, Bending Spoons "ne se soucie pas vraiment des gens". L'investisseur italien prépare une introduction en bourse et a besoin de résultats pour séduire les marchés financiers. D'où cette appétence nouvelle pour les mises à jour capables de monétiser les données utilisateurs. Mais, pour Nalden, ces changements "tuent le produit".

Boomerang revient aux origines
Boomerang joue la carte inverse. Pas de compte obligatoire. Pas de publicités. Pas d'intelligence artificielle exploitant vos données. Juste un service pour envoyer des fichiers, sans fioritures.
La version gratuite offre 1 GB de stockage et permet d'uploader des fichiers de 1 GB maximum, valables 7 jours. Créer un compte gratuit double la capacité à 3 GB et conserve votre historique. Pour 6,99 € par mois, vous accédez à 500 GB de stockage total, des envois jusqu'à 5 GB, une protection par mot de passe et une disponibilité de 90 jours.
Nalden résume sa démarche avec une question simple : pourquoi les éditeurs tech compliquent-ils systématiquement tout ? Il ajoute que sur Boomerang, "il n'y a pas besoin de s'inscrire ou de vérifier son adresse email". Surtout, aucune donnée ne servira à entraîner des algorithmes. Il promet par ailleurs qu'aucune publicité ne viendra déranger les internautes.
Un dirigeant déçu qui entend reprendre les choses en main, on connaît l'histoire. C'est notamment celle de Brian Acton, co-fondateur de WhatsApp parti après le rachat par Meta et qui a lancé Signal. C'est aussi celle de Jack Dorsey, co-fondateur de Twitter, et qui a lancé Bluesky.
Source : Techcrunch