Washington s'offre un lifting numérique radical en convoquant le gratin de la tech américaine pour une mission de sauvetage administratif. La Maison-Blanche déroule le tapis rouge aux ingénieurs d'Apple, Google et consorts pour injecter une dose massive d'intelligence artificielle dans les vieux rouages fédéraux.

Mais derrière ce vernis d’efficacité technologique, la manœuvre rappelle fortement un autre sigle maison, le D.O.G.E., cet organisme estampillé Trump censé déjà muscler l’appareil numérique fédéral. © Pixabay
Mais derrière ce vernis d’efficacité technologique, la manœuvre rappelle fortement un autre sigle maison, le D.O.G.E., cet organisme estampillé Trump censé déjà muscler l’appareil numérique fédéral. © Pixabay

L'administration Trump a officialisé le lancement de la « U.S. Tech Force », une initiative qui verra un millier de spécialistes de la technologie intégrer les agences fédérales. Apple, Google, Microsoft, Meta : tous les géants du secteur sont invités à prêter leurs meilleurs éléments. Derrière cette opération séduction se dessine une ambition claire : faire des États-Unis le leader incontesté de l'intelligence artificielle, quitte à bousculer les codes.

Un commando de 1000 experts pour une mission impossible ?

Il faut avouer que le casting a de quoi faire pâlir n'importe quel recruteur de la planète. Pour constituer cette escouade, la Maison-Blanche a réussi le tour de force de réunir autour de la même table des rivaux historiques comme Apple, Microsoft, Meta ou encore Google. Ces entreprises acceptent de prêter leurs précieux talents, parfois via des congés sabbatiques, pour qu'ils aillent servir la patrie le temps d'un mandat court. C'est une alliance de circonstance assez savoureuse quand on connaît les relations parfois houleuses entre le pouvoir politique et ces mastodontes de la donnée.​

Le gouvernement joue ici la carte du prestige plutôt que celle du portefeuille. Avec des salaires plafonnant autour des 200 000 dollars, on est loin des rémunérations stratosphériques du secteur privé qui incluent souvent de généreuses actions. Mais l'argument est ailleurs. Il s'agit de flatter l'ego de ces experts en leur proposant de résoudre des problèmes à l'échelle d'une nation plutôt que d'optimiser le clic sur une publicité. Cette « Tech Force » ne cherche pas des stagiaires, elle veut des vétérans capables de naviguer en eaux troubles dès le premier jour.

Opération séduction ou véritable électrochoc pour l'État ?

L'objectif principal de cette force de frappe est clair : accélérer l'adoption de l'intelligence artificielle à tous les niveaux de l'État. Il s'agit aussi de moderniser des applications critiques et de dépoussiérer des systèmes informatiques parfois dignes d'un musée. Ce n'est pas la première tentative du genre : le U.S. Digital Service, créé en 2014, poursuivait déjà des buts similaires, mais avec une approche plus discrète.

Aujourd'hui, le ton a changé. L'administration Trump affiche une volonté de rupture, en plaçant ces nouveaux experts sous la supervision directe des plus hauts responsables d'agences. Pourtant, avec seulement un millier de recrues, cette force d'élite ne représente qu'une goutte d'eau dans un océan de systèmes vieillissants. Reste à voir si cette escouade parviendra à transformer l’essai ou si l’opération restera un simple coup de communication bien orchestré.

Source : 9to5mac