Bruxelles voulait interdire les véhicules thermiques sur le Vieux Continent à partir de 2035. Mais finalement, ses plus grandes nations vont apporter des nuances à cette ambition.

Il y a trois ans, l'Union européenne annonçait officiellement qu'elle allait interdire la vente de véhicules thermiques neufs sur son territoire à partir de 2035. Un objectif ambitieux, qui faisait très mal à ses grands constructeurs, et qui n'a cessé d'être remis en cause depuis lors. Mais ce qui s'amorce dernièrement pourrait être le plus grand recul jamais enregistré dans le domaine ces dernières années.
La France veut éviter de faire mal à ses constructeurs
Paris a organisé cette semaine une grande rencontre avec tous les acteurs de la filière automobile, afin de dresser une position cohérente de la France avant le 10 décembre, quand la révision du règlement européen sur les émissions en CO2 sera présentée.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que nos dirigeants souhaitent soutenir le plus possible nos constructeurs, et ne pas les handicaper en leur imposant une nouvelle réalité qui leur serait totalement défavorable (et favorable aux constructeurs électriques chinois). Il est ressorti de cette rencontre que Paris veut avancer vers la fin des moteurs thermiques au sein d'un cadre de préférence européenne, pour aider les constructeurs automobiles à se développer dans l'électrique.
Toujours dans cette idée de ne pas être nocif pour ses entreprises, l'exécutif affiche aussi une plus grande flexibilité sur l'idée qu'il puisse y avoir encore des véhicules thermiques neufs vendus sur le Vieux Continent après 2035.

L'objectif 2035 déjà totalement écarté en Allemagne ?
Mais là où, chez nous, on est encore dans la zone de gris, dans une sorte de paradoxe entre une volonté claire de décarbonation et une envie toute aussi affichée de préserver les groupes automobiles, en Allemagne, les choses sont plus simples.
D'après le journal Handelsblatt, le gouvernement Merz va défendre l'avenir après 2035 des véhicules thermiques hautement efficaces. Soit les voitures hybrides, celles utilisant des carburants de synthèse ou même simplement des véhicules à moteur thermique dotés de nouvelles technologies réduisant fortement leurs émissions. En somme, l'Allemagne ne veut absolument pas cantonner l'Europe après 2035 au tout-électrique, surtout que certains Länder comme le Bade-Wurtenberg et la Bavière ont déjà fait pression sur Berlin afin de « garantir l'avenir du moteur à combustion. »
Source : Automobile Propre