L'opérateur ferroviaire low-cost OUIGO passe la vitesse supérieure, avec un plan symbolisé par son objectif de conquérir 30% du marché TGV d'ici 2030. Au menu, il y aura de nouveaux services et lignes.

La fusée OUIGO rose et bleue veut voir les choses en grand. SNCF Voyageurs a dévoilé ses ambitions pour le train à bas prix pour les cinq prochaines années. L'idée est de capter avec OUIGO près d'un tiers du trafic grande vitesse français en multipliant les destinations et en gonflant la flotte avec de nouvelles rames supplémentaires. C'est la stratégie du « 3x30 ».
Paris-Hendaye et Lyon-Bordeaux rejoignent le réseau OUIGO
Le premier rendez-vous est fixé au 14 décembre prochain. Un train quotidien filera de Paris jusqu'à Hendaye, en longeant la côte basque, avec Dax, Bayonne, Biarritz et jusqu'à Saint-Jean-de-Luz comme points d'étape. Cette nouvelle liaison transforme l'accès au sud-ouest en offrant au passage un aller-retour bonus pour Bordeaux. Une manière élégante de démocratiser les escapades océanes sans exploser son budget.
Mais OUIGO ne s'arrête pas là. La Bretagne voit sa desserte renforcée avec un troisième train Paris-Rennes, tandis que la ligne Paris-Montpellier via Lyon gagnera une fréquence estivale supplémentaire en 2026. Même la liaison Paris-Lyon, pourtant déjà bien fournie, s'enrichit d'un troisième aller-retour les week-ends prolongés à partir de décembre 2026.
Le clou du spectacle arrive mi-2027. Une connexion directe Lyon-Bordeaux, première du genre entre deux grandes métropoles régionales sans transiter par la capitale, sera possible. Cinq heures de trajet via Massy, Saint-Pierre-des-Corps, Poitiers et Angoulême. Voilà qui devrait libérer les voyageurs de la contrainte parisienne et redessiner les flux de mobilité interrégionale. D'autres projets, comme un renforcement de la desserte entre Strasbourg et Paris, ou le développement de l'axe Paris Nord-Lille, sont déjà dans les cartons.

OUIGO peaufine son offre avec des services repensés
OUIGO réinvente aussi son modèle de service. La plateforme OUIGOSWAP est désormais généralisée à tous les OUIGO. Elle permet de revendre son titre de transport et de récupérer 80% de sa valeur, options comprises. Pour les acheteurs, c'est l'aubaine, avec des trajets affichant parfois 50% de réduction par rapport au tarif du jour. Un système gagnant-gagnant qui fluidifie la revente entre particuliers.
Côté image, tout change aussi. Les agents OUIGO troquent leurs tenues actuelles contre des uniformes modernisés, fabriqués en France par Armox-Lux. Nouvelle doudoune, coiffe repensée et pantalon estival, l'identité visuelle évolue en gardant son ADN coloré. En parallèle, une campagne publicitaire décalée détourne les codes des concessions automobiles pour marteler les atouts de la marque avec une bonne dose d'humour absurde.
Même si les prix ont tendance à grimper en flèche sur certaines dates et destinations, OUIGO martèle sa promesse de proposer des petits prix pour tous les budgets, avec notamment des billets enfants coincés à 8 euros toute l'année. Avec douze rames supplémentaires déployées entre fin 2025 et 2027 et une ambition de transporter 30% de voyageurs en plus, OUIGO compte bien s'imposer comme l'alternative incontournable pour qui veut voyager vite sans (trop) se ruiner.