La Commission européenne a lancé, lundi, une plateforme de signalement anonyme pour faire respecter l'AI Act. Les citoyens peuvent désormais alerter anonymement le Bureau européen de l'intelligence artificielle, à la moindre anomalie qu'ils détectent.

C'est officiel depuis ce lundi 24 novembre 2025, la Commission européenne met à disposition de tous les citoyens de la zone un outil qui leur donne un vrai pouvoir de surveillance. N'importe qui peut désormais dénoncer les pratiques douteuses liées à l'intelligence artificielle, sans dévoiler son identité. Une initiative portée par le Bureau européen de l'IA, qui devient ainsi le réceptacle des alertes sur les technologies qui dérapent.
Un canal anonyme et sécurisé pour dénoncer les violations de l'intelligence artificielle en Europe
Bruxelles tenait à offrir un canal ultra-sécurisé pour signaler les violations présumées de la législation européenne sur l'IA. Si vous constatez qu'une entreprise ou une organisation ne respecte pas l'AI Act, vous pouvez désormais alerter les autorités sans risquer de vous exposer professionnellement ou personnellement. Le Bureau européen de l'IA, centre d'expertise installé au sein de la Commission, a hérité de la centralisation de ces témoignages sensibles.
Sur l'aspect, la sécurité atteint des sommets. Les développeurs ont intégré des systèmes de chiffrement certifiés qui garantissent un anonymat total. Vous pouvez rédiger votre signalement en français, en italien, en allemand, en polonais ou dans n'importe quelle langue officielle de l'Union européenne. Joindre des documents à la requête n'est pas un souci, puisque l'interface accepte tous les formats appropriés, que ce soit lors du premier signalement ou pendant les échanges qui suivent.
Car oui, il y a un vrai dialogue qui s'installe une fois le signalement pris au sérieux. Grâce à une boîte postale sécurisée intégrée à la plateforme, le Bureau peut accuser réception, demander des compléments d'information ou tenir informé le citoyen de l'avancement du dossier. Le tout sans jamais compromettre l'anonymat du lanceur d'alerte. Cette interaction bidirectionnelle transforme le simple signalement en véritable processus collaboratif entre citoyens et autorités européennes.

Les citoyens vont contribuer au développement d'une intelligence artificielle plus sûre
Rappelons que l'AI Act, entré en vigueur cet été, poursuit l'ambition de favoriser l'innovation et le déploiement de l'intelligence artificielle dans l'Union, tout en prévenant les risques. La législation européenne vise à protéger la santé, la sécurité et les droits fondamentaux des personnes, ainsi que la démocratie et l'état de droit. Un équilibre délicat entre encouragement technologique d'un côté, et protection collective de l'autre.
Mais une loi sans moyen de contrôle reste lettre morte, surtout dans cette discipline qu'est l'IA. C'est là que les lanceurs d'alerte entrent en scène. En signalant rapidement les informations relatives aux violations potentielles, ils permettent au Bureau européen de l'IA de les détecter à un stade précoce. Cette détection rapide contribue directement au développement sûr et transparent des technologies d'IA sur le continent européen.
La Commission s'engage à traiter chaque signalement « avec le plus grand soin, diligence et intégrité ». Au-delà des mots, l'existence même de cette plateforme montre que l'Europe prend au sérieux son rôle de régulateur de l'IA. L'outil offre un moyen concret et très facile d'accès de signaler d'éventuelles violations et dérives susceptibles de menacer ce que l'Europe et ses textes protègent. L'outil de signalement de l'AI Act est accessible ICI.