Un an après l’échec commercial du Rabbit R1, Google s'apprête à intégrer au cœur d'Android une technologie qui valide la vision de la start-up. Nommée Computer Control, cette structure logicielle promet d'automatiser les applications, là où les gadgets dédiés ont montré leurs limites.

Android prépare un cadre officiel de contrôle d’applications par des agents IA, et cela valide a posteriori l’intuition des boîtiers dédiés comme le Rabbit R1, malgré leurs écueils initiaux. © Rabbit
Android prépare un cadre officiel de contrôle d’applications par des agents IA, et cela valide a posteriori l’intuition des boîtiers dédiés comme le Rabbit R1, malgré leurs écueils initiaux. © Rabbit

La vague de l'intelligence artificielle dite agentique, capable d'agir à notre place, n'en finit pas de grandir. Pourtant, les pionniers de ce mouvement, comme le Rabbit R1, ont peiné à transformer leur promesse en une réalité tangible, butant sur des écueils de performance et d'utilité. Aujourd'hui, c'est au tour de Google de s'emparer du sujet, non pas avec un nouvel appareil, mais en modifiant directement les fondations de son système d'exploitation.

Une nouvelle fondation pour l'automatisation

Plutôt que de s'appuyer sur des astuces logicielles fragiles, Google développe un véritable cadre système. Baptisé Computer Control, il permettra à des agents IA de prendre la main sur les applications de manière native et sécurisée. Fini la programmation de scripts complexes ou les macros instables, l'automatisation s'intègre à un niveau bien plus profond.

La technologie s'articule autour du Virtual Device Manager, une brique d'Android qui crée un affichage virtuel isolé. Dans cet espace, l'IA peut lancer une application et interagir avec elle comme le ferait un humain, sans perturber l'écran principal de l'utilisateur ni même nécessiter que le téléphone soit déverrouillé.

Corriger les erreurs du passé

Cette architecture résout les faiblesses des premières tentatives, comme la démo de Project Astra qui, bien qu'impressionnante, reposait sur l'enregistrement de l'écran et se montrait sensible aux interruptions. Le nouveau système est conçu pour fonctionner de manière fiable en arrière-plan, à l'abri des notifications ou des appels entrants.

La démonstration de Project Astra a déjà montré un assistant ouvrant des apps, faisant défiler un PDF et lançant des recherches YouTube, préfigurant ce futur usage. © Google
La démonstration de Project Astra a déjà montré un assistant ouvrant des apps, faisant défiler un PDF et lançant des recherches YouTube, préfigurant ce futur usage. © Google

L'accès à ce pouvoir d'automatisation sera strictement contrôlé par une permission spéciale, réservée à des applications de confiance. Pour éviter tout dérapage, l'utilisateur pourra superviser les actions de l'agent sur un écran miroir interactif et reprendre la main à tout moment, sans interrompre le processus.

Si les détails restent à confirmer pour une sortie probable avec Android 17, la direction est claire. L'avenir de l'assistance mobile ne se jouera peut-être pas dans un nouveau boîtier, mais directement dans le logiciel qui anime déjà des milliards de téléphones.