Le groupe Alphabet, maison-mère de Google, a appris mardi qu'il ne serait pas démantelé, ce qui a ravi les investisseurs. Son action en Bourse a bondi de 9% mercredi.

Google peut souffler ! Le géant technologie a accueilli avec le sourire la décision du juge Amit Mehta, qui a décidé mardi de laisser au groupe Alphabet le contrôle de Chrome et d'Android, tout en lui permettant de maintenir ses accords financiers avec Apple. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, l'annonce a propulsé la capitalisation boursière du groupe, qui a gagné 220 milliards de dollars lors de la seule journée de mercredi, avec un pic historique à 231,55 dollars l'action à la mi-journée.
Google souffle et préserve son empire technologique intact
Le verdict a fait disparaître l'épée de Damoclès suspendue depuis 2020 au-dessus d'Alphabet, année où le département américain de la Justice avait lancé une procédure antitrust à son encontre. Les autorités accusaient alors Google de maintenir illégalement un monopole sur la recherche en ligne à travers des accords d'exclusivité avec les fabricants d'appareils et développeurs de navigateurs. C'est une longue bataille juridique qui s'achève donc favorablement pour le géant californien.
L'entreprise conserve ainsi ses principaux atouts stratégiques, sans subir de scission forcée. Chrome, le navigateur web dominant, et Android, le système d'exploitation mobile numéro un, restent sous le giron d'Alphabet. Cette architecture intégrée, qui est un peu le cœur du modèle économique de Google, demeure donc intacte.
Quant aux paiements versés à Apple pour garantir le statut par défaut de Google sur iOS, le système d'exploitation de la firme à la pomme, ces derniers peuvent également se poursuivre. Cette nouvelle a aussi profité à la firme de Cupertino, dont l'action a fini en hausse de 3,81%, à 238,47 dollars. Les deux géants technologiques pèsent, à eux seuls, autour de 15% de l'indice Nasdaq 100.

Le géant s'en tire avec des obligations minimales
Le jugement impose néanmoins certaines contraintes au mastodonte de la recherche en ligne. Google devra partager des données d'index et d'interaction de recherche avec ses concurrents, une mesure censée favoriser l'émergence d'alternatives, notamment dans le domaine bouillonnant de l'intelligence artificielle générative. La disposition pourrait théoriquement aider des rivaux comme ChatGPT à améliorer leurs propres outils.
Deux obligations principales sont imposées à Google. Il y a l'interdiction de certains contrats d'exclusivité, et le partage de données avec les concurrents. Mais les experts doutent de leur efficacité réelle. Certains experts jugent que le partage de données imposé reste limité dans sa portée et qu'il ne devrait stimuler la compétition que de façon marginale, ce qui sera insuffisant pour vraiment menacer la domination de Google.
Matt Britzman, analyste senior chez Hargreaves Lansdown interrogé par Reuters, salue une décision mesurée : « Ce résultat élimine une incertitude juridique significative et signale que le tribunal privilégie des solutions pragmatiques plutôt que des mesures radicales », commente-t-il. Entre un marché tout heureux et un département de la Justice américain qui estime avoir obtenu des concessions importantes, chaque camp revendique la victoire à sa façon.