Le procès opposant Google à la justice américaine continue et la firme californienne multiplie les arguments pour conserver la mainmise sur son navigateur Chrome.

- La justice américaine accuse Google d'abus de position dominante avec Chrome et Search, réclamant des mesures radicales.
- Google défend le caractère technique et sécurisé de Chrome, soulignant les risques liés à sa gestion par un tiers.
- Malgré l'essor de la concurrence, le DOJ met en lumière des accords d'exclusivité renforçant la position dominante de Google.
Depuis plusieurs mois, Google se retrouve au cœur d’un procès historique aux États-Unis, accusé par le DOJ d’abus de position dominante sur le marché de la recherche en ligne et des navigateurs web. L’enjeu ? La façon dont Google impose ses propres applications sur les appareils Android, rendant difficile l’émergence de concurrents crédibles. Le DOJ réclame des mesures radicales : séparer la distribution de Chrome et Search du reste des services Google, voire interdire à Google de signer des accords d’exclusivité avec les fabricants de smartphones, comme Apple.
Une complexité technique
Pour sa défense, Google avançait récemment que personne d’autre n’est capable de maintenir et de sécuriser Chrome, soulignant la complexité technique et les risques pour la sécurité des utilisateurs si la gestion du navigateur était confiée à un tiers. Cette position, déjà exprimée lors d’une précédente audience a été ignorée par OpenAI, Perplexity ou encore Yahoo! qui ont d'ores et déjà manifesté leurs intérêts pour reprendre le contrôle du navigateur.
Mais le Département de la Justice n'en démord pas et met en avant un marché plus ouvert, profitant davantage à la concurrence. Google, bien évidemment, ne voit pas les choses d'un même œil. La multinationale met cette fois en avant la complexité technique de son navigateur Chrome.
Selon la firme, confier la maintenance de Chrome à un tiers risquerait d’augmenter les failles de sécurité créées par des retards dans le déploiement des correctifs de sécurité. Le scan intégré de Safe Browsing, passant au crible les pages Web à la recherche de malware, ne serait, par exemple, plus connecté. Le ralentissement des travaux portés sur Google Chrome aurait par ailleurs des conséquences sur Chrome OS. Enfin, cela fragmenterait aussi l’expérience utilisateur avec une perte de cohérence.
22 janvier 2025 à 12h13
Un marché concurrentiel en plein essor
Sur la question de la concurrence, Google estime que la justice américaine fait l'autruche sur la naissance de plusieurs entreprises comme ChatGPT, Grok, DeepSeek, Perplexity ou MetaAI, lesquelles voient leurs bases d'utilisateurs grandir rapidement.
Concernant la position dominante de Google sur le marché de la recherche, le département de la Justice a également pointé l'accord à 20 milliards avec Apple pour venir s'installer comme moteur par défaut au sein du navigateur Safari sur les iPhone ou les Mac. Là encore, Google explique qu'Apple a signé avec ChatGPT pour son Apple Intelligence tandis que que Motorola s'est tournée vers Perplexity et Microsoft Copilot pour sa gamme Razr.
Nous apprenions récemment qu'Apple entendait intégrer les moteurs de Perplexity et Anthropic à la prochaine version de Safari, une manière pour la société qui vise certainement à sécuriser de nouveaux accords face à l'affaire en cours avec Google.
La firme de Mountain View annonce enfin avoir dépensé des milliards de dollars en Recherche et développement pour sa division Search ces 20 dernières années (49 milliards rien qu'en 2024). Le démantèlement de Google se traduirait alors par rejeter en bloc de plusieurs années d'innovation.
La décision finale du juge sera rendue dans le courant de l'été.
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