La question du chiffrement reste ouverte au Royaume-Uni, Alors qu'Apple est au centre d'un procès avec le gouvernement, l'équipe de WhatsApp a publiquement soutenu la firme de Cupertino.

Au Royaume-Uni, WhatsApp soutient Apple et rejette l'idée d'un backdoor ©Shutterstock
Au Royaume-Uni, WhatsApp soutient Apple et rejette l'idée d'un backdoor ©Shutterstock

Si d'ordinaire les tensions entre Meta et Apple sont quasi palpables, l'entreprise de Mark Zuckerberg via sa filiale WhatsApp, a publiquement exprimé son soutien à Apple dans le différend qui l’oppose au gouvernement britannique au sujet du chiffrement de bout en bout.

Meta soutient Apple

En début d'année, nous apprenions que le gouvernement britannique avait demandé à Apple de créer une porte dérobée dans iCloud. Cette dernière devait permettre un accès aux données chiffrées des utilisateurs du service, pas seulement outre-Manche, mais partout dans le monde. Apple avait refusé en choisissant de désactiver la fonction de chiffrement avancé pour les nouveaux comptes iCloud au Royaume-Uni.

L'entreprise a ensuite porté l’affaire devant la justice locale en affirmant qu'elle ne souhaitait pas affaiblir la sécurité de l’ensemble de ses utilisateurs. Si les services de renseignement ont souhaité interdire la médiatisation de ce procès, le tribunal en a décidé autrement afin qu'il ne soit pas possible d'imposer à Apple toute modification technique discrète du service.

La BBC rapporte les propos de Will Cathcart, directeur de WhatsApp, lequel indique que l'affaire en cours entre Apple et le ministère de l'Intérieur britannique pourrait créer un "dangereux précédent en encourageant d'autres pays" à faire de même.

L'homme ajoute que WhatsApp s'opposera à toute loi ou tout gouvernement visant à affaiblir le chiffrement. Il estime que le tribunal doit obtenir des rapports de plusieurs sociétés afin de bien comprendre tous les enjeux liés au chiffrement et bien mesurer la demande du gouvernement britannique. Il explique que WhatsApp "continuera de défendre le droit des gens à pouvoir avoir une conversation privée en ligne".

Un combat qui s'étend au-delà du Royaume-Uni

Les propos de Will Cathcart rejoignent ceux d'Andy Yen, co-fondateur et PDG de Proton, mais également ceux de Meredith Whittaker, présidente de Signal. Les deux n'ont pas hésité à affirmer qu'ils quitteraient les pays tentant de rendre illégal le chiffrement des données sous prétexte que la technologie ralentit les enquêtes criminelles.

En France, dans le cadre de la loi Narcotrafic débattue au mois de mars à l'Assemblée nationale, le texte initial prévoyait d'obliger les services de messagerie chiffrée comme Signal, WhatsApp ou le Français Olvid à introduire des accès dérobés (ou « backdoors ») pour les autorités. L'amendement a ensuite été retiré.

En Suisse, la révision de deux ordonnances encadrant la surveillance des télécommunications prévoit également de mettre fin au chiffrement développé par les entreprises elles-mêmes et d'obliger les entreprises à partager des métadonnées avec les autorités.

WhatsApp
  • Chiffrement de bout en bout.
  • Appels audio et vidéo gratuits.
  • Compatibilité multiplateforme.
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