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Olivier Anstett : "Tele2 raisonne plus en terme d'utilisation, de tarifs, que de technologie"

10 avril 2006 à 00h00
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Olivier Anstett, Directeur général de Tele2 France, explique pourquoi, à ses yeux, les offres de gros de France Télécom doivent être améliorées.

AB - Bonjour Olivier Anstett. Tele2 France estime sa croissance freinée par la stratégie et les tarifs de gros pratiqués par l'opérateur historique, France Télécom. Pouvez-vous préciser votre point de vue sur le sujet ?

OA - Bonjour. L'offre actuelle de revente de l'abonnement de France Télécom empêche la poursuite de l'ouverture à la concurrence sur le marché de la téléphonie fixe : Les tarifs sont trop élevés et les conditions opérationnelles sont trop contraignantes. Dans ces conditions, aucune offre concurrente ne serait rentable.

Or, le dégroupage n'est disponible que pour la moitié de la population, et n'apporte une solution qu'à ceux qui possèdent un PC, soit au total 25% des Français... Et les 75% restants !?

Les offres de gros de France Télécom doivent être améliorées afin que tous les consommateurs aient le choix.

AB - Il semble que les concurrents de Tele2 France, en particulier , s'en sortent mieux. Comment expliquez-vous cette situation ?

OA - Neuf Telecom annonce un chiffre d'affaires plus important que celui de Tele2, car il opère également sur le marché des entreprises, marché que Tele2 n'adresse délibérément pas.

Pour le reste, je crois que nous nous en sortons plutôt très bien. Malgré la fusion 'Cegetel-Neuf', nous restons le premier opérateur alternatif en France avec plus de 3,5 millions de foyers français clients. Qui peut en dire autant ?

Par ailleurs, avec plus de 50% du portefeuille de clients géré par les opérateurs mobiles virtuels actifs en France, Tele2 Mobile est le premier MVNO du marché.

Pour l'ADSL, nous sommes toujours dans la course, avec les tarifs les plus bas du marché, et comme toujours l'offre la plus simple.

Avec la revente de l'abonnement, nous pourrons proposer une facture unique à tous les Français, sans discrimination géographique ou technologique. Vive la concurrence !

AB - Ne vaut-il pas mieux privilégier le tout IP, se préparer à l'arrivée de concurrents du DSL (FTTH, CPL...) plutôt que de s'accrocher au modèle vieillissant basé sur le réseau téléphonique commuté ?

OA - Nous raisonnons plus en terme d'utilisation concrète, de tarifs, qu'en terme de technologie. Il n'existe pas d'avantage concurrentiel basé sur une technologie, sur les valeurs d'une marque, oui.

Cela étant dit, nous avons été les premiers à tester le CPL avec EDF et le Sipperec, en 2001, et les résultats ne sont pas concluants. Le FTTH fait rêver tous les ingénieurs mais on cherche encore l'usage qui nécessite 100Mbps dans son salon...

AB - Pour conclure, selon vous, quel sera l'avenir des MVNO en France ? Quel sera l'avenir de Tele2 France ?

OA - Je crois que les MVNO vont se développer fortement. Le marché français contient des réservoirs de croissance que les MVNO permettent d'aller chercher.

Il faut cependant que les autorités soient attentives au cadre dans lequel les MVNO évoluent, et qu'elles puissent réagir en cas de déviation. Il s'agit, comme souvent, de garantir à la concurrence un exercice libre et équitable.

L'avenir de Tele2 ? Des économies pour les Français sur l'abonnement fixe, sur la facture de mobile et sur l'accès Internet. En toute simplicité bien sûr.

AB - Olivier Anstett, je vous remercie.
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