L'effet de groupe, ce phénomène qui fait tomber de trop nombreux jeunes dans le cyberharcèlement

23 octobre 2023 à 16h41
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Une jeune fille triste face à son smartphone © DimaBerlin / Shutterstock
Une jeune fille triste face à son smartphone © DimaBerlin / Shutterstock

Une nouvelle étude d'e-Enfance démontre que le cyberharcèlement est un phénomène extrêmement répandu.

Le cyberharcèlement est un phénomène de plus en plus discuté, comme le montre encore la dernière loi visant à sécuriser et réguler l'espace numérique, où des dispositions contre ces attaques ont été décidées. Et si le problème touche tout le monde, il semble particulièrement aigu au sein des jeunes populations où l'on retrouve de très nombreux harcelés, mais aussi beaucoup de harceleurs.

1 enfant sur 4 victime de cyberharcèlement

Les choses ne se passent pas bien pour les jeunes sur la toile. C'est ce que montre cette nouvelle étude de l'association e-Enfance, menée en collaboration avec la Caisse d'Épargne. Car si l'on en croit ses chiffres, les réseaux sociaux auraient pénétré toutes les classes d'âges. Ils seraient ainsi 67 % des 8-10 ans à les utiliser, 93 % des collégiens et 96 % parmi les lycéens. Résultat, les phénomènes qui peuvent exister dans la réalité à l'école y sont reproduits, et profondément amplifiés.

24 % des familles interrogées expliquent ainsi avoir été confronté au cyber-harcèlement, soit presque 1 enfant sur 4. Et le phénomène peut arriver très jeune. Si les lycéens (27 %) et les collégiens (25 %) sont les plus touchés, 15 % des enfants de la tranche d'âge 8 à 10 ans déclarent, eux aussi, avoir eu à subir cette forme de harcèlement.

Le harcèlement en ligne, un problème bien réel chez les jeunes © Thomas Park / Unsplash
Le harcèlement en ligne, un problème bien réel chez les jeunes © Thomas Park / Unsplash

Des cyberharceleurs qui recommencent

L'analyse la plus dure de cette étude est peut-être celle qui porte sur les cyberharceleurs. 27 % des jeunes auraient ainsi été témoins de ce phénomène, alors que 6 % d'entre eux y auraient participé, ce qui montre la massification du problème. Pire, s'ils sont 87 % à comprendre les enjeux du problème, 30 % des harceleurs auraient récidivé, créant une spirale dans laquelle 45 % des victimes de harcèlement voudraient à leur tour harceler pour se venger.

Enfin, les parents ne seraient (pour le moment) pas un bouclier efficace pour protéger leurs enfants, et ce, malgré la nouvelle majorité numérique imposée par le gouvernement. 70 % des parents interrogés déclarent « ne pas avoir l'impression de contrôler les usages de leurs enfants sur les réseaux sociaux. » Et si le début de la solution résidait justement dans une surveillance plus stricte des parents ?

Sur les réseaux sociaux, dans les jeux en réseau ou via les messageries instantanées, les plus jeunes sont en première ligne pour être confrontés aux risques d'Internet. Avec des écrans de plus en plus présents, les parents peuvent se sentir dépassés pour réguler leur utilisation par les enfants, que ce soit en matière de durée ou de type de contenu. Heureusement, plusieurs éditeurs offrent des solutions de contrôle parental. Elles sont prévues pour que l'usage des écrans soit raisonnable et sécurisé. Afin de faire le tri parmi la multitude de systèmes disponibles, nous vous proposons une sélection des meilleures applis de contrôle parental.
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Source : e-Enfance

Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les q...

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Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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Commentaires (17)

Fatima
Suffit d’interdire le smartphone pour les moins de 18 ans sinon amende pour les parents et interdir le smartphone à l’école (c’est faisable mais pas de courage) , après il faut avoir des élus courageux qui n’est pas le cas.
philouze
pas de réseaux sociaux pour mes enfants, problème réglé
mrassol
Ca n’empêche pas le harcèlement
Fatima
Celà inclu Tiktok, Snapchat et Instagram ? Car c’est pire que les réseaux sociaux.
mrassol
je te parle de harcelement IRL
juju251
Fatima:<br /> Suffit d’interdire le smartphone pour les moins de 18 ans sinon amende pour les parents et interdir le smartphone à l’école (c’est faisable mais pas de courage) , après il faut avoir des élus courageux qui n’est pas le cas.<br /> Mais bien sûr.<br /> Le harcèlement scolaire n’est pas né avec internet / les smartphones / les réseaux sociaux.<br /> Bon, par contre, vu que les phénomène est plus massif, on en parle plus ce qui n’est pas un mal en soit.<br /> Cependant, ça ne bouge toujours pas suffisamment pour :<br /> Ecouter / Protéger les victimes (quand on commencera par les croire déjà … ).<br /> Punir les harceleurs.<br /> Faire disparaitre le harcèlement …<br />
Metaphore54
Je suis d’accord sur tout, je rajoute juste qu’à mon époque le harcèlement s’arrêtait à la sortie de l’école alors qu’aujourd’hui le harcèlement avec les réseaux sociaux te poursuit partout, même en vacance.
gamez
Ca n’empêche pas le harcèlement<br /> oui mais son message concerne le cyberharcelement (le sujet dont traite l’article)
KlingonBrain
Le harcèlement scolaire n’est pas né avec internet / les smartphones / les réseaux sociaux.<br /> Effectivement.<br /> Mais il est vraisemblables que l’internet ait amplifié ces phénomènes et leurs effets sur les victimes.<br /> Cependant, ça ne bouge toujours pas suffisamment pour :<br /> Ecouter / Protéger les victimes (quand on commencera par les croire déjà … ).<br /> Punir les harceleurs.<br /> Faire disparaitre le harcèlement …<br /> Oui, de tout évidence.<br /> Mais il ne faut pas non plus rêver, il sera difficile d’y parvenir si on ne s’attaque pas aussi aux catalyseurs de ces phénomènes de groupes.<br /> IMHO, l’une des graves erreur du monde numérique moderne est l’incitation de plus en plus générale à la rupture de l’anonymat et à l’étalage d’informations personnelles.<br /> L’autre erreur grave est le manque de formation du grand public face à la révolution numérique.<br /> Les jeunes devraient y être formé dès le plus jeune age afin de leur donner de bonnes règles de conduite. Et cela dans le but de se protéger, mais également celles qui sont nécéssaires pour ne pas nuire aux autres.
pecore
Et si l’on prenait cinq minutes pour réfléchir avant de poster.<br /> Réfléchir à ce qu’une mesure d’interdiction comme celle que tu suggères provoquerait comme réaction dans la population, majeure comme mineure. On hurlerait à l’état policier et on accuserait la France de devenir pire que la Chine. Le mouvement des gilets jaunes a démarré avec moins que ça.<br /> De plus, une telle loi n’aurait jamais la majorité à l’assemblée et même si elle l’avait par je ne sais quelle aberration, elle se ferait retoquer par le conseil constitutionnel.<br /> Et enfin, même si elle était votée et validée, amuses toi ensuite pour la faire respecter. Ce serait, pour ainsi dire, mission impossible.<br /> Donc au lieu de chercher des solutions irréalistes et des boucs émissaires, comme l’État ou les parents des victimes, qui sont toujours les coupables désignés, on devrait s’attaquer à la source du problème, c’est à dire les harceleurs et ceux qui sont en charge de leur éducation, et d’une façon plus générale, les mentalités.
XInfernoX
C’est surtout que c’est quasiment à vie suivant ce qui est mis de part et d’autres sur les réseaux et la toile, et ça les jeunes s’en fichent royalement jusqu’à ce que cela les ra trappe dans leur vie d’adulte.<br /> Mais bon continuons à leur refourguer de plus en plus jeunes les smartphones et tablettes, au berceau… comme cela on arrivera à avoir des statistiques délirantes du type : une majorité des enfants de 4ans regardent du porno via leur smartphone, au lieu de 8ans en 2015 (en Suisse pour info)<br /> PS.<br /> Il est très facile pour une école d’interdire totalement les smartphones dans l’école durant les leçons, saisie directe à l’arrivée dans chaque classe, le smartphone est redonné aux élèves pour les grandes pauses et le repas de midi. On peux aussi installer des brouilleurs qui ne laisse passer que les appels d’urgence au pire.
MattS32
juju251:<br /> Ecouter / Protéger les victimes (quand on commencera par les croire déjà … ).<br /> Et être clair sur le fait qu’elles sont victimes et pas coupables ! Rien que sur ce point, y a encore du boulot, quand on voit que ce n’est que depuis cette année qu’en cas de harcèlement ce sont les harceleurs qui changent d’établissement scolaire et plus les harcelés… (et encore… je demande à voir en pratique : y-a-t-il eu des harceleurs sanctionnés d’un changement d’établissement depuis la rentrée ?)
cmoileena
Ben oui interdire plutot qu’éduquer c’est bien connu ça.<br /> On va avancer avec ça.
bennukem
Rien n’empêche d’interdire ET d’éduquer.
cmoileena
Si on prend en compte un ado de base il est en général un poil rebel et une sensibilisation, une éducation en évitant de le prendre pour un bébête on a de meilleurs résultats qu’une interdiction pure et simple.<br /> Après les cassoss de base ou la racaille c’est compliqué le mot interdit ces gens là ne connaissent pas.
Francistrus
Interdire le smartphone / les réseaux sociaux n’empêchera pas le harcèlement mais le limitera en dehors de l’école.<br /> Je vais reprendre le joueur du Grenier : avant quand tu étais harcelé à l’école, une fois rentré chez toi cela s’arrêtait, maintenant avec les réseaux sociaux cela continue une fois chez toi…<br /> J’ai une fille qui a 8 ans (et pas de smartphone), j’hésite fortement à lui interdire les réseaux sociaux avant un âge avancé histoire de la prévenir de la bêtise des autres
MattS32
Francistrus:<br /> Interdire le smartphone / les réseaux sociaux n’empêchera pas le harcèlement mais le limitera en dehors de l’école.<br /> Et ça fera aussi des jeunes français en retard sur leur capacités à utiliser les nouvelles technologies par rapport à leurs homologues d’autres pays n’ayant pas une telle interdiction…<br /> C’est bien l’éducation qu’il faut prioriser plutôt qu’une interdiction bête et méchante.<br /> Francistrus:<br /> J’ai une fille qui a 8 ans (et pas de smartphone), j’hésite fortement à lui interdire les réseaux sociaux avant un âge avancé histoire de la prévenir de la bêtise des autres<br /> Ça tiendra un temps. Mais tu verras qu’au bout d’un moment ça ne sera plus tenable, parce que ta fille va se retrouver petit à petit exclue, vu qu’elle loupera tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux et qui constituera une bonne part des sujets de discussion dans les cours de récré…<br /> Quand j’étais petit, à l’école j’étais un peu exclu parce que je connaissais pas tous les dessins animés du Club Dorothée (pour le coup, même pas par interdiction parentale, simplement par désintérêt de ma part…), que tous mes condisciples connaissaient sur le bout des doigts. Aujourd’hui, c’est pareil avec les réseaux sociaux (et j’ai des témoignages en ce sens de jeunes ados et de leurs parents).<br /> Donc à un moment, tu n’auras sans doute «&nbsp;pas le choix&nbsp;» de la laisser accéder aux réseaux sociaux. Et c’est là qu’il faudra pas rater son éducation, en lui apprenant justement à faire la part des choses, et notamment que ce qu’on voit sur les réseaux sociaux, ce n’est souvent pas la réalité brute, mais très embellie ou très enlaidie, selo le message que l’auteur tente de faire passer…
Fatima
Rien n’empêche de faire les deux.
philouze
Moi je pense que tu as raison Fatima,<br /> dans le collège de mon fils le portable est déjà interdit, on le laisse dans un casier en rentrant, et si un gamin est aperçu avec dans la cour =&gt; confiscation.<br /> Contrairement à ce que tes interlocuteurs imagine, tous les parents s’en félicitent.<br /> Déjà, ça veut dire qu’ils y ont accès que hors scolarité.<br /> là dessus si les parents jouent aussi leur rôle en évitant ce truc excessivement nuisible pour leur cerveau, et bien ça fonctionne. Et si vous avez peur de ne pas pouvoir joindre votre enfant en dehors des heures scolaires, un phone à l’ancienne ça fait très bien le job.
pecore
Tu n’as pas bien lu le post alors, parce qu’il y est question d’interdire le smartphone à tous les mineurs et de sanctionner pénalement les parents de mineurs qui utiliseraient un smartphone. <br /> Comme je l’ai dis, totalement impossible à faire voter et encore plus à faire appliquer et non, les parents ne seraient absolument pas d’accords dans leur grande majorité avec une telle mesure, contrairement à ce que tu suggères.<br /> Plus le fait que cela ne réglerait absolument pas le problème de fond, qui est le harcèlement et non le smartphone. Les harceleurs trouveraient juste d’autres moyens de sévir.
philouze
pecore:<br /> Tu n’as pas bien lu le post alors, parce qu’il y est question d’interdire le smartphone à tous les mineurs et de sanctionner pénalement les parents de mineurs qui utiliseraient un smartphone. <br /> J’avais bien lu, je suis pour.<br /> bien sûr ça doit être accompagné d’une campagne de prévention et d’explication sur les ravages de la chose, autant pour le cyber-harcèlement que pour la déconcentration.<br /> mais une fois tout le monde bien conscient : pan pan cucul !<br /> Comme je l’ai dis, totalement impossible à faire voter<br /> impossible n’est pas français !<br /> et encore plus à faire appliquer <br /> je vis «&nbsp;IRL&nbsp;» comme on dit, cette interdiction, de ce que je comprends elle se répand dans tous les collèges + certains lycée, sans même une loi.<br /> Alors si, je pense que c’est jouable et que comme souvent, ce sont les cassos habituels qui vont couiner, pendant que la caravane va passer.<br /> Mais sans tester, cette partie de notre échange est indécidable.<br /> Je me donne un point de plus, via l’expérience sans aucune vague de ce collège donc, mais aussi ceux de tous les gens que je connais ( ça se passe en nord gironde, mais je sais qu’à Mérignac, ouest bordeaux, c’est aussi le cas.)<br /> Plus le fait que cela ne réglerait absolument pas le problème de fond, qui est le harcèlement et non le smartphone. Les harceleurs trouveraient juste d’autres moyens de sévir.<br /> Comme d’autres t’ont expliqué, le cyberharcèlement échappe à la vigilance des adultes, et surtout il se prolonge en dehors des temps scolaires, jusqu’à la maison, jusqu’en vacances.<br /> Il est donc une extension X10 du harcèlement, il nécessite donc son propre arsenal de contre mesures.<br /> On est toujours dans la métaphore de l’opinel et du fusil d’assaut.<br /> Un terroriste, c’est ton problème de fond, mais équipe le d’un opinel ou d’un fusil d’assaut, et tu auras un problème de forme nettement différent.<br /> Ensuite pour ce fond justement : l’éducation nationale a énormément avancé sur cette histoire de harcèlement, tout les personnels y sont sensibilisés, nous les parents avons droit à des réunions spéciales, les élèves sont mis en situation etc etc.<br /> Mais comme pour les terros : les gamins/adultes profondément toxiques le resteront, tu n’auras limité qu’une partie du phénomène de groupe.<br /> bref, tout doit être traité simultanément sans exclusion mutuelle des solutions.
pecore
Tu fais équivaloir le règlement intérieur au sein d’une école, qui ne s’applique que dans cette école et seulement pendant le temps que les élèves y passent avec une loi applicable au niveau national, valable 7 jour/7 et 24h/24 et avec un volet pénal en plus.<br /> Cela montre à l’évidence que nous n’avons pas du tout la même perception de la législation, du droit et de ce qu’est une loi.
philouze
je ne fait pas équivaloir, je dis que c’est un test (de privation du smartphone) , même s’il est partiel, à relativement grande échelle (800 élèves, pas un parent qui couine, c’est semble t il la même dans les autres collèges et Lycées du coin).<br /> Te priver de smartphone jusqu’à 16/17 ans ne va pas te priver d’avoir un phone classique, ne va pas attenter à ta vie, ne va pas limiter tes opportunités, tu auras le Net chez toi etc etc etc.<br /> C’est donc une mesure plus que supportable et défendable, et qui je pense, bien introduite et expliquée, serait relativement bien acceptée d’une majorité écrasante de parents.
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