Des éditeurs français vont en découdre avec Google

24 janvier 2006 à 17h00
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Google aurait-il une nouvelle fois dépassé les bornes avec ses vastes entreprises de numérisation chargées d'alimenter son projet de bibliothèque numérique ? En août dernier, Google Print (devenu depuis Google Book) avait du marquer une pause, à la suite de protestations de plusieurs groupes d'auteurs et d'éditeurs américains ; ils lui reprochaient de violer la loi sur le droit d'auteur en numérisant les pages de certains de leurs ouvrages sans véritable autorisation préalable. Le 21 septembre 2005, ils le poursuivaient en justice par le biais de « l'Authors Guild » (association qui représente plus de 8 000 auteurs aux États-Unis). La conception du droit d'auteur et de la numérisation que se fait Google - basée sur le « qui ne dit mot consent » -, fait en effet grincer des dents. Google « défend » son approche en invoquant que l'indexation à laquelle il se livre permet de « promouvoir la culture et les livres ». Certains petits éditeurs en quête de visibilité sont effectivement allés dans son sens, en l'autorisant à numériser une partie de leurs titres. Mais la plupart sont hostiles à cette approche, tant aux États-unis qu'en France.

Google, qui a depuis octobre élargi son service se proposant des ressources dans huit nouvelles langues, risque en-effet d'entendre notamment parler des éditeurs français. Plusieurs d'entre eux ont vivement réagi à un article publié par la revue Livres Hebdo, qui indique que Google aurait mis en ligne plusieurs centaines d'extraits d'ouvrages des fonds Gallimard, Grasset, Hachette et Fayard. Ainsi, on trouverait sur le moteur de Google la couverture, un ensemble de références voire plusieurs pages de livres d'Albert Camus, Paul Valéry ou André Breton, auteurs qui ne sont pas encore tombés dans le domaine public. En réponse aux protestations des maisons d'édition, Google indique que ces ouvrages ont été numérisés à partir de fonds de bibliothèques américaines, dans le respect de la convention de Berne sur le droit d'auteur. Les éditeurs français crient quant à eux à la contrefaçon, et envisagent une démarche collective sous l'égide du Syndicat national de l'édition.

Alors que le droit d'auteur façon Google ne fait déjà pas l'unanimité dans son pays d'origine, voilà le géant en butte à de nouvelles réactions d'hostilité, motivées par une vision différente de ce droit. Comment va se passer « l'affrontement » avec les éditeurs du pays qui est à l'initiative du projet de Bibliothèque numérique européenne, conçu pour contrer Google Print ?
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