Test Proscenic P12 : un aspirateur-balai au très bon rapport qualité/prix

Proposé à moins de 200 €, le Proscenic P12 se place parmi les aspirateurs balais les moins chers du marché. Pour autant, la fiche technique de ce modèle dévoilé au premier trimestre 2023 n'est pas allégée. Le P12 mise sur la rampe led verte nommée "Vertect" située au niveau de la brosse motorisé censée offrir une meilleure visibilité de la poussière.

Le constructeur chinois Proscenic commence à jouer des coudes sur le marché des aspirateurs aux côtés des mastodontes comme Dyson, Rowenta ou encore Roborock.

L’aspirateur balai P12 propose ainsi une fiche technique particulièrement alléchante, dont un système lumineux nommé "Vertect" intégré à la brosse principale permettant de traquer la poussière « même invisible à l’œil nu », selon le fabricant. En outre, le P12 promet une autonomie d’une heure sur le mode silencieux et de treize minutes sur le mode maximal, sans trop de concessions sur la puissance, annoncée à 120 AW (Airwatt). Autre avantage et pas des moindres, il se dote d’un système de filtration sur 5 niveaux composé de 2 filtres HEPA permettant de rejeter un air « purifié non allergène » affirme le constructeur. Voilà pour les promesses : après plusieurs jours de tests, voyons si le Proscenic P12 tient la longueur.

Un déballage de carton express

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Proscenic P12 n’est pas de ces aspirateurs qui exigeront une lecture assidue du manuel avant de se lancer à la chasse aux miettes : le carton tout juste ouvert, il nous a fallu à peine deux petites minutes pour assembler les pièces entre elles et commencer à aspirer. Le fabricant a prévu l’essentiel - d’aucuns diraient le minimum - et chaque élément se clipse ainsi sans doutes ni difficultés.

Le P12 est donc livré avec une batterie qu’il suffit d’emboîter au niveau du collecteur, d’un socle mural pour suspendre l’appareil et d’un câble d’alimentation. Les matières et plastiques, qui ne mentent pas sur le niveau de gamme modeste de l’appareil, laissent tout de même une sensation générale de robustesse ; néanmoins, contrairement aux modèles les plus avancés, Dyson par exemple, le support de fixation ne permet pas de ranger les accessoires fournis ni de recharger automatiquement l’aspirateur. Il faudra donc penser systématiquement à bien brancher l’appareil lorsqu’il est replacé sur son socle. 

Un aspirateur maniable, léger et discret

En plus de la brosse motorisée “classique” qu’on destine plutôt aux tapis, moquettes et revêtements fibreux, on retrouve dans la boîte une petite brosse plate deux-en-un pour aspirer sur les tissus (canapés, etc.) ainsi qu’un suceur pour atteindre les recoins de votre intérieur et se faufiler dans les zones difficiles d’accès. On l’a dit, Proscenic a fait le choix d’embarquer le strict nécessaire en termes d’accessoires, une manière de soulager le prix sans transiger excessivement sur les performances de l’aspirateur lui-même. Un bon point.

Car sitôt la prise en main du P12, on apprécie sa maniabilité : léger (3,3 kg), il est agréable en main avec une brosse motorisée aux coudées larges (180°), ce qui lui limite les va-et-vient du bras, traque la poussière tapie sous les meubles, et permet aussi de glisser contre les angles et les arrondis de votre mobilier sans rater de saletés. Et comme l’essentiel de ses concurrents, l’appareil peut également déboîter sa tête d’aspiration pour se changer en ramasse-poussières télescopique sur lequel il est aussi possible de clipser les deux accessoires et, par la même occasion, gagner quelques grammes sur la balance. 

Une brosse motorisée avec une rampe led efficace 

Petit caprice électronique, néanmoins, de Proscenic pour cet appareil d’entrée de gamme : la brosse principale motorisée a été équipée d’une rampe led Vertect Light, qui permet de révéler les poussières les plus fines jonchées sur le sol, en projetant un spectre de lumière verte devant la tête d’aspiration. Cette fonction, qui s’allume automatiquement, peut paraître superficielle si vous passez dans des espaces fortement éclairés ; mais elle s’est en réalité avérée plutôt pratique, notamment lorsque lors d'aspiration dans les recoins et zones sombres. Vous seriez surpris, parfois, de toute la poussière oubliée derrière votre premier passage ! 

Un écran numérique minimal mais essentiel 

Si la présence d’une rampe lumineuse sur le balai est un bon point au regard de son prix de vente, l’écran tactile, en revanche, ne s'encombre pas de chichis : un affichage numérique avec deux voyants rémanents, un pour l’autonomie (en pourcentage de batterie restante), et un second pour le niveau d’aspiration en cours. Il est également censé vous alerter en cas d’obstruction de la brosse ou de collecteur plein, même s’il faut reconnaître qu’à l’usage, nos yeux et nos oreilles ont été prévenus bien avant : le réservoir était bourré de poussière et la brosse sifflait après être passée sur un bout de bois… sans que l’écran ne nous l’indique.

D'autant que le principal écueil de l’écran tactile, c’est plutôt son emplacement sur le P12 : monté directement sur l’avant du balai et pas à l’extrémité de la poignée comme sur le Dyson (encore eux) Gen 5 Detect par exemple, il est plus difficile de jeter un coup d’œil rapide à l’autonomie restante de l’appareil ou d'être alerté d'un blocage.

En contrepartie, l’écran est bien visible lorsque le balai charge à la verticale, vous permettant d'estimer le niveau de la batterie avant usage. C’est un choix de design, certes, mais pas certain que ce soit le meilleur pour tout le monde…

Une aspiration efficace sur tous les types de sol 

Le P12 profite de quatre niveaux de puissance d’aspiration et enclenche, par défaut, le niveau 2. Ce mode “auto” est suffisamment puissant pour récupérer les poussières sur une surface plane type carrelage ou parquet, mais il montre rapidement ses limites sur une moquette à poils longs ou une surface trop sale ou irrégulière : dans ce cas, nous recommandons d’enclencher la puissance maximale (qui fait office de mode turbo). Cette dernière récupère quasiment toutes les grosses poussières, les miettes, la terre, les coquillettes… et ce, dès le premier passage !

Le turbo réserve le même sort à la farine ou au café sur le sol dur de la cuisine, même si nous recommandons un second passage sous les halos verts de la rampe led, afin de finir le boulot proprement. Même conseil pour les moquettes épaisses : deux passages sont généralement recommandés pour un résultat impeccable, quitte à faire grimper les décibels et… chuter l’autonomie, tous les deux en flèche, nous y reviendrons.

En revanche, on cherche encore une utilité concrète à la puissance d’aspiration de niveau 1 (qui joue officieusement le rôle du mode silencieux), lequel nécessite trois pressions sur l’écran tactile (du niveau deux à trois, puis de trois à quatre, puis de quatre à un) pour un usage assez limité et un bénéfice négligeable sur l’autonomie.

Enfin, si nous sommes malgré tout satisfaits des performances d’aspiration du P12, nous le sommes surtout de sa brosse motorisée qui parvient à aspirer cheveux ou pelages d’animaux sans que ces derniers viennent s’emmêler autour de la brosse. Celle-ci prend la forme d’un “V” qui, selon le fabricant, permet de guider les poils directement dans le tube d’aspiration : dans la pratique, c’est vrai, nous n’avons pas eu à stopper l’appareil pour libérer sa brosse des touffes de poils ramassées. 

Concernant les accessoires, que ce soit avec le suceur ou la petite brosse deux-en-un, on conseillera plutôt de les utiliser sur des petites zones comme les marches d’escaliers ou les sièges de la voiture : bien sûr, la force d’aspiration ne sera pas la même qu’avec la brosse motorisée, mais ils feront très bien l’affaire.

Une autonomie un peu (trop) faiblarde

On préfère prévenir : en mode Turbo, le P12 ne fait pas long feu. Si le constructeur indique une autonomie flatteuse de 13 minutes sur cette puissance, nous avons quant à nous constaté qu’il n’aspirait pas plus de 9. Un poil frustrant lorsque vous avez une grande surface à nettoyer, même s’il faut admettre que la plupart des aspirateurs balais du marché subissent peu ou prou le même phénomène de fringale après avoir tourné plusieurs minutes à 100%.

Placé sur la puissance minimale, le fabricant indique une autonomie de 60 minutes : c'est à peu près ce que nous avons mesuré.

Attention toutefois, la charge complète de la batterie, elle, se montre particulièrement lente puisqu'il faudra attendre plus de 3 h 30 pour recharger les accus à 100%. Un point à surveiller, d'autant qu'on l'a dit plus haut, la station d'accueil du P12 ne recharge pas elle-même l'appareil : il faut donc bien veiller à ce que le câble d'alimentation soit branché dès que vous rangez l'aspirateur à la verticale, sans quoi vous risquez une mauvaise surprise à votre prochain nettoyage.

Entretien : facile et peu régulier 

Depuis le célèbre système “Point & Shot” qui a fait la réputation des aspirateurs Dyson, on a rarement vu plus simple et surtout plus hygiénique pour procéder à la vidange. D’autant que cet entretien ne sera pas très régulier puisque le collecteur atteint 1,2 l, ce qui offre pas mal de répit avant de devoir évacuer les déchets récoltés. 

Après avoir déboîté le tube d’aspiration du collecteur, Il suffit d'appuyer sur le bouton placé sur le collecteur pour libérer le fond et faire tomber la poussière dans la poubelle. Si nos mains ne rentrent à aucun moment en contact avec les déchets, gare tout de même aux envolées de poussière lorsque celles-ci tombent comme une brique dans le fond de la poubelle. C'est là aussi, d'une certaine manière, le contrecoup d'un collecteur aussi volumineux.

Un niveau sonore beaucoup trop élevé

Le P12 est par contre loin d’être l’aspirateur le plus silencieux du marché - et c'est un euphémisme. En le plaçant sur le mode "Auto", à savoir la deuxième puissance d'aspiration, le niveau sonore grimpe à 73 dB(A). Mais c'est lorsqu'on le place sur la puissance maximale que le bruit mécanique devient à la limite du supportable puisque le P12 atteint 79 dB(A), couvrant les autres sources potentielles de bruit de la pièce : musique, télévision, téléphone et, bien entendu, toute personne qui vous parle à proximité. C'est, de toute évidence, un gros point noir de notre expérience avec l'appareil.