Du fait de son statut d'opérateur historique, Orange / France Télécom n'avait jusqu'ici pas le droit de croiser ses bases de clients fixes et mobiles, ce qui interdisait la mise en place d'offres couplées telles que l'Ideo de Bouygues Telecom. L'Autorité de la concurrence craignait en effet que le lancement de forfaits quadruple play chez Orange permette à l'opérateur d'évincer ses concurrents du marché par effet de levier.
« Le marché s'oriente aujourd'hui vers un modèle "d'opérateur universel", capable de répondre à l'ensemble des besoins des consommateurs », indique l'Autorité qui, forte de ce constat, estime désormais que « l'utilisation croisée par Orange, de ses bases de clientèle entre les marchés du mobile et du haut débit ne paraît pas, de prime abord, pouvoir distordre la concurrence à elle seule ».
Elle souligne toutefois l'existence de « risques pour la concurrence » : difficulté à abandonner un unique opérateur de télécommunications lorsque celui-ci prodigue à la fois les accès fixes et mobiles, possible hausse des frais de changement d'offre, ou distorsion de la concurrence au bénéfice des trois opérateurs mobiles en place et au détriment d'un nouvel entrant - on pense ici bien sûr à Free Mobile. Si l'Autorité donne son approbation, elle invite donc à la mise en place de mesures visant à préserver le marché.
Orange, qui dénonce depuis des mois les restrictions subies au nom du statut d'ex opérateur historique, s'est logiquement empressé d'indiquer qu'il profiterait de cette indulgence nouvelle à son égard.