Fini les échecs : Astra atteint enfin l'orbite avec son petit lanceur

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
22 novembre 2021 à 13h35
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Vue embarquée du deuxième étage de la fusée Rocket 3. Crédits : Astra Space/Nasaspaceflight
Vue embarquée du deuxième étage de la fusée Rocket 3. Crédits : Astra Space/Nasaspaceflight

C'est une ode à la persévérance que l'entreprise basée en Californie vient d'offrir avec son petit lanceur Rocket 3. Après un décollage à 7 h 03 ce 20 novembre, la fusée a finalement atteint l'orbite avec une charge utile au profit de la Space Force. Le début de l'aventure… après une longue série d'échecs.

Il reste quelques étapes avant de passer à la rentabilité !

La réussite passe par…

Deux échecs suborbitaux, un incendie qui détruit le premier exemplaire complet de la fusée Rocket 3, une tentative qui se termine avec le lanceur à l'envers, une autre qui n'atteint pas l'orbite à cause d'une mauvaise injection des carburants… La liste des premières tentatives ratées de la start-up du NewSpace Astra, installée à Alameda en Californie, n'est pas un modèle de réussite.

En août dernier, le décollage n°0006 avait lui aussi raté son objectif après la panne d'un des cinq moteurs Dolphin une seconde après l'allumage. Mais ce 20 novembre, le site de lancement de Kodiak (Alaska) s'est enfin illuminé ! En 8 minutes et 40 secondes, l'étage a atteint une orbite atteignant les 500 km, avec une inclinaison de 86 degrés. Chris Kemp, le fondateur d'Astra, a félicité ses équipes pour leur ténacité et rappelé que pour eux, ce n'est encore qu'un début. L'événement est à (re)visionner en vidéo.

Des soutiens importants

Pour cette nouvelle tentative, Rocket 3 n'emmenait aucun satellite en orbite, mais simulait simplement la séparation d'une charge utile de la Space Force, qui a envoyé quelques instruments attachés en haut du deuxième étage de la fusée. Une façon économique pour la défense américaine de soutenir l'acteur émergent des petits lanceurs, sans dépenser une fortune.

Pour autant, la NASA, la Space Force et plusieurs acteurs privés comme Planet Labs ou Spire se sont déjà rapprochés d'Astra pour de futurs lancements. En effet, son modèle est basé (comme d'autres) sur des prix planchers et des décollages pour quelques millions de dollars seulement, compensés par des cadences de production industrielles.

Photo d'une tentative précédente pour Astra. Il faudra reproduire le succès ! Crédits : Astra Space/J. Kraus
Photo d'une tentative précédente pour Astra. Il faudra reproduire le succès ! Crédits : Astra Space/J. Kraus

Tout… reste à faire !

Reste qu'en 2021, Astra a déjà perdu 72,2 millions de dollars. Cotée en Bourse aux États-Unis (ASTR) depuis le début de l'année, l'entreprise se développe tous azimuts, ayant par exemple obtenu une licence et une attribution de fréquences pour une constellation jusqu'à 13 000 satellites, que l'entreprise ne compte pas spécialement déployer pour l'instant, sa priorité étant l'accès à l'orbite.

Il faudra encore transformer le premier succès en un business significatif, en honorant les contrats et en prouvant que maintenant, Rocket 3 peut gagner en fiabilité. Un nouvel exemplaire du petit lanceur capable d'envoyer entre 25 et 150 kg (grand maximum) en orbite basse pourrait décoller dès cet hiver.

Source : Spacenews

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Commentaires (2)

Palou
@dredd @alaoui_adnane Messages effacés (et leur réponse) : hors sujet
Martin_Penwald
Comment ça, ”une attribution de fréquences pour une constellation jusqu’à 13 000 satellites, que l’entreprise ne compte pas spécialement déployer pour l’instant” ?<br /> N’y a-t-il justement pas des règles pour empêcher une companie de monopoliser une fréquence sans avoir l’intention de s’en servir prochainement ?
ebottlaender
Si, mais la législation américaine leur donne quelques années pour déployer une partie initiale de la constellation ou de libérer les fréquences/places et droits qui vont avec.<br /> Si j’ai bien compris les commentaires de Chris Kemp, ils comptent mettre en place une petite constellation de 40 satellites, et éventuellement monayer les places qui restent, voire construire une constellation pour d’autres.
Martin_Penwald
Ah d’accord. Mais bon, c’est encore une entreprise américaine qui planifie de lancer une constellation. Il faudrait se poser la question de commencer à réguler ça au niveau international.
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