Test de Prey sur PS4 : un FPS réussi, aux airs de Dishonored

Stéphane Ficca
Spécialiste hardware & gaming
23 mai 2017 à 18h00
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Après un premier passage sur Xbox 360, la licence Prey revient en 2017 sur PS4, Xbox One et PC, sous la tutelle de Bethesda, pour une toute nouvelle expérience de jeu. En effet, exit le côté mécanicien cherokee avec pouvoirs indiens cosmiques phénoménaux du premier opus, et place à une atmosphère autrement plus angoissante ici, avec une invasion extra-terrestre qui menace la station orbitale Talos 1, quelque part en 2035.

Une "uchronie" (soit une réécriture de l'Histoire à partir de la modification d'un événement du passé) dans laquelle John Fitzgerald Kennedy n'a jamais été assassiné et dans laquelle l'Humanité a rapidement décidé de quitter son foyer originel pour d'autres horizons... quitte à se voir menacée par les Typhons, une race alien polymorphe.

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Un scénario SF particulièrement riche, que l'on doit ici aux développeurs de chez Arkane Studios, bien connus pour la saga Dishonored. Dans ce Prey millésime 2017, on incarne donc Morgan Yu (homme ou femme) à bord de la station spatiale Talos 1, qui symbolise l'apogée de la conquête spatiale par le secteur privé. Un(e) scientifique qui va devoir tenter de survivre dans ce complexe truffé de Typhons, mais aussi découvrir le pourquoi du comment de toutes ces expériences ratées, qui ont vraisemblablement conduit à l'éradication de la quasi-totalité des humains présents à bord de la station ...

A l'instar d'un certain Half-Life (une référence du genre), Prey nous propose donc d'incarner un scientifique, dont le sort de la station Talos 1 va littéralement dépendre, mais aussi celui de l'Humanité tout entière. Comme pour Dishonored, le jeu nécessite une vraie implication de la part du joueur, d'une part, pour s'immerger totalement dans cette ambiance spatiale (aux faux airs d'Alien) assez exceptionnelle, et d'autre part, pour assimiler l'intégralité du scénario, qui se dévoilera évidemment par des cutscenes, par de très nombreux mails à lire sur les ordinateurs de la station, par des notes laissées par les employés, par des messages vidéos... Bien sûr, certains messages seront anecdotiques, mais d'autres viendront déclencher une mission secondaire, ou donneront parfois le code secret de ce coffre-fort que vous avez croisé quelques heures auparavant.

Un huis clos angoissant sur PS4, Xbox One et PC

Construit comme un huis clos, Prey se déroule intégralement à bord de la (gigantesque) station orbitale Talos 1 et le joueur aura la possibilité de revenir dans des environnements précédemment visités. Point de découpage en niveaux ici, Morgan Yu peut se déplacer librement à l'intérieur de la station, mais aussi s'accorder quelques escapades spatiales. Ces dernières permettent bien souvent de gagner un peu de temps en rejoignant plus rapidement deux sections assez distantes, mais aussi (et surtout) de parachever certaines missions. A ce sujet, si Prey propose une trame principale, le jeu offre également une ribambelle de missions annexes, qui se déverrouilleront bien souvent en fonction du joueur. On ne saurait ainsi que trop vous conseiller de fouiller minutieusement chaque recoin : d'une part, cela s'avère rapidement passionnant (scénaristiquement parlant), d'autre part, cela pourra influer sur le déroulement même du scénario.

Dans Prey, le joueur doit également prendre certaines décisions qui impacteront directement sur la suite de l'aventure. Il faudra par exemple décider du sort d'un cobaye humain, criminel de son état, mais qui vous promet un précieux code d'accès si vous le sortez indemne de sa prison de verre. Idem en ce qui concerne les survivants des lieux, qu'il faudra tenter au maximum de garder en vie... ou pas.

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Côté gameplay, Prey se joue à la manière d'un FPS classique, à l'instar d'un Dishonored (une fois de plus), sans le côté frénétique du FPS pur et dur. Au contraire, il est vivement conseillé d'évoluer de manière discrète, étant donné que la faune locale est constituée principalement de Mimic, ces aliens arachnides qui ont la fâcheuse tendance à prendre l'apparence d'objets du quotidien pour mieux surprendre leurs ennemis. Papier toilette, chaise de bureau, gobelet en plastique, classeur... tout ou presque est susceptible d'abriter un Mimic. L'adversaire n'hésitera évidemment pas à vous sauter au visage à la première occasion, faisant baisser la jauge de vie de Morgan, tout en influant de manière inversement proportionnelle sur la dose de stress du joueur. De quoi instaurer une atmosphère oppressante à souhait, avec une paranoïa omniprésente, puisque chaque objet est susceptible d'abriter un danger.

Evidemment, les Mimic ne sont pas les seules créatures aptes à vous infliger un terrible Game Over à la première occasion, et ces derniers sont assistés par des ennemis plus résistants. Certains humains sont notamment contaminés. On affrontera également des ennemis volants, ainsi que des adversaires dotés de pouvoirs (feu, électricité...) sans oublier le Cauchemar, ce Némésis gigantesque et (presque) invulnérable qui traque le joueur de manière aléatoire durant de longues minutes. Bref, le répit est généralement de courte durée dans Prey et si l'action n'est pas au coeur même du jeu, il faudra savoir bien souvent faire parler la poudre, avec un arsenal plutôt large à disposition. Des munitions que l'on trouvera au fil de l'exploration bien sûr, mais que l'on pourra également fabriquer, tout comme d'autres objets, via les différents Fabricateurs disséminés dans le jeu. Ces objets nécessiteront toutefois de disposer de suffisamment de matériaux, acquis via des Recycleurs. Un chouia obscur en début de partie, ce concept de recyclage/fabrication s'avère rapidement très addictif.

Néanmoins, au fur et à mesure de sa progression, le joueur mettra la main sur des Neuromods, de précieuses injections qui vont permettre de glaner diverses capacités supplémentaires. Via un arbre de compétences, le joueur est ainsi invité à décider de son évolution. A lui de privilégier une santé de fer, une force décuplée (pour déplacer des objets), de devenir un as du piratage électronique, de manier les armes à feu comme personne... Bien sûr, Arkane Studios oblige, le joueur peut également décider de miser sur des pouvoirs, et ainsi tenter de maîtriser la puissance des Mimic, avec la possibilité de mimer un objet (utile pour passer dans des endroits exigus), de disposer de pouvoir kinétiques, de devenir télépathe, et même de se transformer temporairement en ennemi. L'arbre de compétences est plutôt immense : il faudra donc faire des choix, et privilégier un aspect du gameplay à un autre. De cette manière, Prey dispose d'une rejouabilité assez énorme, puisque l'on peut vivre l'aventure de plusieurs manières totalement différentes, en fonction des compétences acquises. Excellent.

Level design et graphismes de ce FPS

Côté réalisation, ce Prey bénéficie d'une direction artistique solide, avec un level design, comme toujours, très travaillé, permettant bien souvent d'appréhender une même situation de diverses manières. À ce sujet, on ne saurait que trop vous conseiller de ne pas négliger le canon à glue, qui peut non seulement bloquer un piège électrique ou colmater une fuite (de gaz par exemple), mais aussi permettre au joueur de se créer un escalier de fortune. Un sens de la verticalité qui peut s'avérer salvateur dans de nombreuses situations. Les développeurs ont également permis au joueur de piloter diverses interfaces (interrupteurs, ordinateurs...) sans quitter le jeu, ce qui constitue clairement un plus niveau immersion. On aurait apprécié une section Piratage un peu plus évoluée mais qu'importe.

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Techniquement en revanche, si l'ensemble n'est pas médiocre (loin de là), force est d'admettre que ce Prey sur consoles ne flatte pas forcément la rétine (y compris pour Prey PS4 Pro). Certes, les escapades antigravitationnelles sont bien rendues, tout comme certaines aires de jeu, mais globalement, on reste nettement en deçà de certaines réalisations récentes. A sa décharge, si le jeu de Bethesda n'est pas une claque visuelle, il est en revanche d'une richesse à couper le souffle, avec des tonnes et des tonnes d'éléments à analyser, et avec lesquels on peut interagir. A cela s'ajoutent de très nombreuses subtilités de gameplay, des mécaniques de jeu intelligentes et autres twists parfaitement inspirés, que l'on ne vous dévoilera évidemment pas ici.

Enfin, côté durée de vie, ce Prey nécessitera environ 20/25 heures pour découvrir le fin mot de l'aventure, tout en fouillant un minimum les alentours de Talos 1. S'il est possible de terminer le jeu en une poignée d'heures en se contentant de l'aventure principale, on passerait alors complètement à côté de ce que Prey a à nous offrir. Avec son arbre de compétences et ses différents choix, tant au niveau scénaristique que du gameplay, ce jeu jouit en prime d'un potentiel de rejouabilité assez immense, et nombreux sont ceux qui recommenceront l'aventure une fois le premier run bouclé.


Verdict de Clubic sur Prey

Difficile de faire la fine bouche face au travail accompli par Arkane Studios. Doté d'une direction artistique impeccable et d'un game design tout aussi abouti, Prey offre une expérience d'une intensité folle, s'inspirant judicieusement de quelques références en la matière comme Dishonored bien sûr, mais aussi Bioshock, Alien ou encore System Shock. Un plaisir qui démarre dès le générique (si si !) et qui perdure jusqu'à la dernière minute de l'aventure, grâce à une mise en scène construite autour du joueur et un scénario absolument passionnant de bout en bout. On regrettera simplement une réalisation technique un peu limite, et des chargements assez longuets entre les différentes zones. Pas de quoi empêcher ce Prey de faire partie des meilleurs jeux de cette année 2017, déjà riche en la matière.


Stéphane Ficca

Spécialiste hardware & gaming

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Fervent amateur de jeux vidéo et de high-tech, spécialisé en Mega Man 2 et autres joyeusetés vidéoludiques ancestrales.

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