Critique Resident Evil : Bienvenue à Racoon City... un reboot plus mort que vivant

23 novembre 2021 à 17h17
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© Metropolitan Film Export
© Metropolitan Film Export

Après une première saga de sept films conclue en 2017, Resident Evil revient au cinéma avec un reboot annoncé comme étant plus respectueux de l'œuvre vidéoludique de Capcom. Quel est le résultat à l'arrivée ? Pour répondre, nous l'avons découvert en avant-première…

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City
  • Vous êtes un fan hardcore de Resident Evil
  • Vous adorez le fan-service
  • Les zombies au cinéma vous manquent
  • Vous aimez le cinéma
  • Vous tenez le genre horrifique en respect
  • Les cabrioles de Milla Jovovitch vous faisaient rire

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique du film :

Fiche technique Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City

Résumé

Informations

Titre original
Resident Evil : Welcome to Raccoon City
Date de sortie
24 novembre 2021
Durée du film
107 minutes
Réalisateur
Johannes Roberts
Société(s) de production
Screen Gems, Constantin Film, The Fyzz Facility, The Tea Shop, Film Company
Genre cinématographique
Fantastique, Horreur
Classification
Interdit aux moins de 12 ans

Old Town Road

En 1998, la ville de Raccoon City dépérit après le départ de la société pharmaceutique Umbrella Corporation. De nombreux habitants semblent rongés par une mystérieuse maladie qui aurait à voir avec les activités de l'entreprise. Un soir, une sirène retentit dans la bourgade et annonce une nuit d'horreur que devront traverser un petit groupe de survivants. Ils n'ont que quelques heures pour mettre à jour les terribles secrets d'Umbrella et prendre la fuite…

Resident Evil nous accompagne au cinéma depuis 2002 et la première adaptation réalisée par Paul W.S Anderson. Ont suivi six autres suites, toutes plus mauvaises les unes que les autres, qui ont convaincu les détenteurs des droits d'adaptation de la licence de revenir à l'essence même du jeu vidéo.

C'est donc armé des meilleures intentions que s'est présenté Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City, d'abord à travers une étrange bande-annonce où les attaques de zombies étaient montées, sans trop qu'on sache pourquoi, sur le tube rock What's Up des 4 Non Blondes.

© Metropolitan Film Export
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Pas franchement rassurés par ces premières images, nous nous sommes quand même installés dans une salle de cinéma pour découvrir le résultat final. Et nos craintes n'ont pas seulement été confirmées mais bien amplifiées…

Zombie, fais moi peur

Le film débute par une séquence de flashback dans l'orphelinat de Raccoon City, où vivent les petits Chris et Claire Redfield. Cette dernière va faire la rencontre d'un mystérieux personnage à l'apparence monstrueuse et cette séquence sera l'occasion pour Johannes Roberts, le responsable du bousin, de montrer l'étendue de son incapacité à faire naitre la terreur chez son spectateur.

La photographie bleutée, qui couvre presque tout le film, est d'une laideur sans nom et le metteur en scène semble ne jamais savoir où placer sa caméra ni où couper son plan, insistant alors sur de très longs zooms mal cadrés, directement pompés des pires films d'horreur des années 70. On s'ennuie donc très rapidement, et ce, jusqu'à la révélation lourdement appuyée par des effets sonores tonitruants, visant à nous faire sursauter sur notre siège. Raté, mais ce n'est rien à côté de ce qui va suivre…

© Metropolitan Film Export
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Pour faire plaisir aux fans de la saga, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City s'évertue à adapter le premier et le deuxième épisode de la série de jeux vidéo. On retrouve donc d'un côté Chris Redfield, Jill Valentine et Albert Wesker, chargés de se rendre au manoir Spencer pour enquêter sur les agissements d'Umbrella Corporation, tandis que Leon S. Kennedy et Claire Redfield sont, eux, coincés au commissariat de Raccoon City, entouré de zombies amateurs de chair fraiche.

Ces événements surviennent évidemment sur une seule nuit et les séquences sont entrecoupés de panneaux affichant l'heure locale de la bourgade américaine, histoire de nous rappeler à intervalles réguliers que le temps est long, très long…

© Metropolitan Film Export
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On reconnait que les personnages ressemblent plutôt pas mal à leurs équivalents vidéoludiques, mis à part Leon, rookie inexpérimenté qui devient ici un parfait abruti, à côté de ses pompes et semblant toujours en retard sur les événements.

Les dialogues, eux, sont risibles. Nos héros se contentent en effet de quelques lignes, ayant pour seul but d'expliciter un scénario pas bien difficile à appréhender, ou de présenter leur C.V aux spectateurs peu familiers de l'univers créé par Capcom dans des scènes d'exposition embarrassantes de « je m'en foutisme ». Aussi, il est tout simplement impossible de s'attacher à eux et ils pourraient mourir dans la minute que cela ne ferait ni chaud ni froid.

Tchernobyl artistique

Resident Evil n'est pas connue pour la qualité de son scénario qui verse sans complexe dans la série Z, et nous ne sommes d'ailleurs pas venus pour ça, mais bien pour voir des nuées de zombies et des monstres baveux. Or, là encore, hélas, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City se plante dans les grandes largeurs.

Doté d'un budget, pourtant confortable, de 40 millions de dollars, le film se permet de présenter des infectés comptant parmi les plus mal foutus qu'il nous aura été donné de voir cette année. Mention spéciale à ces pauvres figurants à peine maquillés devant le commissariat, qui font passer les zombies du Parc Astérix (avec tout notre respect) pour des comédiens shakespeariens.

« Resident Evil : Bienvenue à raccoon city est un machin ennuyeux et cynique rempli jusqu'à la gueule de clins d'oeil goguenards aux gamers »

Sans trop de surprise donc, les créatures et effets numériques font tout aussi peine à voir. L'apparition d'un Licker parvient à faire illusion quelques instants en plan fixe, mais une fois en mouvement, le résultat est aussi catastrophique que trop court. On ne profite jamais du bestiaire, expédié en quelques secondes et autant de coups de fusil à pompe avant de passer mécaniquement à la séquence suivante.

© Metropolitan Film Export
© Metropolitan Film Export

Seule une scène, dans le manoir, alors que Chris Redfield doit affronter plusieurs zombies à la seule lueur de son briquet et des coups de feu de son arme de poing, a réussi à réveiller notre intérêt. Le réalisateur s'inspire cette fois directement de la nanardesque séquence d'introduction, filmée en live action, du premier Resident Evil et supprimée avant la sortie du jeu (mais toujours trouvable sur YouTube)… Et c'est au final la seule idée de mise en scène déployée durant 1 heure 47 de film, on ne va donc pas faire la fine bouche.

Pour une poignée de dollars

À la découverte du premier Resident Evil il y a bientôt 20 ans, les fans de la saga ont levé les yeux aux ciel devant les cabrioles d'une Milla Jovovitch perfusée à la Juvamine. N'empêche, ce délire turbo-zinzin avait au moins le mérite d'être fun, voire idéal pour une soirée entre amis amateurs de films déviants mais généreux, autour d'un bol de chips.

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City est l'antithèse de la première proposition. Ce n'est pas un film, mais un machin ennuyeux et cynique, rempli jusqu'à la gueule de clins d'œil goguenards aux gamers, censés masquer le vide artistique du projet le temps que ses producteurs les délestent de quelques euros.

© Metropolitan Film Export
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Fidèle à l'œuvre de Capcom, ce reboot ne l'est qu'à la marge. Il ne parvient jamais à retranscrire l'essentiel, à savoir la peur du joueur, isolé dans un environnement hostile et angoissant où la menace peut surgir à tout moment. Mais Claire a une veste de la même couleur que dans le jeu, c'est important, non ?…

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City vient donc rejoindre Max Payne, Doom ou encore Hitman dans l'immense cimetière des adaptations ratées d'un jeu vidéo, pensées comme des bidons de lessive plutôt que construites comme des œuvres à part entière. À Uncharted, désormais, de nous proposer le contraire en février 2022 !

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City

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Reboot honteux dans sa fabrication et son écriture, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City réussit l'exploit de liquéfier votre cerveau, détruire vos tympans et vous rayer le cristallin, le tout en moins de deux heures. Un film d'une nullité stupéfiante et assumée qui semble n'avoir d'autre projet que de faire les poches des fans historiques. Détestable…

Les plus

  • Vous êtes un fan hardcore de Resident Evil
  • Vous adorez le fan-service
  • Les zombies au cinéma vous manquent

Les moins

  • Vous aimez le cinéma
  • Vous tenez le genre horrifique en respect
  • Les cabrioles de Milla Jovovitch vous faisaient rire

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City est dans les salles depuis le 24 novembre 2021

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Mathieu Grumiaux

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les n...

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Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les nouvelles technologies.

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Commentaires (23)

Daeneroc
Ca fait d’autant plus mal que tout le monde parle du succès d’Arcane en ce moment. Ca n’est pas parce qu’une oeuvre cinématographique est tirée d’un jeu vidéo qu’on peut se permettre d’être aussi laxiste.
Augusto
Hmmm laissez moi deviner… CO produit par Uwe Boll ?
AtomosF
Ok même gratuit je ne sais pas si je vais donner de mon temps pour cela.
DrGeekill
Et bien en pirate j’imagine que la personne qui regardera sera contente de ne pas avoir était « volée » pour ça. Paradoxe quand tu nous tiens
Gh0st_D0g
Ils ont donc réussi à faire pire que la saga de Paul W. S. Anderson… <br /> Je pensais pas que ça serait possible.
norwy
Resident Evil est un jeu d’ambiance, mais certainement pas un chef d’oeuvre scenaristique
benben99
Et il y a des gens qui sont surpris? C’est pas comme si les autres films de resident evil avaient été bons… Ca a varié entre médiocre et minable pour toute la série.
Shaepardz
C’est pas le mauvais acteur sur la jaquette du film?
Morlac
Oui mais c’est un film non woke. Vous ne savez pas reconnaître ses qualités.<br /> Évidemment du coup il se fait détruire par la critique… comme par hasard !
Ccts
L’intelligence d’arcane est de faire un jeu « dans l’univers de LoL ». Ce qui est une bonne idée parce qu’un jeu avec le scénario de LoL… ça serait pas allé loin. Alors quand on se lance dans resident evil en disant qu’on va coller au scénario du jeu…. C’est mal barré dès le départ. C’ est pas parce que ça marche en jeu qu’au cinéma ça va le faire. En tant que joueur je suis moins difficile sur le scénario… j’ai hâte d’aller voir une adaptation de call of duty au ciné !
Popoulo
La bande-annonce est quand même plus intéressante que tous les RE collés bout à bout qui ont été réalisés jusqu’à maintenant. C’est quand même un sacré exploit ! (et sans le cuir de Jovovich).<br /> Après, excepté G. A. Romero, aucun réalisateur n’a été capable de faire un vrai film de zombis.
_DARKWOLF_1_1
Ah flute, en même temps quand j’ai vu la tronche de Leon, j’ai grincé des dents (j’ai rien contre l’acteur, sauf qu’il ne correspond en rien, mais alors en rien à son avatar vidéoludique).<br /> Ca fait vraiment ch***, j’adore les jeux Resident Evil (surtout le 2, et son remake est juste magnifique), et j’ai toujours cherché à retrouver dans un film ce même climat.<br /> A ce jour, seul Snyder a réussi à s’en rapprocher. En attendant, je recommande «&nbsp;Daymare 1998&nbsp;», très inégal mais certains passages sont vraiment bien foutus.
Popoulo
Article du 23 novembre 2021.<br /> «&nbsp;Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City est dans les salles depuis le 24 novembre 2021&nbsp;».<br /> ôô
Urleur
N’en déplaise à certain, j’ai bien aimé et Doom aussi. Hier soir j’ai ressorti ma PS1 et l’original RE (si si j’ai le CD) pour y jouer, que du bonheur !
Bombing_Basta
Le réalisateur s’inspire cette fois directement de la nanardesque séquence d’introduction, filmée en live action, du premier Resident Evil et supprimée avant la sortie du jeu (mais toujours trouvable sur YouTube)…<br /> Cette intro live est bel et bien disponible dans le jeu en Director’s Cut.<br /> Et c’est pour ça que c’est «&nbsp;trouvable sur youtube&nbsp;».
Bombing_Basta
Doom est un bon film d’action basé sur un jeu, je ne sais pas quel est le problème avec le rédacteur de l’article mais le film est loin d’être à ce point criticable, m’enfin si on regarde Doom en s’attendant à un scénar à oscar, c’est qu’on est à côté de ses pompes…<br /> Il me demble avoir vu Hitman aussi et n’avoir pas trouvé ça trop dégueu.<br /> Et le comble c’est qu’il ne parle pas de l’adaptation en film d’Alone In The Dark, qui là, clairement, est une bouse infâme…<br /> Sinon le «&nbsp;vieux&nbsp;» Syper Mario Bros aussi j’ai bien aimé et c’est parfait pour les gamins.<br /> Le meilleur film adapté d’un jeu que j’ai vu ça reste Silent Hill.
Popoulo
«&nbsp;Le meilleur film adapté d’un jeu que j’ai vu ça reste Silent Hill.&nbsp;» : Tout à fait d’accord.
TofVW
Bombing_Basta:<br /> Et le comble c’est qu’il ne parle pas de l’adaptation en film d’Alone In The Dark, qui là, clairement, est une bouse infâme…<br /> Mais non, c’est la «&nbsp;Uwe Boll touch&nbsp;» ! Une véritable vision d’auteur, comme House Of The Dead et Far Cry.
Bombing_Basta
Le premier cela s’entend, la «&nbsp;suite&nbsp;» m’a plutôt (edit : complètement en fait) déçu vu la qualité du 1…
Bombing_Basta
C’est fou le nombre de crimes qu’il commet ce Uwe, notamment en adaptation de jeux…<br /> Au passage petite liste de films tirés de jeux (prend ça dans ta gueule allociné avec ton forçage de pub ciblée !) :<br /> https://www.senscritique.com/liste/Film_adapte_d_un_jeu_video/5996#page-1/order-alphabetique/
Popoulo
La «&nbsp;suite&nbsp;»… à oublier et très vite.
Bombing_Basta
En même temps fallait s’y attendre vu que ce n’est pas le même réalisateur…
Janpass
Johannes Roberts a t-il vraiment compris l’histoire de résident evil, son cerveau a t-il bien eu toutes les infos un ange passe ( Ou ça)<br /> comme il a dit «&nbsp;Vous allez voir ce que vous allez voir, nous disait-on. Pour le voir, on le voit. On voit qu’encore une fois Hollywood s’est foutu de notre gueule.&nbsp;»<br /> Personnellement fans de la saga résident evil pour ce qu’ils veulent connaitre l’histoire évité de perdre 10 euros et 1h40 de vie certain youtubeur raconte l’histoire originel de la saga, pour moi la meilleur adaptation de jeu fait au cinéma est silent hill…
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