Les VPN professionnels protègent les connexions à distance depuis des années. Mais cette technologie suffit-elle encore aux besoins actuels des organisations qui mélangent présentiel et distanciel ?

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Vos collaborateurs travaillent deux jours chez eux, trois au bureau. Les uns opèrent depuis Bordeaux, quand d'autres répondent à leurs e-mails depuis un café parisien. Ce mode hybride transforme le quotidien de millions de salariés. Mais cette flexibilité donne du fil à retordre à vos services informatiques.
Comment sécuriser des accès distants multiples sans fragiliser le réseau interne ? Les données circulent désormais entre bureaux, domiciles et réseaux publics, comme un employé qui se connecte au Wi-Fi d'un aéroport expose potentiellement l'intégralité des fichiers sensibles de sa société.
Vos services IT ont donc choisi le meilleur VPN d'entreprise pour s'adapter au fonctionnement hybride de votre structure. Mais cette solution traditionnelle répond-elle vraiment aux contraintes modernes ? Pour y voir plus clair, il faut comprendre ce qu'un VPN professionnel fait réellement et où se situent ses limites.
Comment fonctionne un VPN pro dans votre organisation
Un VPN crée un tunnel chiffré entre l'appareil d'un salarié et le serveur de l'entreprise. Les données transitent cryptées, ce qui les rend illisibles pour quiconque tenterait de les intercepter. Votre adresse IP réelle disparaît au profit de celle du serveur VPN. Un pirate qui chercherait à espionner la connexion ne verrait qu'un flux crypté incompréhensible sur le réseau local ou entre l’utilisateur et la passerelle VPN.
Cette technologie garantit trois choses concrètes à votre équipe. Premièrement, elle masque l'activité en ligne de vos collaborateurs. Deuxièmement, elle chiffre toutes les communications avec le réseau interne entre le poste et la passerelle VPN, ce qui protège ce segment même sur un Wi-Fi peu fiable. Troisièmement, elle autorise l'accès aux ressources internes comme si l'employé se trouvait physiquement dans les locaux.
Prenons un exemple. Marie travaille depuis chez elle et doit consulter le CRM hébergé sur les serveurs internes. Sans VPN, sa box personnelle expose cette connexion au même type de risques qu’une connexion Internet classique, surtout si le réseau local est mal sécurisé ou compromis, aux regards indiscrets de son fournisseur d'accès et aux potentiels pirates présents sur le réseau. Avec un VPN activé, sa connexion passe par un tunnel sécurisé. Personne ne peut voir qu'elle accède au CRM ni intercepter les données clients qu'elle manipule. Les informations restent protégées du départ jusqu'à l'arrivée au serveur VPN, puis dépendent du chiffrement applicatif, par exemple HTTPS, jusqu’au CRM.
Les entreprises déploient généralement deux types de VPN. Le VPN d'accès à distance connecte des utilisateurs individuels au réseau central. C'est celui qu'utilisent vos télétravailleurs. Le VPN site à site relie des bureaux distants entre eux de façon permanente. Une société avec des agences à Lyon et Lille peut les interconnecter en continu via cette seconde option.
Ce que risquent les organisations sans protection VPN adaptée
Il faut savoir qu'une cyberattaque peut mettre en péril votre entreprise. Comme le rapporte la Fevad, 15% des TPE et PME ont connu un incident de cybersécurité en 2024. Plus inquiétant encore, 60% des entreprises victimes ferment dans les 18 mois qui suivent une attaque.
Travailler sans VPN en mode hybride expose donc votre entreprise à plusieurs risques concrets.
Un employé qui consulte des documents confidentiels depuis le Wi-Fi d'un café ouvre une porte d'entrée aux cybercriminels. Ces réseaux publics ne chiffrent généralement pas les connexions. Un pirate équipé d'outils basiques peut capter facilement les échanges et, en cas d'absence de chiffrement HTTPS, récupérer identifiants, mots de passe ou fichiers sensibles sans que sa cible s'en rende compte.
Le procédé a par ailleurs explosé avec la généralisation du télétravail. Les équipes utilisaient souvent leur matériel personnel sans un bon antivirus ni système à jour. Dans le pire des cas, l'ordinateur personnel était déjà infecté avant même de se connecter aux ressources professionnelles.
Plus que les failles des systèmes, ce sont les données qui attisent les convoitises. Vos procédés de fabrication, vos listes clients, vos stratégies commerciales valent de l'or pour la concurrence. Sans protection, ces données peuvent être dérobées puis revendues ou exploitées directement. Une concurrence déloyale ou la contrefaçon coûtent très cher.
Et puisqu'on touche au portefeuille, les ransomwares adorent les connexions non sécurisées et les accès distants mal protégés. Ils bloquent l'accès aux fichiers jusqu'au paiement d'une rançon. La France figure parmi les pays européens les plus touchés par ce fléau. Et quand bien même, en 2024, les paiements de rançon ont chuté de 35 %, il est important de rappeler que payer ne garantit ni la récupération des données ni l'absence de nouvelle attaque. Certaines entreprises restent paralysées plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Enfin, la réputation subit également les conséquences d'une faille de sécurité. Toujours selon la Fevad, 43% des entreprises attaquées perdent la confiance de leurs clients. Ces derniers craignent pour leurs propres données personnelles. Partenaires et investisseurs s'inquiètent de votre sérieux en matière de protection. Un contrat commercial peut être rompu après une cyberattaque médiatisée.
Les différentes solutions VPN disponibles pour votre structure
Votre entreprise peut choisir parmi plusieurs types de VPN professionnels. Chacun répond à des besoins spécifiques selon la taille de vos équipes et votre infrastructure existante.
Le VPN basé sur IPsec offre un chiffrement robuste mais demande une configuration technique poussée. Il convient aux grandes organisations disposant d'équipes IT expérimentées. Les connexions restent stables et sécurisées, ce qui rassure les secteurs manipulant des données ultra-sensibles.
Les VPN SSL fonctionnent quant à eux via le navigateur web. Vos collaborateurs y accèdent plus facilement car ils ne nécessitent pas toujours d'installation logicielle. Cette simplicité séduit les PME qui veulent déployer rapidement une solution fonctionnelle. Les performances peuvent toutefois décevoir lors de transferts volumineux.
Les solutions cloud sont tout aussi intéressantes. Les éditeurs proposent des interfaces de gestion centralisées et très simples. Vous créez des accès personnalisés par département ou par utilisateur. De la même manière, un employé qui quitte l'équipe marketing voit son accès révoqué en quelques clics, à condition que la gestion des identités et des comptes soit correctement intégrée, ce qui ne dépend pas uniquement du VPN.
Certains prestataires ajoutent des fonctions avancées. Le kill switch coupe automatiquement la connexion internet si le VPN se déconnecte. Vos données ne transitent jamais en clair, même lors d'incidents techniques. La tunnelisation fractionnée permet de diviser le trafic. Une partie passe par le VPN pour les ressources professionnelles, l'autre reste en accès direct pour la navigation personnelle. Cette option améliore les performances globales.
Les architectures évoluent également vers des modèles plus sophistiqués. Le ZTNA (Zero Trust Network Access) vérifie l'identité et l'appareil à chaque connexion. Contrairement au VPN classique qui donne accès à tout le réseau, le ZTNA limite l'accès aux seules applications nécessaires.
Le SASE (Secure Access Service Edge) va plus loin en combinant VPN, pare-feu, passerelle web sécurisée et autres outils de sécurité dans une plateforme cloud unifiée. Les équipes distribuées bénéficient d'une protection homogène où qu'elles se trouvent. L'architecture SASE intègre généralement le ZTNA et le SD-WAN pour optimiser les performances.
Ces solutions modernes coûtent plus cher que les VPN traditionnels. Elles demandent aussi une expertise technique accrue. Les PME aux ressources limitées peuvent préférer un VPN classique bien configuré plutôt qu'un SASE complexe à déployer.
Faut-il vraiment investir dans un VPN pour vos équipes hybrides ?
La réponse dépend de votre situation particulière. Certaines entreprises n'ont pas le choix. D'autres peuvent s'en passer ou compléter avec d'autres outils.
Un VPN est indispensable si vos employés manipulent des données clients. Le RGPD impose des mesures de sécurité strictes pour protéger les informations personnelles. Une faille peut vous exposer à des amendes administratives considérables. Les secteurs réglementés comme la santé ou la finance doivent même souvent répondre à des normes spécifiques. Refuser le VPN revient à jouer sa pérennité à la roulette russe.
Les organisations qui travaillent avec des informations stratégiques sensibles n'ont pas vraiment le choix non plus. Brevets, prototypes, stratégies commerciales ou données industrielles justifient amplement l'investissement. Un concurrent qui récupère ces éléments peut anéantir des années de R&D en quelques mois.
Votre équipe se connecte souvent depuis des réseaux publics ? Aéroports, gares, cafés, hôtels proposent des Wi-Fi pratiques mais dangereux. Un commercial qui envoie une proposition tarifaire confidentielle depuis un Starbucks prend des risques énormes sans VPN. Les cybercriminels adorent ces points d'accès mal sécurisés.
Le VPN apporte aussi un bénéfice opérationnel. Vos collaborateurs accèdent aux serveurs internes comme s'ils étaient au bureau. Les fichiers partagés, l'intranet, le CRM restent disponibles partout. Cette continuité facilite le travail hybride et évite les ruptures dans les processus métier.
Certaines situations peuvent toutefois s'accommoder d'alternatives ou de compléments. Une micro-entreprise de deux personnes qui n'échange que des documents non sensibles via des outils cloud chiffrés peut s'en sortir sans VPN dédié. Les plateformes comme Google Workspace ou Microsoft 365 intègrent déjà des protections solides pour l'usage qu'elles en font.
Mais attention, les VPN classiques montrent leurs limites dans certains contextes. La latence augmente quand tout le trafic passe par le tunnel VPN avant d'atteindre les applications cloud. Certains utilisateurs désactivent leur VPN pour améliorer les performances. Cette pratique crée des angles morts dans votre sécurité. Vous ne pouvez pas protéger ce que vous ne voyez pas.
Les architectures modernes corrigent ces faiblesses. Le ZTNA réduit la latence en connectant directement l'utilisateur aux applications cloud sans détour par le datacenter. Le SD-WAN optimise le routage du trafic selon sa nature. Ces technologies coûtent néanmoins plus cher et demandent une montée en compétence de vos équipes IT.