MSI Big Bang Fuzion : carte mère avec puce Lucid !

22 juin 2010 à 15h25
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Si chaque constructeur dispose de sa (ou ses...) carte mère haut de gamme, MSI innove avec la Big Bang Fuzion en proposant une fonctionnalité unique : mélanger les cartes graphiques et les utiliser en simultanée dans les jeux. Prouesse ou promesses ?

L'obsolescence des cartes graphiques est un problème auquel tout joueur PC est confronté un jour ou l'autre. De nouveaux titres - plus jolis et plus gourmands - arrivent sur le marché, rendant obsolètes les cartes d'hier ou d'avant-hier. S'il est toujours possible de prolonger la durée de vie de ses cartes en baissant drastiquement les options visuelles, certains titres poussent au renouvellement, parfois au bout de deux ans, parfois au bout de six mois pour les plus accrocs.

Et bien souvent, si la nouvelle carte acquise est plus rapide, on trouve dommage de ne pas pouvoir tout de même garder son ancienne carte en parallèle pour booster un peu plus les performances de la nouvelle. Car même en restant dans la même marque (NVIDIA ou ATI), les technologies multi cartes graphiques que sont SLI et Crossfire nécessitent des cartes (quasi) identiques pour pouvoir fonctionner. Faire travailler en parallèle des cartes de générations différentes n'est pas possible.

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LucidLogix Hydra 200

Et c'est justement sur ce créneau que la société LucidLogix vend sa puce Hydra 200 : autoriser le mélange, sans quelconque discrimination (ou presque) des cartes 3D. Peu importe les générations, les marques, ou les versions de DirectX, l'Hydra 200 permet de mélanger les cartes par cette méthode :
  • en interceptant les flux d'instructions DirectX envoyés par le jeu,
  • en répartissant les instructions vers les cartes présentes en fonction de leurs capacités,
  • en reconstruisant l'image finale avant de l'afficher à l'écran.

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Si la Big Bang Fuzion est disponible depuis quelques temps, nous avons voulu attendre la sortie de pilotes un minimum stables avant de vous en proposer un test. C'est le cas depuis la fin du mois de mai et la sortie des pilotes 1.5 du constructeur.

Avant de voir si ce tour de magie tient debout, parlons déjà de la carte mère qui accueille la puce Hydra, la Big Bang Fuzion de MSI qui est une carte mère P55 pour processeurs Intel.Quand l'on parle de cartes mères très haut de gamme, on pense généralement à des marques comme Asus et Gigabyte qui sont sur ce créneau depuis longtemps. MSI propose ici une carte mère haut de gamme avec quelques caractéristiques originales.

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En plus de la version Trinergy, une version plus classique existe encore chez MSI sous le nom P55-GD80 avec un design sensiblement identique.


Parlons déjà des choses classiques, il s'agit d'une carte mère P55 compatible à la fois avec les processeurs quadruple cœurs socket 1156 d'Intel « Lynnfield », à savoir les Core i5 750, Core i7 860 et Core i7 870/875K, mais aussi les double cœurs socket 1156 « Clarkdale », la série des Core i3 500 et Core i5 600.

Côté mémoire on dispose de quatre slots pour les deux canaux supportés. On notera que les codes couleurs sont inversés par rapport à ce que l'on connait en général : il faut d'abord remplir les slots noirs avant de remplir les slots colorés.

En ce qui concerne le stockage la carte est riche avec dix ports Serial ATA II. Six (en noir) sont gérés par le chipset P55 tandis que les quatre supplémentaires (en bleu) sont gérés par deux contrôleurs JMicron JMB 322. C'est également un contrôleur JMicron (JMB363) qui gère le connecteur IDE pour vos périphériques les plus anciens.

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Les dix ports Serial ATA, pas un seul n'est au standard 6 Gb/sec cependant.


Le panneau arrière est particulièrement original. Déjà on continue de trouver des connecteurs PS/2 pour souris et clavier, mais en plus de huit connecteurs USB traditionnels, on trouve deux ports « Combo ». Pilotés (encore une fois !) par un contrôleur JMicron JMB362, ces ports peuvent fonctionner à la fois comme connecteur USB, ou comme connecteur eSATA. Pour le reste, on retrouvera un connecteur Firewire (IEEE 1394 avec contrôleur VIA VT6315N) ainsi que deux ports réseaux Gigabit Ethernet (Realtek RTL 8111DL).

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Remarquez les ports "combo" USB/eSata en bas à gauche de la carte.


Aucune connectique audio, et pour cause puisque tout ceci a été déporté sur une carte fille PCI Express 1x (un concept utilisé par Asus sur ses Maximus notamment). A l'intérieur, c'est une banale puce Realtek ALC889, même si MSI fournit un pilote spécifique afin d'ajouter le support des effets EAX en version 5.0. Pour le reste la carte est classique, on appréciera la présence de deux connecteurs S/PDIF, un coaxial et un optique.

La Big Bang Fuzion se distingue surtout sur ses fonctionnalités dédiées à l'overclocking. La plus originale est la présence de plots de contrôles pour lire les tensions. A l'aide d'un multimètre (fonction voltmètre) on peut ainsi lire les tensions :
  • Vcore processeur (CPU)
  • VolTage Termination processeur (CPU_VTT)
  • Mémoire (DRAM)
  • Chipset (PCH)


Les trois premiers utilisent un plot de masse commun (le GND de gauche) tandis que le chipset dispose de son propre point de masse. Fonctionnalité indispensable ? Non, mais certains overclockeurs apprécieront peut être une lecture additionnelle.

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Les plots de tension sont aisément accessibles. Les interupteurs sur la gauche permettent l'overvolt.


On retrouve également quatre petits switchs à droite des plots qui permettent d'autoriser l'overvoltage de ces tensions (CPU, CPU_VTT, DDR, PCH) au-delà des marges de sécurité imposées par défaut.

Deux derniers points à noter en matière d'overclocking, tout d'abord un bouton OC Genie, qui est la version MSI de l'overclocking automatique. On appuie sur le bouton et la carte mère détermine toute seule un overclocking. La deuxième est une petite télécommande externe pour régler l'overclocking, là encore quelque chose de classique sur ce genre de modèles.

On s'arretera sur un dernier point : un manuel livré avec la carte baptisé OverClocking Guide. Une trentaine de pages dont malheureusement la grande majorité ressemble à une plaquette publicitaire expliquant en quoi leur produit est mieux que la concurrence. Pourquoi pas, mais si l'on considère que la personne qui lira le guide à déjà acheté la carte, à quoi bon lui faire l'article ? Au milieu de tout cela, on trouve tout de même une poignée de pages particulièrement intéressantes qui expliquent comment overclocker manuellement un processeur, ainsi qu'un petit tableau page 22 qui donne quelques exemples concrets de réglages à essayer pour guider les novices. Ce genre d'informations est toujours bon à prendre.

Globalement si certains reprocheront le manque d'USB 3.0 ou de Serial ATA 6 Gb/s, la carte de MSI est tout de même assez complète et propose quelques petites fonctionnalités originales. Reste à parler de la plus originale qui est derrière le cout assez élevé de la carte : la puce Hydra 200.Si la carte mère de MSI propose quelques originalités, elle était déjà vendue sur le marché sous le nom de Big Bang Trinergy (environ 290 euros). Ce qui fait le côté unique de la version Fuzion, c'est bien entendu son utilisation de la puce LucidLogix Hydra 200.

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Gros plan sur la puce Lucid


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Qu'est ce que cette puce tout d'abord ? Il s'agit d'un contrôleur PCI Express disposant de 48 lignes. Un lien 16x relie la puce au processeur, tandis que les 32 lignes restantes sont partagées, dans le cas de la Big Bang Fuzion, par trois slots PCI Express 16x. Selon la manière dont on remplit les slots, ils fonctionneront en 16x + 16x ou 16x + 8x + 8x. Jusque là, rien de très révolutionnaire, d'ailleurs la Big Bang Trinergy que nous mentionnions plus haut utilise un contrôleur PCI Express nForce 200 pour piloter ses trois ports PCI Express. La puce Hydra intègre cependant un petit processeur RISC cadencé à 300 MHz dont le rôle est d'effectuer un « load balancing » graphique.

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Les trois ports PCI Express 16x sont alimentés par la puce Lucid.


Le concept du load balancing est abondamment utilisé en informatique, notamment dans le domaine du réseau. Pour ceux qui n'en n'auraient jamais entendu parler, vous l'avez déjà utilisé sans le savoir dans la section Téléchargements de Clubic. Afin de vous proposer des téléchargements rapides, nous disposons de multiples serveurs en parallèle, tous synchronisés entre eux. Un système vérifie en permanence l'utilisation de chaque serveur et quand vous souhaitez télécharger un fichier, vous êtes automatiquement redirigé vers l'un des serveurs les moins occupés. La puce Lucid tente d'appliquer un concept similaire aux ressources graphiques. Avant d'aller plus loin dans les détails, revenons un instant sur la manière dont fonctionnent les technologies Crossfire et SLI.

Crossfire et SLI

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Vous le savez, aussi bien ATI que NVIDIA proposent leurs propres implémentations des technologies multi-GPU. Elles ont en commun d'avoir des règles de fonctionnement assez strictes : elles ne sont activables que si l'on dispose de cartes identiques. Chez NVIDIA par exemple, impossible de mélanger une GeForce GTX 470 avec une GTX 480, tandis que l'on ne mélangera pas une Radeon HD 5770 et une HD 5830 chez AMD. Si ces limitations existent, c'est avant tout parce que la méthode de rendu privilégiée des technologies SLI et Crossfire est appelée Alternate Frame Rendering (AFR).

Comme son nom l'indique, l'idée est de faire calculer alternativement les images à la première carte, puis à la seconde. Le partage des tâches est donc simplissime, chaque carte graphique calculant une image sur deux. Et c'est là que l'on comprend pourquoi l'on trouve cette limitation des cartes identiques : si l'on disposait d'une carte plus rapide que l'autre, une image sur deux serait calculée plus rapidement. Un drame ? Oui, car l'on aurait visuellement une impression de saccades, qui serait de plus en plus prononcée quand l'écart de performances entre les cartes augmente.

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Si historiquement SLI et Crossfire permettaient d'autres modes de rendus (Split Frame Rendering, ou encore Super Tiling chez ATI), ils ont petit à petit disparus. Moins efficaces déjà à l'époque (seule la partie pixel shader était effectivement séparée, la géométrie devant être calculée entièrement sur les deux cartes), elles se limitent aujourd'hui au support de jeux les plus anciens car incompatibles avec certaines techniques utilisées pour réaliser des effets modernes comme les réflexions ou le HDR (Render To Texture) qui requièrent alors d'importants transferts de données entre les deux cartes, limitant tout intérêt de ces modes de rendus.

La solution Lucid

Pour autoriser des cartes différentes à fonctionner, la méthode « AFR » privilégiée par le SLI et le Crossfire n'est pas applicable, donc. Et les méthodes comme le SFR (couper l'image en deux morceaux, en ajustant la quantité donnée à chaque carte en fonction de la complexité de calcul) ou le SuperTiling (identique au SFR, sauf que l'on découpe l'écran en damier pour avoir une répartition plus juste : éviter qu'une carte calcule un ciel bleu et que l'autre ait tout le travail de la végétation) ne résistent pas aux méthodes de rendu modernes. Résultat, c'est une nouvelle voie que tente Lucid en descendant un peu plus bas dans l'abstraction : analyser directement les appels DirectX et répartir les « objets » dynamiquement sur les cartes. En clair, au lieu de couper l'écran en deux (deux blocs, ou un damier), on découpe l'image en fonction de son contenu : des arbres et le ciel sur une carte, l'herbe et le personnage sur l'autre, etc...

Pour arriver à ce tour de magie, il faut d'abord arriver à s'immiscer devant les pilotes d'ATI et de NVIDIA. C'est ce que fait Lucid avec un pilote additionnel. Concrètement, on commence par installer les pilotes pour chacune de ses cartes, et enfin on installe simplement le pilote Lucid par-dessus le tout.

Pour arriver à découper intelligemment, Lucid a mis en place un système censé déterminer à la volée automatiquement le découpage de la charge. La société répète d'ailleurs en permanence que son système est universel et fonctionne avec toutes les applications DirectX. Voici le schéma utilisé par Lucid pour expliquer le fonctionnement de son système :

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Le gros du système reste la partie logicielle effectuée par le pilote. Ce que le schéma n'indique pas très correctement, c'est la fin du procédé. Les objets calculés sur les autres cartes sont ramenés vers la carte principale sur laquelle vous avez connecté votre écran, l'image étant recomposée puis affichée.Nous avons mentionné précédemment le pilote Lucid, il propose pour son interface un petit panneau de contrôle qui expose quelques options, en premier lieu la possibilité d'activer et désactiver la technologie. Dans le cas ou l'on désactive, seule la carte graphique principale (sur laquelle est connectée votre écran) est effectivement utilisée. Cela permet, on le verra plus loin, de contourner certaines limitations du système. L'autre option du panneau de contrôle est d'afficher un Logo Hydra en haut a gauche de l'écran lorsque la technologie est activée.

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Les options du panneau de contrôle sont restreintes.


LucidLogix insiste sur le côté universel de sa solution, cependant, on trouve à l'intérieur du panneau de contrôle une gestion des profils. Si une application est dans la liste, la technologie Lucid s'active, si elle ne l'est pas, elle est désactivée. Le concept parait un peu bizarre, d'autant qu'il n'y a aucun réglage particulier sur lequel on peut influencer. Le pilote, pour certains de ces profils, contient des heuristiques pré-calculées pour aider la décomposition, mais on ne sait pas lesquels.

En pratique nous avons rencontré deux problèmes importants avec les profils. La première est le fait que, lorsqu'une application est supportée pour la configuration, on ne sait pas forcément avec quel niveau de détails elle l'est. Il arrive parfois que l'accélération ne marche que si l'on utilise un mode graphique prédéfini... mais le pilote n'indique rien. LucidLogix a préféré montrer une liste importante plutôt que d'indiquer plus clairement les limitations. Résultat, en tant que joueur, on patauge.

Second problème, la liste indiquée est générique et ne prend pas en compte la configuration choisie. En effet, la liste de jeux compatible varie selon que l'on utilise deux cartes ATI, deux cartes NVIDIA, ou un mélange ATI/NVIDIA. Lucid définit ainsi quatre modes :
  • Mode A : Deux cartes ATI (77 benchmarks/jeux supportés)
  • Mode N : Deux cartes NVIDIA (96 benchmarks/jeux supportés)
  • Mode X : Une carte ATI + une carte NVIDIA (44 benchmarks/jeux supportés)
  • Mode 3 : Trois cartes identiques (ATI ou NVIDIA) (10 benchmarks/jeux supportés)


Le dernier mode est une addition récente et reste pour l'instant assez limité, il sera intéressant de le réévaluer un peu plus tard, il requiert pour l'instant des cartes identiques ce qui limite assez fortement son intérêt. La liste des jeux complète est un peu longue pour chaque cas, si vous souhaitez la consulter vous pouvez la trouver sur le site de Lucid. Il faut télécharger le pilote sur les serveurs de Lucid : à l'intérieur un fichier PDF vous indique dans un grand tableau les jeux compatibles. Dans certains cas, des annotations sont présentes, mais elles ne sont pas complètes. Au minimum elles devraient être étendues et incluses dans les profils pour guider les utilisateurs.

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Tous les jeux apparaissent, même ceux qui ne sont pas compatibles avec la configuration actuelle (ici GeForce GTX 480 et Radeon HD 5870).


La liste comporte ses manques et ses bizarreries. Pas de Dirt 2 par exemple, tandis que Stalker Call of Pripyat n'est supporté en mode DirectX 11 que sur les cartes ATI. Supreme Commander ou Left 4 Dead n'est qualifié que pour les cartes NVIDIA, tandis que Dragon Age : Origins ne l'est que pour les cartes ATI. Autant dire que tout cela n'est pas si universel que l'on pourrait le croire au premier abord malheureusement.

Notez que l'on trouve un peu plus d'informations dans le fichier de configuration lucidloader.ini hébergé dans Program Files/Lucidlogix Technologies/HYDRA. Pour chaque jeu on trouve une section du genre :

[3DMarkVantage.exe]
FRIENDLY_NAME=3DMark Vantage
ACTIVE=1
VA=7

C'est la dernière ligne qui indique la compatibilité, la valeur étant une série de flags :

  • 1 = Mode N
  • 2 = Mode A
  • 4 = Mode X


Une valeur de 7 (1+2+4) indique la compatibilité avec les trois modes. On notera qu'il n'existe pas de flags pour le mode 3 GPU. Notez aussi que ce fichier de configuration inclut une liste des applications qui ne sont pas supportés (ACTIVE = 0 et VA =0). Elles ne sont pas visibles dans les profils mais nous en avons dressé pour vous une liste rapide :

  • A vampire Story
  • ANNO 1404
  • Assassin's Creed (DX9/10)
  • Crysis (version originale)
  • DCS Black Shark
  • Dirt 2 (Démo/jeu)
  • FUEL
  • GTA IV
  • Legendary
  • LostPlanet (DX10)
  • NFS : Shift (Jeu)
  • NFS : Undercover
  • Resident Evil 5 (DX9)
  • S.T.A.L.K.E.R Shadow of Chernobyl
  • The Sims 3
  • The witcher
  • Unigine Heaven
  • World Of Warcraft


Autant dire qu'il y a de quoi s'arracher les cheveux. Par exemple la démo de Need For Speed : Shift est annoncée comme compatible alors que le jeu ne l'est pas. Crysis n'est autorisé qu'en version 32 bits (nous n'avons pas réussi à faire marcher Hydra avec Crysis 64 bit pour information), et uniquement pour l'épisode Warhead (le jeu original n'est pas supporté). Lost Planet fonctionne en mode DirectX 9, tandis que Resident Evil fonctionne en DirectX 10.

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Tenter d'éditer ou d'ajouter un profil ne vous dira rien sur les modes pris en charge.


Tenter de créer un profil pour ces jeux peut causer des situations bizarres puisque vous verrez vos profils disparaitre parfois, et parfois rester. Dans le cas de Dirt 2 par exemple, le logo Hydra apparait bel et bien durant le jeu mais aucune acceleration n'est présente. Le logo n'apparait pas par contre dans GTA IV quand l'on tente de créer un profil...

Pilotes et cartes autorisées

Nous avons vu un peu plus haut les modes disponibles, il s'agit des modes de fonctionnement du pilote. Il existe quelques règles au niveau du matériel et de l'installation. Certaines limitations évoluent cependant avec le temps, dans le bon sens généralement.

Premier exemple, celui des pilotes. Lors de nos premiers tests il fallait utiliser une version très précise des pilotes NVIDIA ou ATI pour que cela fonctionne. Selon Lucid, tous les pilotes d'ATI et NVIDIA sont compatibles à compter de ses pilotes 1.5.

Mieux, sauf que notre expérience aura montré le contraire. Les plantages sont incessants avec les pilotes de la série 200 de NVIDIA que nous avions utilisé au début de nos tests. Après beaucoup d'essais de versions différentes, nous nous sommes arrêtés sur les 197.75 qui, eux, fonctionnent.

Du côté du matériel il y a aussi quelques limites. La première est que les cartes multi GPU sont proscrites. On parle donc des Radeon HD 4890 X2, HD 5970 ou GeForce GTX 295. Ces cartes sont incompatibles, on l'imagine car elles intègrent leur propre contrôleur PCI Express et que les pilotes de chacun des constructeurs « cachent » la technologie multi GPU dans le sens ou il n'est pas possible de la désactiver. Dès lors, ces cartes semblent définitivement incompatibles avec la technologie mise au point par Lucid.

Du côté des cartes ATI, les cartes supportées sont - à l'exception des multi GPU - les Radeon HD 4000 et 5000, aussi bien les modèles DirectX 10.1 que DirectX 11. Pour les cartes NVIDIA, les GeForce 9000/GTX 200 et GTX 400 sont supportées (DirectX 10 et 11). Elles le sont aussi bien pour les modes uniques (A et N) ainsi que le mode mixte (X).

Peut on cependant mélanger tout et n'importe quoi ? Presque, on peut effectivement mixer des cartes de génération différentes (DirectX 10 et 11), de puissance différente, et de quantité de mémoire différentes.

Deux bémols. Le premier tient à la situation ou l'on mélange des cartes DirectX différentes. Que se passe-t-il si l'on mélange une carte DX 10 et DX 11 dans un jeu DX 11 ? En pratique le support de DirectX 11 dans les jeux ne nous a pas vraiment permis de répondre à la question. D'après les ingénieurs de Lucid à qui nous avions posé la question l'année dernière, ce type de support est techniquement possible, mais ils ne savaient pas s'il l'implémenterait ou non.

Le second, c'est le rapport entre la puissance des cartes. Au-delà de la théorie qui veut que tous les mélanges soient profitables, Lucid recommande fortement qu'il n'y ait pas un écart de plus de 30% de performances entre deux cartes. Avec les pilotes précédents, dans de nombreux cas nous obtenions des performances combinées quasi systématiquement inférieures à celles de la plus forte des cartes. Comme nous le verrons, ces cas sont plus rares et il arrive parfois que la technologie se désactive automatiquement (on retrouve alors les performances de la carte « principale »). Ce n'est pas universel cependant.

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Si vous cochez la case nécéssaire, ce logo apparaitra en haut à gauche de l'écran lorsque Hydra est activé. Ou tout du moins en théorie, en pratique il arrive que le logo apparaisse sans que les performances changent par rapport à une carte seule.


Bref, vous l'aurez compris, les pilotes restent de très loin le point faible de la technologie et l'opacité du panneau de contrôle n'arrange rien à la situation ou l'on se retrouve souvent à se demander simplement si la technologie est active ou non. Voyons maintenant ce qu'ont donné nos expériences en pratique.
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Il est temps de vous parler des performances. Voici la configuration utilisée pour mesurer les performances des diverses cartes graphiques :
  • Carte mère MSI Big Bang Fuzion,
  • Processeur Intel Core i7 870 (2.93 GHz),
  • Alimentation Corsair HX1000W (1000 Watts),
  • 4 Go Mémoire DDR3-1333 Corsair @ 1333,
  • 2x Western Digital Raptor 300 Go - RAID 0,


Nous avons utilisé le processeur le plus puissant disponible pour cette plateforme. Côté système d'exploitation seuls Windows Vista et 7 sont supportés, en version 32 et 64 bits. Nous avons utilisé ici la version 64 bits de Windows 7 afin de profiter du mode X (Windows Vista ne permet pas de faire cohabiter des cartes graphiques de marque différentes). En ce qui concerne les cartes graphiques, nous avons utilisés plusieurs couples de cartes graphiques afin de tester les performances, à savoir :

  • Radeon HD 4890 et Radeon HD 4770
  • Radeon HD 5870 et Radeon HD 5850
  • GeForce GTX 480 et Radeon HD 5870

Nous avons privilégié les comparaisons des cartes ATI suite aux problèmes de pilotes rencontrés avec les cartes NVIDIA(et à la fin prématurée d'une GeForce GTX 285 lors de nos tests...). En prime, cela nous aura permis de comparer la technologie Crossfire à celle de Lucid comme nous le verrons un peu plus loin. Car si Crossfire fonctionne sur toutes les cartes mères, ce n'est pas le cas du SLI qui requiert une licence spécifique pour être actif. Licence que ne possède pas la Big Bang Fuzion qui n'est donc pas compatible SLI !

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Pour faire cohabiter ainsi deux cartes, Lucid Hydra ou non, Windows 7 est nécéssaire. XP permettait également ces prises en charge mais il n'est pas supporté par Lucid.


Rappelons avant de commenter ces résultats qu'il s'agit ici de la configuration la plus défavorable pour l'Hydra 200 puisque l'on met ensemble deux cartes de puissances très différentes. Nos tests sont réalisés en 1920 par 1200.

3D Mark 2006 - DirectX 9

3D Mark 2006 est un doyen, souvent limité par le processeur avec les cartes les plus performantes.

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Sans anti aliasing, on notera un phénomène dans le test 3.0 : le score est plus faible en mode Hydra 4890 + 4770 que pour une 4890. C'est pour cela que Lucid recommande d'utiliser des cartes dont les performances ne sont pas trop éloignées, pour éviter ce type de situations. En mode 2.0 l'apport de la 4770 est de 16% en tout cas.

Avec l'anti aliasing 8x, on gagne en performances cette fois ci, 22 et 8% d'avance.

3D Mark Vantage - DirectX 10


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Passons à la version Vantage de 3D Mark, nous utilisons ici le mode Extreme qui impose un anti aliasing 4x. L'apport d'une seconde carte graphique aux performances plus modeste apporte un gain de 16% sur les performances.

Far Cry 2 - DirectX 10.1

Passons aux tests de jeux avec Far Cry 2, qui est officiellement supporté en mode A.

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Sans anti aliasing, nous avons droit à un très léger gain de 6.5%. L'anti aliasing 4x est malheureusement fatal, la 4770 ralentissant grandement la 4890. C'était prévisible. Ce qui l'était moins, c'est que sur certains des tests, nous avons eu droit à des artefacts avec une image surexposée, trop blanche.

World In Conflict : Soviet Assault - DirectX 10


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Dans ce jeu de stratégie supporté en mode A, le niveau de performance reste identique avec de l'anti aliasing 4x. On notera ici des bugs graphiques lors de certains menus dans le jeu.

Tom Clancy's HAWX - DirectX 10.1


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Le simulateur d'avion travaille ici en mode DirectX 10, il est lui aussi officiellement supporté en mode A. Sans anti aliasing, le gain est de 22%, il s'attenue à 6% avec anti aliasing 4x. A noter au coin des bugs des menus extrêmement saccadés, peut être dû à la différence de mémoire entre nos cartes.

BattleForge - DirectX 11


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Nous nous sommes principalement intéressés à ce titre pour son support de DirectX 11. Il tourne ici en mode 10.1 bien entendu. Nous avons une fois de plus un gain de performances d'environ 13% sans anti aliasing, tandis qu'avec, c'est une baisse de performances de 10%. Les configurations trop asymétriques n'apportent pas de grandes performances et cela se voit.

Les autres jeux

Nous avons essayé de bypasser les limitations en créant des profils. Nous n'avons pas réussi à obtenir d'activation pour Grand Theft Auto, Dirt 2, ou la version 64 bit de Crysis Warhead. Nous avons également tenté un jeu indiqué comme supporté uniquement avec des cartes NVIDIA : Left 4 Dead. Là encore en modifiant le profil, nous n'avons pas réussi à activer Hydra, le jeu tournant uniquement sur la Radeon HD 4890. Passons désormais à des cartes un peu plus rapides.Nous continuons ici avec une configuration doublement intéressante, puisque nous avons la possibilité unique de comparer Crossfire à Hydra. Il est effectivement possible d'utiliser des cartes différentes en Crossfire - avec quelques limitations bien entendu ! Les GPU doivent être les mêmes (dans ce cas, le Cypress d'ATI), le pilote alignant alors les caractéristiques des cartes automatiquement sur la moins performante (fréquences, unités actives, quantité de mémoire). Nous avons donc dans ce cas un Crossfire de Radeon HD 5850, nous allons voir si Hydra arrive à faire mieux !

3D Mark 2006 - DirectX 9


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Avec de telles cartes, les scores sont grandement limités par le processeur sans anti aliasing. Il est cependant intéressant de voir que la configuration Hydra reste 6% plus performante que la solution Crossfire. Avec l'anti aliasing 8x, on notera surtout le score en mode 3.0 ou, par rapport à une 5870 seule, l'ajout d'une 5850 apporte 32,5% de performances en plus. La encore Hydra reste devant Crossfire.

3D Mark Vantage - DirectX 10


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La version Vantage de 3D Mark laisse nos cartes graphiques s'exprimer pleinement. Ici nous avons droit à un bon en avant de près de 50% de performances par l'ajout d'une 5850. Pas mal. Notez une fois de plus un petit avantage à Hydra par rapport à Crossfire. La tendance va-t-elle durer ?

Far Cry 2 - DirectX 10.1


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La technologie Hydra propose des gains de 6 à 20% en function du niveau d'anti aliasing. Elle se fait cependant corriger copieusement par le Crossfire d'ATI, malgré le fait qu'il ne considère notre HD 5870 que comme une 5850.

World In Conflict : Soviet Assault - DirectX 10


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Ajouter une Radeon HD 5850 à une HD 5870 apporte un gain de 19% avec la technologie Lucid. Ce gain est de 42% avec Crossfire.

Tom Clancy's HAWX - DirectX 10.1


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Les choses vont un peu mieux dans ce titre, tout du moins sur le plan des performances puisque l'écart entre Hydra et Crossfire se réduit, Hydra passant même légèrement devant en mode anti aliasing 8x. Malgré tout, nous avons noté des microsaccades en mode Hydra.

BattleForge - DirectX 11


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Dans ce titre DirectX 11, nous avons noté des performances très faibles en mode Hydra sans anti aliasing. Les scores sont un peu plus favorables quand l'anti aliasing s'active, ertes, mais notre Crossfire asymétrique continue à faire systématiquement mieux.

Battlefield : Bad Company 2- DirectX 11


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Terminons par un autre titre DirectX 11 qui ne fait pas partie du tableau des jeux officiellement supportés, cependant un profil est présent dans le pilote ce qui a piqué notre curiosité. Après vérification dans le fichier .ini, le jeu est indiqué VA=3 (compatible mode N et A).

Si le mode DirectX 11 fonctionne en configuration Hydra, les performances restent très limitées et les bugs graphiques omniprésents. Certains objets manquent à l'appel comme par exemple la végétation qui parfois clignote, ou est purement absente.

Remarques additionnelles

Si nous avons vu un peu moins de bugs graphiques dans cette configuration (nous avons noté des carrés noirs clignotants dans Far Cry 2), les saccades en mode Hydra restaient visibles sur plusieurs titres, souvent de manière assez aléatoire.Passons maintenant au mode X, de loin le plus intriguant : celui qui permet de mélanger une carte ATI et une carte NVIDIA. Nous avons mélangé les deux hauts de gamme des constructeurs respectifs (hors multi GPU).

L'écran est ici branché sur la GeForce GTX 480 (la carte la plus performante, mais Lucid conseille également en mode X de brancher l'écran sur la carte NVIDIA), nous comparerons donc les performances obtenues par le mode Hydra avec celles d'une GeForce GTX 480 seule.

3D Mark Vantage - DirectX 10


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Il y a quelque chose de magique à voir démarrer 3D Mark Vantage avec deux cartes de marques ennemies. Les voir travailler ensemble pour obtenir un score 3D Mark important reste une prouesse. Malheureusment si l'on regarde l'écran, on note des clignotements sur le test 1. A noter que nous avons obtenus également quelques plantages.

3D Mark 2006 - DirectX 9


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Dans ce test ancien, nos cartes sont limitées par le processeur. On voit bel et bien un gain ave l'anti aliasing 8x pour le score 3.0, mais globalement nous sommes toujours limités. Pas de plantage ou de bug à signaler ici cependant.

World In Conflict : Soviet Assault - DirectX 10


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Malgré des options graphiques poussées au maximum, le jeu est limité par le processeur. On obtient tout de même un minuscule gain avec Hydra qui est bel et bien actif.

Tom Clancy's HAWX - DirectX 10.1


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HAWX est l'un des titres sur lesquels Hydra obtient les meilleurs scores, nous obtenons ici des gains de 29 à 37%. Notez que l'anti aliasing 8x était inutilisable, rempli de saccades, bugs graphiques et autres clignotements.

Crysis Warhead - DirectX 10


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Nous utilisons ici l'exécutable 32 bits de Crysis Warhead, le seul que nous ayons réussi à accelerer. Les résultats sont plutôt convaincants avec quasi 50% de gain quand l'anti aliasing 4x est activé. Notez que nous n'avons pas réussi à faire fonctionner le jeu en anti aliasing 8x, un problème qui arrive souvent, ce que NVIDIA appelle par défaut 8x est en fait un anti aliasing 4x amélioré. Le vrai mode AA8x est désormais appelé 8xQ, et si certains jeux l'utilisent par défaut, dans d'autres ce n'est pas le cas. Dernier détail, a l'image de Far Cry 2 sur les Radeon HD 4000, le rendu apparait comme si le gamma était poussé au maximum, la moitié de l'écran étant blanche. Une broutille que l'on se devait de vous montrer en image :

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Cliquez pour agrandir


BattleForge - DirectX 11


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Ce titre n'est pas supporté officiellement en mode X, nous avons tout de même tenté de l'utiliser. Résultat, les performances sont plus basses mais les cartes fonctionnent bel et bien de concert en DirectX 11. On note le même bug qu'en mode A, à savoir des performances très basses sans anti aliasing. Les saccades sont très présentes dans tous les modes.

Remarques additionnelles

Far Cry 2 a provoqué systématiquement un plantage du pilote NVIDIA (qui est automatiquement redémarré par Windows 7) malgré le fait qu'il soit indiqué comme supporté en mode X. Bad Company 2 n'est pas supporté en mode X, et le jeu plante systématiquement au démarrage lorsque Hydra est activé. Nous avons réussi à forcer Hydra sous Dirt 2, en tout cas en apparence, le logo « X-Mode DX11 » étant présent à l'écran. Le jeu semblait fonctionner uniquement sur la GTX 480 cependant avec des performances identiques à la GTX 480 seule.

Conclusion

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Il est temps de refermer ce dossier et nous devons vous donner deux avis séparés. D'abord sur la carte mère en elle-même. MSI a fait un travail intéressant avec ses nouvelles générations de cartes mères haut de gamme dont fait partie cette Big Bang Fuzion. On trouve des choses déjà vues dans la concurrence comme la possibilité d'aller au-delà des tensions habituelles (à vos risques et périls), ou la présence d'une carte son dédiée. Il y a aussi des idées originales comme ces plots qui permettent la lecture des tensions de la carte mère en temps réel. Gadget pour certains, vrai intérêt pour les overclockers extrêmes, chacun en fera ce qu'il souhaite. Globalement pour sa première entrée dans le monde des cartes mères haut de gamme, MSI fait un travail honnête, même s'il y a quelques oublis comme par exemple l'USB 3.0 et le Serial ATA 6 Gb/s. C'est surtout le prix des cartes qui pose problème : environ 320 euros pour une carte mère socket LGA 1156. Un surcoût que l'on doit entre autre à la présence de la puce Lucid, dont le prix est estimé à plus de 70 dollars. La version Trinergy (compatible 3-Way SLI) n'est cependant pas beaucoup moins chère, à peine 10 euros de moins.

MSI Big Bang Fuzion

5

Les plus

  • Stable
  • Plots de mesure de tension
  • Possibilité d'overvolting

Les moins

  • Prix exhorbitant
  • Pas de Serial ATA 6 Gb/s
  • Pas d'USB 3.0
  • Technologie Lucid trop jeune

0

Performances7

Innovation7

Qualité prix4



Car c'est bien la présence de la technologie Hydra de Lucidlogix qui fait le côté unique de la Big Bang Fuzion. MSI est à ce jour le seul constructeur à proposer une carte mère utilisant ces puces et compte même proposer de nouveaux modèles sous peu.

Alors bien entendu, on doit saluer la prouesse de la petite startup israélienne qui aura fait ce qui semblait impossible il y a peu : faire travailler de concert des cartes de deux constructeurs ennemis jurés, NVIDIA et ATI. Et ce tour de magie « marche », tout du moins en apparence. Car comme dans tous les tours de magie, il y a un truc.

Malgré une liste de quarante jeux et benchmarks compatibles dans ce mode, on compte sur les doigts d'une main ceux qui fonctionnent à un niveau que l'on peut qualifier d'acceptable. Entre les saccades, les plantages, les clignotements, les objets qui disparaissent, on ne manque pas de raisons d'être frustré devant la technologie de Lucidlogix.

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Le panneau de contrôle en rajoute par son opacité avec des profils dont on ne sait pas trop à quoi ils servent vraiment, la liste des jeux supportés ne correspondant pas à celle des cartes de votre configuration. Les profils cachés que nous avons retrouvé dans le fichier .ini des pilotes nous ont permis de comprendre certains comportements, mais autant dire que malgré plusieurs semaines à essayer de comprendre le fonctionnement du système, il y a encore beaucoup de choses qui nous échappent. Quand aux annotations indiquées pour chaque jeu dans le document fourni avec les pilotes ; il ne mentionne que les problèmes les plus graves ! Idem pour la promesse d'une compatibilité universelle avec les pilotes d'ATI et NVIDIA, elle n'est pas tenue et Hydra a été, dans nos tests, complètement incompatible avec les pilotes de la série 200 de la firme au caméléon. Simple incompatibilité, ou volonté de NVIDIA d'embêter LucidLogix ? On ne sait pas, et cela remet les pendules à l'heure sur les promesses d'une solution générique et universelle.

Le manque de transparence sur les capacités réelles de la technologie est le point qui nous gène le plus. En effet, dans sa FAQ sur son site, LucidLogix insiste sur le côté générique de sa méthode en insistant sur le fait qu'il n'y a pas besoin de « tuning » spécifique pour un jeu donné, tout en indiquant que de nouveaux pilotes sont lancés afin de proposer les meilleurs performances possibles. Un phrasé pour le moins ambigu et qui fait une complète abstraction des profils présents dans le pilote. Le constructeur ne propose pas non plus sur son site de tableau qui indiquerait directement les jeux supportés, et ce dans quelle configuration, il faut télécharger les pilotes pour pouvoir y avoir accès.

Les problèmes rencontrés, malgré des pilotes stabilisés depuis la sortie officielle, font passer les premières heures des technologies SLI et Crossfire pour des souvenirs heureux. Tirer des performances supplémentaires significatives d'une seconde carte est un parcours du combattant. Et quand on la met face à face d'une technologie comme Crossfire, au-delà de quelques benchs bien optimisés, dans la majorité des cas la technologie multi GPU d'ATI reste bien plus performante, et l'on imagine aisément qu'il en serait de même si l'on avait pu comparer Hydra au SLI.

L'argument qui tient à faire tourner des modèles différents, chose non autorisée par ATI et NVIDIA, est également limité en pratique par le fait que Lucid insiste que l'on utilise des cartes qui n'ont pas plus de 30% de performances d'écart. En pratique, nos tests de configuration asymétriques ont montré que l'on obtient des baisses de performances assez souvent. Idem pour la configuration GeForce GTX 480 et GTX 285 pour laquelle nous n'avons pu réaliser que des tests incomplets suite au fait que notre GeForce GTX 285 a rendu l'âme durant les essais. Nous avons relevé un gain de 30% de performances sous 3D Mark Vantage par l'ajout de la GeForce GTX 285, tandis que dans Far Cry 2 la baisse était de 25% sans anti aliasing, et de 10% sous World In Conflict en mode anti aliasing 4x.

Malgré les efforts de LucidLogix, nous devons rester lucides devant leur technologie Hydra : elle reste une vitrine, et non un produit fini répondant aux standards d'attente des joueurs. Vous voilà prévenus !

LucidLogix Hydra 200

0

Les plus

  • Inédit et bluffant

Les moins

  • Saccades
  • Instabilités
  • Profils complexes
  • Support variable et limité
  • N'est pas la technologie universelle promise

0

Performances4

Innovation10

Qualité prix3

Julien Jay

Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'inef...

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Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'ineffable Aigle d'Or sur TO7, je reste fasciné par les évolutions constantes en matière de high-tech. Bercé par le hardware pur et dur, gourou ès carte graphique et CPU, je n'en garde pas moins un intérêt non feint pour les produits finis, fussent-ils logiciels. Rédacteur en chef pour la partie magazine de Clubic, je fais régner la terreur au sein de la rédaction ce qui m'a valu quelques surnoms sympathiques comme Judge Dredd ou Palpatine (les bons jours). Mon environnement de travail principal reste Windows même si je lorgne souvent du côté de Mac OS X.

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