Blu-ray & HD DVD : vers la dernière ligne droite ?

03 septembre 2007 à 18h06
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Dans le camp Blu-ray comme dans le camp HD DVD, on s'attend à ce que la fin de l'année 2007 soit le tournant de la bataille que se livrent les deux principaux formats de médias optiques de nouvelle génération dédiés à la haute définition. Clubic.com a profité du salon IFA, qui se tient actuellement à Berlin, pour faire le point sur la question avec ses deux protagonistes : Toshiba et le HD DVD Promotional Group d'un côté, Sony et la Blu-ray Disc Association de l'autre.

Sur un salon comme l'IFA, ouvert au public mais principalement dédié à la mise en place de relations commerciales entre fabricants et distributeurs, chaque camp affiche haut et fort son optimisme. Pour cela, les arguments ne manquent pas : chiffres de vente, catalogues de films disponibles, partenaires industriels, coûts de production, prix de vente final, chacun s'arrangeant pour retourner à son avantage les assertions de l'autre, dans un incessant jeu de va-et-vient.

La donne est encore compliquée par deux annonces récentes. D'un côté, les studios Paramount qui avaient prêté serment d'allégeance au format Blu-ray, viennent de retourner leur veste et sortiront leurs prochains titres sur des disques HD DVD. De l'autre, le taïwanais Acer annonce qu'il ne fournira plus exclusivement des lecteurs HD DVD sur ses Ordinateurs Portables.

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"Nous souhaitons bonne chance à Toshiba..."

Pour David Walstra, vice-président Europe de la Blu-ray Disc Association, la bataille n'est peut-être pas encore jouée mais nous ne serions pas loin de l'épilogue. D'après lui, il se vendrait aujourd'hui deux films au format Blu-ray contre un film en HD DVD en Europe, et le camp emmené par Sony détiendrait une considérable avance en termes de parc de machines installées. « Si l'on ne considère que l'électronique grand public et les produits informatiques, nous arrivons à une répartition d'environ 50/50 », explique-t-il.

« Ajoutez la Playstation 3 de Sony, avec 1,3 millions d'exemplaires vendus, et la part de marché des Lecteurs Blu-Ray passe à 94% ». Ces chiffres, évoqués lors de la conférence de presse tenue par la Blu-ray Disc Association en ouverture de l'IFA, auraient été ratifiés par l'institut GFK. Ces 94% ne doivent toutefois pas être pris pour argent comptant, dans la mesure où les acheteurs de Playstation 3 ne sont pas forcément motivés par la perspective de l'utiliser comme platine Blu-ray.

Cette édition 2007 de l'IFA marque l'entrée de plusieurs fabricants d'électronique grand public dans le camp Blu-ray. Aux côtés de Sony, Panasonic, Pioneer ou Samsung, on trouve désormais Philips, Sharp ou Denon. Nombre de ces fabricants sont également très actifs dans le domaine des téléviseurs haute définition, une complémentarité qui pourrait selon David Walstra influencer le consommateur à l'heure du choix.

"Nous entrons dans le sprint final !"

Chez Toshiba, on estime que les parts de marché pour l'Europe au niveau des lecteurs de salon s'établissent à environ 70% pour le HD DVD et 30% pour le Blu-ray, ce que conteste le camp adverse. « Nous entrons dans le sprint final », déclare néanmoins Alain Kergoat, directeur marketing de Toshiba France. Et le fabricant japonais, principal promoteur du HD DVD, entend bien ne pas se laisser distancer dans la dernière ligne droite.

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Bien qu'aucune annonce officielle n'ait encore été formulée, Alain Kergoat nous a confié quelques-uns des projets de Toshiba. Dans un premier temps, le fabricant entend bien généraliser les lecteurs HD DVD sur la plupart de ses gammes d'ordinateurs portables. Autrement dit, les prochains Satellite devraient se voir systématiquement équipés d'un lecteur HD DVD, jusqu'ici réservé à certains modèles hauts de gamme comme ceux de la série Qosmio.

L'objectif est d'intégrer ce lecteur HD DVD, plus coûteux que les actuels graveurs DVD, sans pour autant rompre avec la logique de gamme entretenue par Toshiba. Ainsi, les premiers portables équipés de HD DVD devraient donc être disponibles à un prix inférieur à 1000 euros. Bien positionné en France sur le segment des téléviseurs haute définition, Toshiba souhaite ainsi accompagner en douceur les consommateurs qui choisissent sa marque vers le HD DVD.

L'autre volet de l'offensive Toshiba concerne le segment des lecteurs de salon, sur lequel le japonais compte faire tomber rapidement les prix de façon à ce que le point d'entrée vers le HD DVD ne soit pas rédhibitoire. Il rappelle également qu'avec un lecteur HD DVD optionnel à seulement 200 euros, la console Xbox 360 de Microsoft constitue un argument de poids. Toshiba se refuse toutefois à indiquer si oui ou non, l'éditeur de Redmond se décidera un jour à intégrer le HD DVD en standard dans sa console.

Si l'on prête au HD DVD Group des velléités de faire produire des lecteurs à bas prix en Chine, le format défendu par Toshiba accuse aujourd'hui un certain retard dans le domaine des graveurs. Aucun n'est disponible sur le marché, alors que les premiers modèles Blu-ray ont été lancés il y a déjà plusieurs mois.

Les studios : le nerf de la guerre ?

Sur le marché américain, les chiffres donnent aujourd'hui le Blu-ray vainqueur, avec 1,6 million de disques Blu-ray vendus sur le premier semestre contre 795.000 HD DVD d'après Home Media Research. Toshiba vient toutefois de recevoir un soutien de poids en la personne des studios Paramount et Dreamworks. Après avoir commercialisé leurs productions sur les deux formats pendant un an, ils viennent en effet d'annoncer leur intention de basculer exclusivement sur le HD DVD. « C'est un choix raisonné », explique l'un des membres du HD DVD Promotional Group chez Toshiba. Il réfute par ailleurs les rumeurs selon lesquelles Paramount aurait été payé pour passer au HD DVD, et nie la soi-disant information selon laquelle cet accord n'aurait qu'une validité limitée à 18 mois. « Paramount a eu tout le loisir de tester les deux formats, et ils se tournent maintenant vers celui qui leur donne vraiment satisfaction ».

Ce choix pourrait notamment s'expliquer par les coût de production et de duplication des disques HD DVD, moins élevés que ceux des disques Blu-ray. Les codecs vidéo employés auraient également leur importance, le VC-1 employé sur de nombreux HD DVD se révélant par exemple plus économique en temps d'encodage et en ressources système que le H.264 même si au final, on retrouve VC-1, H.264 et MPEG2 sur les deux formats.

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D'un côté comme de l'autre, les platines hybrides - ici chez Samsung - ne sont vues que comme un pis-aller


Toshiba se plait en outre à souligner certaines erreurs commises par le camp Blu-ray : aujourd'hui, la technologie Blu-ray Java n'est pas encore exploitée, et l'arrivée des premiers Blu-ray Live, qui devraient permettre de tirer parti de fonctionnalités interactives, posera problème avec les platines de première génération, qui pourraient ne pas se révéler parfaitement compatibles. Au sein de la Blu-ray Disc Association, on reconnait l'existence de ce problème, mais on assure que tout sera fait pour que les lecteurs mis sur le marché à l'heure actuelle exloitent pleinement ces nouvelles interfaces.

Un partout, balle au centre ?

Suivi par la majeure partie des grands noms de l'électronique grand public, fort de chiffres de vente positifs sur le marché américain et riche de l'expérience Betamax, Sony semble en mesure de remporter la bataille de la haute définition, en dépit de tarifs plus élevés que dans le camp HD DVD. Pour David Walstra, le prix n'est de toute façon pas la question prépondérante : « En maintenant un prix relativement élevé, Sony ne donne pas l'impression de brader ses produits ou de les vendre à perte. C'est ce qui fait que de nombreuses marques ont choisi le Blu-ray. Les baisses de prix viendront, bien sûr, et même plus tôt que prévu, dès que les ventes seront suffisantes pour permettre d'importantes économies d'échelle ». Moins bien entouré que Sony, Toshiba pourrait pourtant faire pencher la balance en sa faveur s'il parvenait à inonder grandes surfaces et détaillants spécialisés de modèles à bas prix.

Réponse après les fêtes de fin d'année ?

Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech,...

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Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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