Réseau, stockage, management : VMware sur la voie de l'IT as a service

16 octobre 2013 à 16h12
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De la virtualisation à tous les étages pour concrétiser la vision d'un véritable IT as a service : telle est en substance la promesse formulée par VMware lors de son évènement européen annuel, soutenue par bon nombre d'annonces concrètes.

On retrouve cette antienne dans toutes les conférences des grands noms du logiciel : l'IT, de plus en plus considérée comme une coûteuse commodité, doit se réinventer pour cesser d'être un simple fournisseur de ressources et devenir un vecteur d'innovation et d'efficacité opérationnelle. VMware, qui tient cette semaine à Barcelone l'édition européenne de son évènement VMworld, n'a pas dérogé à la règle, en appelant de ses voeux l'avènement de l'IT as a service : une informatique automatisée, pilotée à la performance, transparente sur les coûts comme sur les économies qu'elle engendre, au service de toutes les branches de l'entreprise. Chez l'éditeur américain, c'est bien entendu la virtualisation qu'on place au centre de cette transformation.

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Longuement détaillée pendant deux jours, la logique de VMware part du principe suivant : si la virtualisation a permis de démultiplier l'efficacité des serveurs informatiques, il doit être possible de profiter de bénéfices similaires dans les sphères connexes propres à l'IT : le réseau, le stockage et le management des ressources avec en ligne de mire une automatisation toujours plus importante, qu'il s'agisse de ressources internes ou externes (éventuellement confiées aux bons soins du propre cloud public de l'éditeur, vCloud Hybrid Service, bientôt disponible en Europe). L'ensemble constitue ce que VMware (et d'autres) appellent le software defined data-center, une infrastructure dans laquelle le matériel est entièrement piloté par le logiciel.

Réseau : NSX arrive en version finale

Sur la base des technologies développées par Nicira (racheté en juillet 2012), VMware a construit sa propre solution de virtualisation réseau (SDN, pour software defined network), baptisée NSX et désormais disponible en version finale. Martin Casado, directeur technique en charge du réseau chez VMware (et cofondateur de Nicira), en a détaillé le fonctionnement et les enjeux lors de VMworld.

« La gestion du réseau implique de nombreux challenges : provisionner de nouvelles ressources par exemple demande du temps et beaucoup d'opérations quand on dépend exclusivement du matériel », a-t-il expliqué. « NSX fonctionne comme un hyperviseur global dédié au réseau, avec un contrôle programmable, la possibilité de faire des images, et d'exposer des réseaux virtuels ».

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La solution, déjà testée chez quelques grands comptes comme Citi ou eBay, est censée pouvoir prendre place sur le matériel existant. « On conserve les investissements, en y ajoutant une capacité supplémentaire, cette couche d'abstraction qui permet d'augmenter le taux d'utilisation des ressources », résume Jean-Pierre Brulard, vice président Europe du Sud chez VMware. NSX est par ailleurs dotée d'interfaces de programmation (API) qui permettent de la piloter depuis une solution d'automatisation et de supervision tierce.

Au niveau matériel, l'éditeur affiche Dell, Juniper, HP ou Brocade au rang de ses partenaires. Cisco devrait certifier certains de ses équipements, mais émet quant à lui quelques réserves quant à cette approche SDN.

VSAN : la brique stockage en bêta

A Barcelone, VMware est également revenu sur VSAN, ou Virtual SAN, sa brique de virtualisation dédiée au stockage, lancée en version bêta à l'occasion de l'édition américaine de VMworld, fin août. « Avec vSphere, on avait déjà une bonne base, mais là on monte sur un véritable stockage défini par logiciel, qui permet de faire correspondre dynamiquement des équipements physiques aux applications et d'automatiser la gestion des garanties de niveau de service », s'est félicité mardi Pat Gelsinger.

L'approche est donc similaire à celle adoptée avec NSX : un panneau de contrôle logiciel enrichi d'une couche de services permet de gérer la réplication, la mise en cache ou la création d'images disque, les commandes étant transmises et adressées au matériel par VSAN. Son arrivée permet à VMware d'enrichir vSphere d'une nouvelle fonction de sauvegarde. L'éditeur a par ailleurs annoncé la mise à disposition, sous forme de tech preview, d'une nouvelle version de l'extension Virtual Volumes (VVOL, qui permet d'allouer du stockage et de définir les fonctions associées au niveau de la machine virtuelle) capable de gérer les grappes de stockage externe.

VSAN, dont la version finale arrivera courant 2014, sait enfin gérer la mise en cache sur SSD de contenus devant être rapidement accédés (lecture), l'option écriture étant quant à elle assurée par le biais de Virsto, racheté début 2013, en attendant l'intégration.

Management et automatisation

Dernier volet et non des moindres, celui de l'administration des environnements virtualisés, avec de nombreuses nouveautés, attendues pour le courant du quatrième trimestre, mettant l'accent sur l'automatisation. VMware a ainsi dévoilé vCloud Automation Center 6.0, qui promet de faciliter le déploiement des applications et la mise en production, via notamment l'intégration de vCloud Director. L'éditeur présente son outil comme un véritable App Store de l'IT, capable de distribuer les ressources, qu'il s'agisse de machines virtuelles, de stockage ou d'un cluster Hadoop, comme un service. Basé, donc, sur des règles et des policies plutôt que des mécaniques traditionnelles d'orchestration.

vCenter Operations Management Suite passe lui en version 5.8, laquelle inaugure entre autres un module d'analyse des capacités de stockage permettant de superviser latence, disponibilité et performance des différents équipements, ainsi que de nouveaux tableaux de bords affichant le statut des applications hébergées sur Hyper-V (Microsoft) ou le cloud public d'Amazon. VMware y greffe un outil supplémentaire, Log Insight (1.5 bêta), capable d'agréger toutes les remontées d'information émanant du SI (logs des machines, des applications etc.) pour en offrir une vue synthétique, propice à l'analyse rapide des incidents.

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Toujours dans cette double optique analyse et décisionnel, Vmware met à jour et décline en de nouvelles éditions sa suite IT Business Management, qui propose d'embrasser via différents tableaux de bords l'ensemble des dépenses IT, pour la DSI comme pour les directions métier, avec l'arrivée de simulations permettant de déterminer, pour un projet donné, quels seraient les coûts et les garanties de service d'un déploiement sur site, chez un prestataire ou dans un cloud public.

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Point commun de tous ces outils : s'ils sont évidemment optimisés pour les solutions maison, ils s'accommodent d'autres environnements populaires comme Openstack, Red Hat ou Microsoft, ce qui est à la fois un prérequis pour gagner des parts sur ces nouveaux marchés et une façon de laisser entendre qu'avec VMware, le client est toujours libre de ses choix.

Le SDDC... bientôt sur vos écrans ?

Hors keynote, Pat Gelsinger a confirmé mardi que le catalogue de produits ainsi constitué était encore un peu jeune pour que la vision d'une infrastructure entièrement définie par logiciel soit définitivement incarnée. Il a toutefois assuré dans le même temps que les progrès seraient rapides : il y aurait à ce sujet beaucoup à espérer de la prochaine version majeure de vSphere qui dans les deux ans, poursuivra donc dans cette voie, avec toujours plus d'automatisation et la prise en charge étendue des infrastructures hybrides. Pour VMware, dont 65% des revenus proviennent toujours de la virtualisation des serveurs x86 et des produits associés, l'enjeu est de taille. Il s'accompagne par ailleurs d'efforts renouvelés dans le domaine du end-user computing, continuité logique des travaux de l'éditeur.

Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech,...

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Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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