L’interminable attente touche à sa fin : TikTok et sa maison mère ByteDance ont validé un accord pour céder les activités américaines. Pourtant, entre un calendrier audacieux et des zones d’ombre persistantes, cette signature ressemble davantage au début d’un nouveau chapitre qu’à l’épilogue tant attendu.

La nouvelle a été confirmée ce jeudi par le grand patron de la plateforme, Shou Chew, dans une communication interne. Après des années de menaces, de reports et de rebondissements politiques, un plan concret est enfin sur la table. L’objectif affiché est de finaliser la transaction d’ici le 22 janvier 2026, un délai qui prêterait presque à sourire tant le dossier a accumulé les retards
Une nouvelle structure pleine de promesses et de questions
Le montage financier proposé a tout d’un savant équilibre diplomatique. Un groupe d’investisseurs américains emmené par Oracle détiendra environ la moitié du capital de la nouvelle entité. ByteDance, pour sa part, conservera un peu moins de 20% des parts, juste assez pour rester sous les radars de la législation américaine. Les actionnaires historiques se partageront le reste du gâteau, créant une mosaïque d’intérêts complexe à démêler.
Dans ce grand jeu de chaises musicales, Oracle se voit confier le rôle du gardien vertueux du temple numérique, en charge de la supervision technologique et de la sécurité des données. Pendant ce temps, ByteDance conservera un droit de regard sur la publicité et le commerce, les activités les plus lucratives de l'application. La véritable inconnue, celle qui concentre toutes les attentions, reste le fameux algorithme. Si la communication officielle se veut rassurante, difficile de croire que ByteDance laissera les clés de son trésor sans conserver un double quelque part.
Un chemin vers la sortie encore semé d’embûches
Avec une date butoir fixée au 22 janvier 2026, le calendrier se veut volontariste. Shou Chew lui-même tempère l'enthousiasme en admettant que « du travail supplémentaire demeure ». Et pour cause, l’accord doit encore recevoir l’onction de plusieurs instances, à commencer par le gouvernement chinois, qui garde un contrôle strict sur ses exportations technologiques.
Ce n’est un secret pour personne, le dossier a déjà connu son lot de faux départs et de reports. L’administration Trump avait accordé un sursis en septembre dernier, validant les prémices de cet accord pour éviter un bannissement total. Cet acte formel de signature est donc une étape cruciale, mais pas la dernière. Comment ce mariage forcé entre impératifs de sécurité américains et intérêts commerciaux chinois fonctionnera-t-il au quotidien ? L'accord est peut-être signé, mais l'histoire de l'aventure américaine de TikTok est loin d'être terminée.
Source : Ars Technica
